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Euro 2020: l'Espagne élimine la Suisse aux tirs au but

L'Espagne est le premier demi-finaliste de l'Euro 2020 de football. Vendredi en début de soirée à Saint-Pétersbourg, en Russie, la Roja a battu la Suisse 3 tirs au but à 1 dans le premier quart de finale de la compétition. Les deux équipes n'avaient pu se départager après nonante, puis cent vingt minutes. Zakaria contre son camp (8e) et le capitaine suisse Shaqiri (68e) ont été les marqueurs de la soirée. Lors de la séance de tirs au but, malgré deux essais manqués par Busquets (poteau) et Rodri, les Espagnols ont trouvé la cible via Olmo, Moreno et Oyarzabal. Dans le même temps, les Suisses voyaient les tirs successifs de Schär, Akanji et Vargas être repoussés par Simon, le portier espagnol.

Un seul changement, mais de taille, était observé au coup d'envoi dans la composition suisse en regard de celle qui avait battu la France en huitièmes de finale. Le capitaine Granit Xhaka, suspendu, était remplacé par Denis Zakaria. Le nouveau venu fit très vite parler de lui et dans pas à son avantage. Sur le premier coup de coin de la rencontre, il déviait l'envoi de loin de Jordi Alba dans ses propres filets (0-1, 8e).

La Suisse accusait un second coup dur dès la 23e minute, avec la blessure de l'attaquant Breel Embolo qui dut être remplacé par Ruben Vargas.

Les Espagnols contrôlaient le rythme du match s'efforçant de maîtriser la circulation du ballon sans véritablement prendre de risques. Ils n'étaient toutefois pas à l'abri des Helvètes qui n'arrivèrent pas à inquiéter le domaine d'Unai Simon, faute d'un dernier geste décisif.

La physionomie de la rencontre resta identique au début de la seconde période. L'Espagne ne cherchait pas à accroître son avantage et la Suisse poussait et obtenait essentiellement des corners. Sur l'un d'eux, Zakaria ne fut pas loin de se racheter. Sa reprise de la tête frôla le poteau de Simon (55e). La plus belle occasion de la "Nati" depuis le coup d'envoi.

Les occasions se précisaient enfin. Ferran Torres voyait son envoi de près contré in extremis par Seferovic (59e). De l'autre côté du terrain, Zuber ne pouvait donner de la puissance à son tir et Simon pouvait se saisir du ballon (64e). Ce n'était que partie remise. La capitaine suisse Shaqiri mettait à profit une mésentente de la charnière centrale espagnole Pau Torres-Laporte dont son équipier Freuler avait bénéficié (1-1, 68e).

Aux tirs au but... à 10!

Le match s'animait. Les Espagnols appuyaient leurs actions offensives et les Suisses voyaient les espaces s'ouvrir. Puis, survint un sérieux contre-temps : le Suisse Remo Freuler était renvoyé aux vestiaires à la suite d'un tacle trop appuyé sur Gerard (77e).

A dix, la Suisse devait revoir ses ambitions à la baisse et abandonnait le ballon aux hommes de Luis Enrique. Sommer était davantage sollicité. Gerard (84e), Laporte (86e) tentèrent leur chance sans conviction en fin de temps réglementaire.

Avec la montée de Oyarzabal dès le début des prolongations, Luis Enrique avait changé l'entièreté de son attaque. Le "Sommer time" pouvait débuter. Le portier helvétique multiplia les interventions. Après un premier raté de Gerard (92e), il fut déterminant devant Alba (96e). Après un essai d'Olmo dévié par Gerard. La pression espagnole s'accentuait une reprise à bout portant de Gerard (101e) et un magnifique frappe de Oyarzabal (103e) et encore un essai ce celui-ci (105e). Physiquement épuisés, les Suisses résistaient jusqu'au bout grâce encore à deux interventions décisives de Sommer sur une tête de Busquets (116e) et un essai de Moreno (118e).

Cette fois, la sénace de tirs au but ne lui fut plus favorable.

L'Espagne, qui a gagné tous les grands tournois où elle s'est qualifiée dans le dernier carré, rencontrera le vainqueur de Belgique-Italie dans la première demi-finale qui se jouera le mardi 6 juillet à 21h00 au stade de Wembley à Londres.

REVIVRE LES MEILLEURS MOMENTS:

L'Espagne s'impose lors de la séance de tirs au but! La Roja jouera la demi-finale contre la Belgique ou l'Italie.

113e: Thiago Alcantara monte à la place de Pau Torres.

104e: Sommer effectue à nouveau une nouvelle parade sur une frappe d'Oyarzabal.

102e: Olmo est au duel avec Rodriguez après un long ballon, mais Moreno surgit et frappe du point de penalty. Sommer réalise une parade de grande classe pour maintenir son équipe en vie!

100e: Widmer est remplacé par Mbabu, Schär a pris la place de Zakaria.

96e: Alba, à nouveau, prend sa chance, à 25 m des buts suisses, mais Sommer claque le ballon au-dessus de sa transversale!

93e: l'Espagne hausse enfin le rythme avec un Jordi Alba qui centre au cordeau, mais Moreno manque complètement sa reprise! Quel raté!

91e: Oyarzabal entre à la place de Ferran Torres.

C'est terminé! On va jouer la prolongation.

90e+3: carton jaune pour Laporte.

90e+1: côté espagnol, Koke cède sa place à Llorente. Côté suisse, Fassnacht entre à la place de Zuber.

81e: Shaqiri est remplacé par Sow, Gavranovic est entré à la place de Seferovic.

77e: carton rouge pour Remo Freuler.

68e: BUT DE LA SUISSE! Shaqiri égalise au courage après une erreur de la défense espagnole.

67e: carton jaune pour Widmer.

64e: la Nati se montre entreprenante avec Zuber qui s'infiltre dans la surface puis frappe en bout de course, Simon est obligé de se détendre pour préserver son but!

57e: Rodriguez adresse un très bon centre vers le second poteau où Zakaria a été oublié par la défense ibérique, mais sa tête croisée manque de peu le cadre! On est passé tout près du 1-1!

MI-TEMPS

40e: la Nati retrouve un peu de couleurs, mais sans réellement se montrer dangereuse devant le but espagnol.

30e: l'Espagne domine complètement cette rencontre avec 75% de possession de balle.

23e: Embolo se blesse à la cuisse gauche et est remplacé par Vargas.

17e: Koke prend sa chance sur un coup franc obtenu par Morata, mais son tir passe un rien au-dessus de la barre transversale de Sommer.

8e: BUT POUR L'ESPAGNE! Jordi Alba reprend un centre en demi-volée et ouvre le score pour la Roja!

1e: coup d'envoi de ce match !

Voici la composition des deux équipes:

Suisse: Sommer, Elvedi, Akanji, Rodriguez, Widmer, Zuber, Freuler, Zakaria, Shaquiri, Seferovic, Embolo.

Espagne: Simon, Azpilicueta, Laporte, Pau Torres, Alba, Busquets, Koke, Pedri, Ferran Torres, Sarabia, Morata.

L'AVANT-MATCH:

Contre la surprenante Suisse, la "Roja" rajeunie par Luis Enrique a l'occasion de prouver qu'elle est de retour sur le devant de la scène continentale, neuf ans après le dernier épisode de son triplé historique (Euro 2008, Mondial 2010, Euro 2012)... et peut y rester.

Une trajectoire symbolise son parcours: celle d'Alvaro Morata. L'avant-centre de la Juventus Turin, critiqué et insulté pour sa maladresse en début de tournoi, a gardé la confiance du sélectionneur, et s'est transformé en héros en 8es de finale en délivrant les siens en prolongation, avec un missile du gauche.

Jusque-là mal-aimée, la "Roja" a séduit l'Espagne, et même la presse, qui a commencé à s'enthousiasmer du parcours de cette jeune équipe remaniée, presque sans stars. Une osmose palpable sur le terrain: pour s'adapter à l'adversaire, Luis Enrique peut indifféremment lancer Dani Olmo, Mikel Oyarzabal, Pablo Sarabia ou Gerard Moreno, autour de l'indéboulonnable Morata en attaque.

"On est une famille. Il nous est arrivé une infinité de choses, pas forcément positives pour la plupart, et on a réussi à s'en sortir. Il y a énormément d'enthousiasme. C'est une sensation incroyable : quand le mot +ego+ disparaît pour laisser place au mot +équipe+, c'est merveilleux", a savouré Luis Enrique, qui avait quitté ses fonctions à l'été 2019 pour rester au chevet de sa fille, morte à neuf ans des suites d'un cancer des os, avant de revenir quelques mois plus tard.

Côté suisse, l'euphorie est toujours présente: la "Nati" a déjà réussi son Euro et tentera de s'offrir un deuxième scalp majeur après celui de la France, elle qui a souvent rivalisé dans le jeu avec les grosses équipes mais peinait jusque-là à concrétiser.

Après des décennies sans remporter un seul match à élimination directe, les Suisses "veulent forcément faire mieux. Un exploit appelle celui d'après", soulignait mardi le quotidien Le Temps, rêvant déjà au destin des demi-finalistes turcs de 2008 ou gallois de 2016, voire des vainqueurs danois (1992) ou grecs (2004) de l'Euro.

Les Suisses ont surmonté un début d'Euro poussif face aux Gallois (1-1), puis une correction infligée par l'Italie (3-0), pour relever la tête face aux Turcs (3-1) et briser contre les Bleus la double malédiction des rencontres couperets et des tirs au but.

Sur le terrain, les Helvètes ont sublimé le fond de jeu travaillé depuis 2014 avec Vladimir Petkovic: s'ils ont comme d'habitude tenté de construire, ils se sont montrés d'une rare précision en attaque et ont énergiquement ratissé au milieu, même si leur défense reste friable (8 buts encaissés en 4 matches).

Reste à voir comment ils affronteront une "Roja" qui leur disputera plus que les Bleus ou les Turcs la possession du ballon, et surtout comment ils ont récupéré des efforts fournis à Bucarest, avec quatre jours pour souffler contre huit avant leur huitième de finale.

Il faudra aussi surmonter l'absence du capitaine Granit Xhaka, suspendu après deux cartons jaunes, et essentiel par le liant qu'il apporte au coeur du jeu, et plus encore par la rage mise à haranguer et replacer les siens.

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