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Bientôt une BeNeLigue? La mise au point de Peter Croonen, président du KRC Genk et de la Pro League

Selon Peter Croonen, président du KRC Genk et de la Pro League, une BeNeLigue, réunissant les meilleurs clubs belges et néerlandais, serait également bénéfique pour les clubs qui n'en feraient pas partie. Croonen l'a affirmé samedi au cours d'un entretien avec l'agence Belga.

"La BeNeLeague, c'est pour dans trois ans maximum", avait déclaré le président du Club Bruges Bart Verhaeghe dans une interview publiée mardi par le journal français "Le Monde".

Interrogé à ce sujet par l'agence Belga samedi, le président de la Pro League - et de Genk - Peter Croonen, s'est montré plus prudent. "Il n'y a aucun planning établi", a-t-il ainsi assuré. "Seulement une volonté d'avancer après avoir eu la confirmation de la faisabilité du projet. On entre certes dans une phase plus concrète, mais toujours sur la base d'hypothèses de travail et de simulations. Rien n'est encore fixé...".

18 clubs

Concrètement, justement, le G5 belge et le G6 néerlandais ont convenu d'explorer en profondeur la piste de la mise sur pied d'un championnat transfrontalier à dix-huit clubs, dont une étude a souligné qu'il serait sportivement et financièrement intéressant. "Parce que si on ne le fait pas, on risque de fortement le regretter dans quelques années...", se justifie Peter Croonen.

Les clubs du G5 belge (Anderlecht, Genk, La Gantoise, le Club Bruges et le Standard) et du G6 néerlandais (Ajax, PSV, Feyenoord, AZ, Utrecht et Vitesse) ont à leurs frais commandé une étude de faisabilité du projet BeNeLeague, en accord avec les deux fédérations concernées. "Nous pensons que nous devons avoir l'honnêteté intellectuelle de mener une enquête approfondie au sujet de ce projet", déclare encore Croonen. "Mais la décision finale est encore loin, et ne nous appartient de toute façon pas. Il faudra aussi voir dans quelle proportion Deloitte va estimer que l'idée est intéressante...".

> Un nouveau pas vient d'être franchi

Il a cependant déjà été établi dans la première phase de l'étude, que depuis 2012-2013, le fossé entre le "Big Five" et les championnats belge et néerlandais ne cesse de se creuser au fil des ans. Ceux-ci risqueraient même à terme d'être rejetés de la zone intermédiaire où ils évoluent actuellement. "La Jupiler Pro League et l'Eredivisie sont des compétitions qui forment les futurs joueurs des grands clubs étrangers", souligne Croonen. "Mais pour conserver ce rôle il faut que les budgets suivent la même courbe. Ce qui est problématique. D'où l'intérêt de se pencher sur un projet susceptible de créer un marché de 28 millions de personnes, à la place de deux petits. De plus au plan sportif, je ne dois pas vous rappeler que sans moyens, un club n'a pas, ou très peu de résultats, tandis que la compétition se dévalue progressivement. Personne ne peut mettre cette corrélation en doute. Mais peut-être que la BeNeLeague pourrait devenir le sixième étage d'un futur Big Six. Je précise en outre que d'autres fédérations explorent des pistes d'élargissement de leurs championnats respectifs...".

"Eviter un jour d'avoir des regrets"

Et d'ajouter que l'étude évalue également ce qui se passerait au cas où rien n'est tenté pour se rapprocher des cinq grands championnats. "Evidemment qu'il y aura beaucoup d'émotions si ce genre de projet devait se réaliser", admet Peter Croonen. "Mais moi je pars du principe qu'on doit éviter d'avoir un jour, peut-être dans dix ans, le regret de se dire qu'on a laissé passer une des dernières chances d'exister, sans même se donner la peine de l'étudier. Une étude qui consiste justement, entre autres, à trouver les argument susceptibles de vaincre les résistances émotionnelles...".

Au stade actuel de l'étude, il a été établi que cela valait largement la peine de poursuivre l'exploration. "Et c'est ce qu'on va faire", précise Croonen. "Notamment en examinant l'impact sur chaque club individuellement, ainsi qu'en identifiant les points négatifs du projet. Cette deuxième phase doit permettre de mieux cerner les difficultés qui vont se poser, et bien sûr combien cela coûterait".

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