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A défaut d'argent, les Red Flames portent fièrement les couleurs de la Belgique: "Vivre quelque chose de beau à l'Euro"

En juillet prochain, notre équipe nationale féminine disputera son premier championnat d'Europe. Les footballeuses se professionnalisent, mais les moyens du foot féminin n'ont rien à voir avec ceux du football masculin.

Aline Zeler, 85 apparitions sous le maillot national, n'est pas une joueur professionnelle à 100%. Employée par l'association des clubs francophones de football, elle donne des entraînements trois fois par semaine. Gagner sa vie en Belgique grâce au ballon rond n'est pas possible aujourd'hui.

"En étant professeur, j'ai dû prendre des décisions en vue de ma carrière professionnelle et penser à l'avenir. Chez les dames si tu te blesses, ce n'est pas comme chez les garçons, où ils peuvent mettre de l'argent de côté. Nous ne pouvons faire cela", explique-t-elle.

Capitaine de l'équipe nationale profite enfin de la reconnaissance de son sport. Il est loin le temps où les joueuses évoluaient dans l'indifférence la plus totale et où elles portaient les mêmes maillots que les Diables Rouges. 

"A l'époque, c'était les grandes tailles et cela faisait un peu parachute", Janice Cayman, joueuse chez les Red Flames.

"Lors de mon premier entraînement en 2011, nous étions cinq dans le staff et les joueuses n'avaient plus eu d'entraînement ou de matches depuis dix mois", souligne Ives Serneels, l'entraîneur de l'équipe nationale féminine.

Aujourd'hui, une quinzaine de personnes compose le staff et les entraînements sont filmés et analysés. Si le nombre d'affiliées a augmenté ces dernières années, la différence avec les garçons reste énorme. Autre changement, certaines filles évoluent à l'étranger comme Tessa Wullaert, finaliste en Ligue des Champions, la saison passée avec Wolfsburg. Elle sera un de nos atouts à l'Euro. L'occasion pour la Belgique de se mesurer à des adversaires mieux classés au niveau mondial.

"Le football en Belgique connaît une belle évolution et j'espère que nous pourrons vivre quelque chose de beau à l'Euro", confie Tessa Wullaert. 

Mais ce qui fait la force des Red Flames, c'est la mentalité du groupe. L'honneur de pouvoir joueur pour son pays est plus important que le montant des primes qui se chiffrent en quelques centaines d'euros.

Pour Maud Coutereels, joueuse des Red Flames, la passion prime: "Les hommes ont l'argent, nous moins et, on se satisfait de cela. On garde le foot comme une passion."

Dernier signe de cette évolution, un Soulier d'Or sera décerné pour la première fois à une joueuse. Une reconnaissance méritée et attendue depuis trop longtemps. 

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