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"La première fois que je vois ça!", "Etre en playoffs 1 serait un miracle": l'omnipotence d'Anderlecht touche-t-elle à sa fin?

Pas de coupe d'Europe, peu de victoires et des supporters perplexes: à Anderlecht, la crise persistante fait planer la menace d'un passage de témoin au sommet du football belge, au profit de Bruges, Gand ou du Standard.

Avec neuf points après dix journées de championnat, et une douzième place au classement, le club bruxellois connaît un des plus mauvais départs de son histoire.

"J'ai presque 60 ans, c'est la première fois que je vois ça!", s'exclame l'ancien buteur 'Alex' Czerniatynski, lauréat de la Coupe de l'UEFA (ex-Ligue Europa) en 1983 avec le RSCA. Dans son palmarès, le club bruxellois compte aussi deux Coupes des Coupes (ex-C2) remportées en 1976 et 1978.

"Depuis que je suis gamin, Anderlecht a toujours été champion, joué la finale de la Coupe de Belgique, la Coupe d'Europe... Cette année-ci, c'est unique!", poursuit l'actuel entraîneur de l'Olympic Charleroi (3e division belge).

Les débuts poussifs des Mauves sont d'autant plus flagrants que leurs rivaux historiques, Bruges et Standard de Liège en tête, étincellent.

Leaders de la Jupiler Pro League, les Brugeois ont empoisonné le Real Madrid à Bernabeu mardi en Ligue des Champions, et concédé le match nul (2-2) dans les derniers instants seulement.

Vingt-quatre heures plus tard, le dernier champion de Belgique, Genk, a tenu un autre grand club européen en échec, Naples (0-0 à domicile).

Quant au Standard (2e du championnat belge) et à La Gantoise (3e), ils n'ont pas brillé jeudi en Ligue Europa mais se sont imposés de manière convaincante il y a deux semaines, lors de la première journée (2-0 contre Guimaraes et 3-2 contre Saint-Etienne).

"Le niveau des autres équipes a augmenté et celui d'Anderlecht n'est pas brillant", résume Alex Czerniatynski.


Un problème de stabilité

Champions de Belgique à 34 reprises, les Bruxellois s'apprêtent-ils à rentrer dans le rang?

"S'ils arrivaient dans les six premiers, ça serait déjà un beau miracle", estime Walter Baseggio, 41 ans et milieu de terrain mauve pendant une dizaine d'années.

Le top 6 est stratégique dans le championnat belge, puisque ses membres disputent un mini-championnat de dix journées qui les départage pour le titre.

"Au niveau du football, ce n'est pas si mauvais que ça", tempère Alex Czerniatynski. "Il y a de la qualité sur le terrain et sur le banc."

En témoigne l'arrivée à Bruxelles de joueurs comme Nacer Chadli (ex-Tottenham), Samir Nasri ou bien sûr du joueur-manager Vincent Kompany (Manchester City).

Mais Anderlecht se repose aussi sur de nombreux jeunes et peine à trouver une équipe stable.

Pas moins de 27 joueurs ont été alignés lors des huit premières journées de championnat, ce qui fait du RSCA le plus gros "consommateur" du championnat belge cette saison, a calculé le quotidien Le Soir fin septembre.

"Chaque semaine, il y a pas mal de changements, ils n'arrivent pas à trouver un équilibre d'équipe", regrette Walter Baseggio.


Retour de Vercauteren

De quoi frustrer les supporters bruxellois, pourtant patients.

Après le match nul contre Waasland-Beveren (0-0) le 29 septembre, ils ont encerclé le directeur sportif Michael Verschueren sur le parking du stade pour demander des explications.

Le président du club Marc Coucke aurait pour sa part fait l'objet de menaces.

Malgré l'ambiance explosive, la donne pourrait bientôt changer.

Jeudi, Anderlecht a annoncé le retour au poste d'entraîneur de la légende mauve "Franky" Vercauteren, joueur du club entre 1975 et 1987 et acteur de l'épopée belge au Mondial-1986, conclue à la 4e place.

Après avoir mené son club de coeur au titre national en 2006 et 2007, le technicien dispose d'un crédit conséquent.

Il a surtout une stature suffisante pour imposer ses choix tactiques, dans un club où les prérogatives de Kompany sont réputées larges.

"A la base, Vincent est joueur. Et Franky est coach", a tranché vendredi M. Verschueren dans La Dernière Heure.

Pour la suite de la saison, "tout peut encore arriver", dit Czerniatynski. "Mais il est temps de redresser la barre!"

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