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Vincent Kompany présenté officiellement à Anderlecht: "Je suis prêt et j'ai envie" (vidéos)

Vincent Kompany s'est dit, mardi, "prêt" à relever le défi du poste particulier de "joueur-manager" pour le RSCA, lors de sa conférence de presse de présentation officielle. Serein et souriant, attendu par une meute de journalistes sous un soleil brûlant, c'est sur un terrain d'entrainement de l'Académie qu'il est venu présenter sa vision des choses, une manière de mettre en avant le rôle primordial que le RSCA veut donner à ses propres jeunes.

Le RSC Anderlecht organisait une conférence de presse ce mardi pour présenter son nouveau manager-joueur. C'est d'abord le président des Mauves qui a pris la parole. Marc Coucke a rappelé le slogan du club bruxellois: "In Youth we Trust". "Ce n'est pas seulement un slogan pour nous. Chaque jour, nous l'ancrons un peu plus dans la culture du RSCA, dans toutes nos décisions. A très court terme, on souhaite intégrer 50% de jeunes joueurs formés au club dans le onze de base. En tout cas au moins cinq des onze joueurs".

C'est ainsi que le RSCA s'est associé à Belfius pour son académie qui devient la "RSCA Belfius Academy". "Je peux annoncer avec beaucoup de plaisir que malgré cette année difficile financièrement, sans Europe, le budget dédié aux jeunes et à l'académie va être augmenté de 20%", a ajouté l'homme d'affaires flamand. Le CEO de Belfius Marc Raisiere et Coucke ont ensuite inauguré la RSCA Belfius Academy en compagnie de son responsable, Jean Kindermans.


Vincent Kompany a (enfin) fait son apparition. Le Diable Rouge a surpris l'assemblée de journalistes avec une petite blague: "Voilà, merci et bonjour à tout le monde. Il fait bien chaud donc on va prendre notre temps, moi je suis bien, en short (rires)".

Plus sérieusement, il explique qu'il a "maintenant l'opportunité de franchir un palier dans (sa) carrière, pour travailler avec de jeunes joueurs très talentueux. J'ai souffert, la saison passée, en tant que supporter d'Anderlecht. Mais j'ai rapidement compris dans mes discussions avec Marc (Coucke) et Michael (Veschueren) qu'il y avait du talent, en coulisses, pour redresser la barre. On va faire en sorte que l'équipe joue d'une manière qui représente le club, que tout le monde veut voir gagner à nouveau. Mon rôle sera de faire en sorte que tout ce monde en coulisse travaille au mieux pour que cela se passe bien sur le terrain. C'est pas le rôle le moins important, mais je suis prêt et j'ai envie".

Kompany insiste sur le terme joueur/manager et non joueur/entraîneur. "Je me sens à fond joueur et à fond manager. En fait, pour moi, cela ne va pas changer grand-chose. Être occupé du matin au soir, de 6h30 à 23h, c'est mon style de vie. A ce niveau-là, il ne faut pas s'inquiéter pour moi. L'idée est venue au fil des discussions, naturellement. Cela nous est paru logique. J'étais en fin de contrat et je devais prendre une décision concernant mon avenir. C'est vrai que j'ai choisi l'option la plus difficile".


Dans ses paroles, son admiration pour Pep Guardiola, et l'inspiration qu'il a puisée auprès de celui qui était son coach à Manchester City ces dernières années, transparaît à chaque minute. "C'est comme si tu allais à l'école pendant des années puis que tu te retrouves tout d'un coup à l'université, sans passer par les secondaires", explique-t-il à propos du moment où l'Espagnol a débarqué à City, durant l'été 2016. "Il explique les choses les plus complexes d'une manière simple. Tout le monde a connu un professeur de ce type". "Le premier jour où Pep est entré au centre d'entrainement, a commencé à parler du foot, de sa vision (...), je me suis dit 'je sais de quoi il parle'". "Ici à l'Académie, j'avais grandi avec la 'version Cruyff' du football. (...) Pep est un entraîneur qui me donnait la version 2.0 de tout ce que j'ai appris quand j'étais jeune". Le défenseur de 33 ans, Bruxellois de naissance et de retour dans son club formateur treize ans après l'avoir quitté, ajoute malgré tout: "Je ne suis pas un Pep, chaque chose en son temps". "Mais je suis un bon étudiant", promet-il.

"Si j'ai eu des promesses concernant le budget et les transferts ? Non, j'ai simplement eu la garantie que j'avais 45 joueurs à disposition (rires). Si je dois endosser le rôle de gilet pare-balles dans un premier temps, pour laisser au club l'opportunité de se redresser, je le ferai. On trouvera les joueurs dont on a besoin pour se relancer mais si on ne les trouve pas tout de suite, mon rôle est déjà de faire progresser le groupe actuel".


Son avenir avec les Diables Rouges a également été évoqué: "Comme pour le reste, cela ne change rien à ma vie. Je m'amuse quand je vais chez les Diables. Je n'ai aucune raison d'arrêter. Je ne vais pas arrêter là où je m'amuse", a-t-il simplement répondu. "J'ai parlé avec Thierry Henry mais aussi avec d'autres footballeurs qui ont un peu plus d'expérience que moi et qui sont un jour devenus managers. Je suis parti du postulat 'Je ne connais rien'. Si j'ai proposé à des Diables rouges en difficulté dans leur club de venir se relancer à Anderlecht? Quand je suis en équipe nationale, j'y suis pour faire gagner les Diables et je me concentre là-dessus. Donc non, pas vraiment...".

La dernière question de cette présentation à la presse concernait l'objectif pour la saison prochaine. "C'est impossible pour moi de dire qu'on est là pour être deuxième ou troisième", a confié Vince The Prince. "Vous ne m'entendrez jamais dire que je ne vise pas le titre. Mais d'un autre côté, il faut respecter les autres clubs. Cinq équipes nous ont devancé la saison dernière, cela fait du monde à rattraper. Et en douze mois, ce sera compliqué".


Parti vers Hambourg en 2006, Kompany fait partie de ces quelques joueurs qui restent fidèles tout au long de leur carrière à une poignée de clubs. Le club allemand avait fait office de tremplin, deux ans plus tard, vers Manchester City, où le Bruxellois est devenu au fil des ans un incontournable malgré les blessures à répétition. Quatre championnats d'Angleterre (2012, 2014, 2018, 2019) et deux FA Cups (2011 et 2019) figurent à son palmarès avec les Cityzens, entre autres Coupes de la Ligue et Community Shields.

Après onze ans de bons et loyaux services, il revient au pays, et au club qui est resté, selon ce qu'il a encore raconté mardi, "le club de son coeur", où il a participé à un premier entrainement mardi matin. "Pour moi ce club est spécial", a d'ailleurs directement indiqué Kompany lors de sa présentation. "Je suis incroyablement content et fier". Venir à Anderlecht n'était "pas qu'une question d'opportunité, c'est choisi avec le coeur".

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