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Euro 2016: une finale Portugal-France, un derby entre deux pays frères

Un derby, ou presque, entre deux pays très proches et soutenus par des millions de supporters: le Portugal et la France s'affronteront en finale de l'Euro dimanche soir, après l'élimination de l'Allemagne championne du monde par le pays-hôte jeudi en demi-finale (2-0).

Cette finale inédite promet d'être forte en émotions et de se jouer dans une ambiance de feu au Stade de France. 

D'un côté, l'équipe de France, soutenue par un élan populaire qui va crescendo au fur et à mesure du tournoi et dont les Bleus espèrent qu'il les portera au bout, comme au Mondial 98.

"Avant de venir au stade on a vu des gens en folie, ils vont l'être encore plus dimanche", a prédit le sélectionneur français Didier Deschamps après le coup de sifflet final de la demie à Marseille.

De l'autre, la sélection du Portugal et son icône Cristiano Ronaldo, qui joueront presque à domicile puisque vit en France une communauté portugaise très importante, estimée à plus de 750.000 personnes (sans compter les Français d'origine portugaise).

En France, une théorie se développe depuis le début du tournoi, que les supporters psalmodient comme un drôle de mantra, sur un ton mi-goguenard mi-admiratif. Et si Deschamps était accompagné par une chance quasi-surnaturelle?

Les signes tangibles de cette drôle de croyance? Un tableau facile (Roumanie, Albanie, Suisse au premier tour, Eire en huitièmes puis Islande en quarts) et, maintenant, une victoire qui a commencé à se dessiner grâce à un pénalty inattendu juste avant la mi-temps, alors que l'Allemagne dominait outrageusement.

"On dit que Didier est très chanceux, mais cela n'a rien à voir, ce sont les circonstances qui sont comme ça", a nuancé l'ancien international Patrick Battiston dans un entretien à l'AFP avant la demi-finale.

"C'est magique" 

Ce pénalty transformé par Antoine Griezmann a été sifflé après quelques instants de flottement, sur une main de Bastian Schweinsteiger. A la grande surprise des supporters français, dans le stade et devant la télévision.

"J'ai pas tout compris pour le pénalty, j'ai pas vu la main mais c'est magique", lance ainsi Arnaud, deux bières a la main. Ce fan français a suivi le match dans la fan zone bondée de la Tour Eiffel à Paris, au milieu de 90.000 personnes.

Griezmann a doublé la mise à la 72e et pris le large en tête du classement des buteurs de l'Euro (5). Chance ou pas, après cette demi-finale, les Bleus ont enfin trouvé le match référence qui leur manquait.

C'est en effet la première fois que la France bat l'Allemagne dans un tournoi international depuis le Mondial 1958.

De quoi effacer, au moins en partie, un vieux complexe d'infériorité: l'Allemagne avait éliminé les Bleus aux Mondiaux 82, 86 (demi-finales) puis 2014 (quarts). C'était en revanche la première fois que les deux équipes s'affrontaient dans un Euro.

La France espère rééditer à domicile ses sacres de 1984 (Euro) et de 1998 (Mondial). Cette année-là, Deschamps était le capitaine des Bleus.

A l'inverse, la Mannschaft, qui disputait sa sixième demi-finale d'un tournoi majeur d'affilée (elle n'en a manqué aucune depuis la Coupe du monde 2006) échoue dans sa quête d'un doublé Mondial-2014 - Euro-2016.

Ronaldo veut oublier ses larmes

Le Portugal, lui, va disputer sa deuxième finale à l'Euro seulement. Mais pas n'importe laquelle: elle a un goût de revanche.

La première, en 2004, s'était terminée sur un drame national. La Grèce avait stupéfié l'Europe et plongé le Portugal dans le désespoir en le battant chez lui, à Lisbonne (1-0), en conclusion de l'Euro qu'il organisait.

Ronaldo, âgé de 19 ans, avait fini en larmes. Aujourd'hui, il en a 31 et a changé de dimension, avec trois Ballons d'Or et autant de Ligue des champions à son actif. "J'espère que dimanche, vous me verrez pleurer de joie", a-t-il glissé mercredi après avoir éliminé le pays de Galles (2-0).

Le Portugal est un habitué du dernier carré européen, qu'il a atteint à quatre reprises lors des 5 derniers Euros (quart de finaliste en 2008).

Sans surprise, c'est Ronaldo qui a été le plus applaudi par les quelques centaines de fans qui ont assisté au décrassage de la sélection, jeudi au lendemain de la qualification, dans le camp de base de Marcoussis en région parisienne.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les Portugais ont eu la surprise d'être accueillis à leur retour par des centaines de fans massés sur les bords de la route avant l'accès à Marcoussis, drapeaux noués autour du cou, écharpes, et casquettes aux couleurs de l'équipe nationale.

C'est un avant-goût de l'ambiance qui attend le Stade de France dimanche. Une ambiance de derby.

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