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"C'est un peu comme deux frères qui se rencontrent", "ce sera une belle finale, une finale piégeuse", "c'est comme deux boxeurs qui voient un peu comment ils frappent": les anciens Bleus des années 1970 et 1980 donnent pour l'AFP leur vision de la finale de l'Euro entre la France et le Portugal.
"Un peu comme deux frères"
Portugal-France, "c'est un peu comme deux frères qui se rencontrent. Il y a beaucoup de Portugais qui habitent la France, beaucoup de Français qui vont au Portugal", expose l'ancien défenseur de l'équipe de France Marius Trésor.
"La dernière finale des Portugais, c'était chez eux (2004) et ils avaient perdu contre les Grecs, poursuit-il. Ils ont envie de faire à l'équipe de France ce que les Grecs leur avaient fait: gagner chez le pays organisateur". Jean-François Domergue, qui avait contribué à éliminer le Portugal en 1984 en demi-finale, rappelle qu'"il faut être extrêmement prudent": "ça va être un match dur. Ce sera une belle finale, une finale piégeuse".
Pour Bruno Bellone, auteur du 2e but en finale de l'Euro-1984 gagnée par les Bleus contre l'Espagne, le Portugal et la France "sont deux équipes plutôt défensives". "C'est comme deux boxeurs qui font deux ou trois rounds qui voient un peu comment ils frappent, leurs points faibles... Ca va être la même chose".
"Ne pas faire de Ronaldo une priorité"
Cristiano Ronaldo a beau être "l'un des meilleurs joueurs de la planète" comme le dit Trésor, il n'y a pas que lui. "Il ne faut pas en faire non plus une priorité, c'est un collectif", met en garde Domergue. Et de citer aussi des "joueurs qui vont très vite devant comme Nani, Quaresma" et un élément "technique, de qualité comme ce jeune milieu Renato Sanches qui a d'ailleurs été acheté par le Bayern". Trésor évoque également "le petit Sanches, qui travaille énormément au milieu, qui est un bon petit joueur".
"Je suis scandalisé qu'on dise qu'il 'égale' le record de Platini, Michel a mis ses 9 buts en cinq matches et un tournoi, pas en 20 matches et quatre tournois!", râle même, à propos de CR7, Alain Giresse, membre du carré magique au côté de "Platoche" en 1984. "C'est bien, ce qu'il a fait, hein, attention, mais ce n'est pas du tout le même record que Michel", peste encore "Gigi".
"Griezmann est à la bonne place"
"Griezmann, ça me va comme successeur (buteur contre l'Allemagne en compétition, ndlr), il me plaît ce garçon", rigole Giresse.
Bernard Genghini, lui aussi ancien membre du carré magique, est évidemment fan de "Grizzi". "Griezmann est à la bonne place parce qu'il est adroit, il sent les coups, il aime marquer. Changer sa position dans l'axe a été bon. Le fait de le mettre plus derrière Giroud a été un choix important."
"Il y a beaucoup de gauchers dans cette équipe, il y en a six, c'est rare d'en avoir autant, ça donne un bon équilibre, Giroud, Matuidi, Griezmann... Etant moi-même gaucher, j'ai une faiblesse pour les gauchers, ils sont toujours un peu surprenant", ajoute encore l'Alsacien.
"On dit que c'est des buts faciles à mettre, le 2e contre l'Allemagne, mais il faut savoir la mettre: face à l'Allemagne Griezmann a fait le bon geste, il a marqué quasiment de la semelle!", souligne encore l'ex-joueur formé à Sochaux.
Lloris, "la confirmation"
Hugo Lloris, "c'est une confirmation, c'est l'un des meilleurs gardiens au monde actuellement", savoure Trésor. Face aux Allemands en demi-finale, "il n'a pas eu beaucoup de travail à faire, mais le peu qu'il a fait il l'a très bien fait, en détournant une tête en corner et une frappe qu'il arrive à sortir au ras du poteau". Dans "les sorties aériennes, il a rassuré sa défense et ça donne un peps extraordinaire à sa défense", détaille encore l'ex-Bordelais.
Autre ancien des Girondins, Giresse félicite un gardien "impeccable, déterminant": "il n'a pas de saute de forme. Il faut être honnête dans l'analyse, on parle moins de lui car il est moins charismatique que d'autres".
"Pas de meneur de jeu"
Au milieu de ce concert de louanges, il y a tout même un petit bémol pour la génération qui a joué avec Platini, un des meilleurs N.10 du monde. "Il n'y a pas de meneur de jeu dans cette équipe de France", déplore ainsi Bellone. "C'est dommage. Il y a beaucoup d'individualités dans cette équipe, mais il n'y a pas le meneur qui dit 'allez on va presser, on va reculer', c'est là où on a des petits problèmes dans le jeu", complète l'ex-joueur de l'AS Monaco. "Griezmann pourrait prendre ce rôle, mais est-ce que lui se dit, ‘si je commande cette équipe, peut-être qu'ils vont mal le prendre’ ?", s'interroge encore l'ancien gaucher. "Hugo Lloris, d'accord, mais il est dans les buts, c'est très compliqué d'avoir quelqu'un qui parle de loin avec un mégaphone pour dire aux joueurs, +les gars faut presser+", mégote-t-il encore.
Ce qui n'empêche pas les anciens Bleus de voter pour la génération Pogba en vue de dimanche. Trésor se lance: "Comme contre l'Allemagne, si il y a un petit 2-0, ce sera bien".
