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Le procureur Kris Wagner fustige le débat procédurier et soutient le coordinateur de l'enquête

(Belga) Kris Wagner, le procureur fédéral de l'Union belge, s'est montré très direct dans sa plaidoirie lors du quatrième des six jours des audiences sur les matches truqués dans le football belge, samedi devant la haute chambre de la Commission des litiges. Kris Wagner a balayé les critiques de procédure, estimant que l'on avait assez perdu de temps.

Durant trois heures, le procureur fédéral a fustigé les attaques procédurières. "Ces trois derniers jours, les trois mots les plus importants ont été procédure, procédure et procédure. Un critique d'art ne regarde pas uniquement le cadre d'un tableau de Rubens. Il regarde aussi le tableau lui-même. Il faut vérifier certes si une procédure s'est globalement bien déroulée, mais sans faire un fétichisme des règles. C'est une énorme perte de temps. Cette procédure disciplinaire a pour but de faire régner la justice et de faire la lumière sur la vérité. Mais quand la vérité ne veut pas être mise à jour, je comprends que l'on veut en faire un parcours du combattant et faire en sorte que l'on trébuche sur des éléments de procédure avant même de vouloir chercher la vérité". Le parquet fédéral a également adapté sa requête pour ce qui concerne Olivier Myny, l'ancien joueur de Waasland-Beveren réclamant désormais non plus un mais deux mois de suspension effective. Kris Wagner a estimé que le joueur, le seul à se retrouver dans ce dossier, a "abusé de son statut de repenti". Poursuivi par le parquet qui avait requis un an de suspension, donc onze mois avec sursis, Myny bénéfice d'un statut de repenti en échange d'informations, ce que Kris Wagner remet désormais en cause. "Cela ne vaut que pour quelqu'un qui a quelque chose à révéler, qui reconnaît sa culpabilité et qui reste crédible. Myny ne remplit aucune de ces trois conditions", a plaidé Kris Wagner samedi. "Avec des déclarations incomplètes ou fausses, il perd son statut de repenti. Il a fait trois déclarations différentes." Par ailleurs, le parquet fédéral a remis les transcriptions des écoutes téléphoniques comme il lui avait été demandé. Retranscrites par le coordinateur de l'enquête, Ebe Verhaegen sur 35 pages, elles figurent désormais dans le dossier de 225 pages. L'information a été confirmée samedi par Dirk Thijs, le président de la haute chambre d'appel de la Commission des litiges. Kris Wagner a tenu d'ailleurs à souligner le travail "titanesque" d'Ebe Verhaegen mis sur la sellette par certaines parties remettant en cause son impartialité et son indépendance. Pour Kris Wagner, "si tout le monde travaillait aussi vite et aussi consciencieusement, le monde tournerait mieux. S'il n'y a rien à dire sur le fond, ces éminents avocats pénalistes se conforment aux règles de procédure. Les accusations portées contre le coordinateur chargé de l'enquête sont nullement fondées. Ces attaques personnelles illustrent le fait que la défense est faible", a repris le procureur fédéral. "Le coordinateur a réalisé un travail titanesque de manière très professionnelle. Tout s'est fait correctement." (Belga)

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