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Été charnière pour Mbappé: que va-t-il décider après son 1er accroc avec les Bleus?

Il devait illuminer la planète foot à l'Euro, il en est sorti par la petite porte, sans but et sans trophée: le destin étoilé de Kylian Mbappé s'est teinté d'un premier échec en sélection, au coeur d'un été déterminant pour son avenir.

Mains autour de la tête, regard hagard, yeux écarquillés, tête basse. La dernière image de l'attaquant français à Bucarest restera ce tir au but stoppé par le gardien suisse Yann Sommer, ultime maladresse d'une rencontre à oublier pour le joyau du Paris SG.

Derrière lui, les espoirs de Ballon d'Or et de Championnat d'Europe s'envolent dans la clameur des supporters helvètes, briseurs de rêves comme le furent pour Mbappé les joueurs du Bayern Munich en août dernier, en finale de Ligue des champions.

A 22 ans, la jeune vedette quitte son deuxième grand tournoi en sélection sur un raté qui restera dans toutes les têtes, au contraire de sa prestation générale dans cette compétition, aux antipodes du buteur clinique qu'il est en club depuis trois saisons.

"Il se sent coupable" 

Immédiatement après la rencontre, le phénomène a voulu s'excuser pour son échec à onze mètres, en partageant ses sensations et son malheur. "Très difficile de tourner la page. La tristesse est immense après cette élimination", a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux. "J'ai voulu aider l'équipe mais j'ai échoué".

En quête de tous les records de précocité, la révélation du Mondial-2018 a fait un bide statistique à l'Euro, incapable de marquer en quatre rencontres... Contre les Suisses, il a aussi déçu dans la précision, avec aucun tir cadré sur six tentatives, malgré une passe décisive pour Karim Benzema.

"Kylian était attendu. Même s'il n'a pas marqué, il a souvent été décisif. Il prend la responsabilité de tirer le dernier penalty, personne ne lui en veut. Dans le vestiaire, il n'y a pas la faute à l'un plus qu'à l'autre. Kylian assume sa responsabilité, il se sent coupable mais il n'a pas à l'être", l'a rapidement défendu son sélectionneur Didier Deschamps, apparu très proche du Parisien tout au long de la compétition, notamment à l'entraînement.

Ses partenaires n'ont pas semblé en vouloir à l'homme qui avait dynamité le huitième de finale du Mondial contre l'Argentine (4-3) trois ans plus tôt. "Il n'y a personne à pointer du doigt, on s'est battus tous ensemble", a souligné Hugo Lloris, avançant l'argument du "tous responsables". Même le roi Pelé lui a demandé de "garder la tête haute", sur Twitter.

L'heure du choix 

Mais l'ambitieux "Kyky", celui qui n'a pas un instant à perdre pour gravir les échelons du football, celui à qui "tu ne parles pas d'âge", aura du mal à analyser son tournoi de la même manière: l'attaquant aux 27 buts en Ligue 1 cette saison n'est pas du genre à accepter sans sourciller une série noire, celle qui l'a vu marquer une fois en dix matches internationaux.

Pas du genre non plus à être considéré comme la dernière pointe du trident offensif, derrière Benzema et ses quatre buts à l'Euro, et Antoine Griezmann le meneur fétiche de Deschamps.

"Il y aura forcément chez la star un avant et un après 28 juin 2021", relève mardi le quotidien sportif L'Equipe, insistant sur la soirée "cauchemar" de l'ancien Monégasque.

L'après, c'est déjà demain. En fin de contrat au PSG en juin 2022, Mbappé doit prendre la décision la plus scrutée de sa carrière. Prolonger en France et se heurter à la renommée moins gratifiante de son Championnat ? Ou tenter l'aventure dans un club historique du Vieux Continent, comme le Real Madrid ?

Les appels du pied, notamment de Benzema qui indiquait à l'AFP avant l'Euro qu'une arrivée en Espagne serait "l'idéal", ne manquent pas.

Le Parisien a quelques semaines pour décider où il sera le mieux placé pour reprendre le fil de son destin. En équipe de France, le roman à rebondissements n'a pas pris la tournure d'un "happy end" à l'Euro. Mais d'autres pages restent à écrire.

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