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Accident d'Amiens-Lille: les barrières du stade pointées du doigt pour "anomalies"

La barrière qui a cédé sous le poids de supporteurs lillois lors du match Amiens-Lille le 30 septembre, faisant 29 blessés, présentait des "anomalies", a annoncé vendredi le parquet, interrogeant les conditions d'homologation du stade.

"Les premières constatations effectuées par l'expert et les enquêteurs ont révélé des anomalies dans les modalités de fixation de la barrière métallique dégradée", a révélé le procureur de la République Alexandre De Bosschère dans un communiqué.

Ces "anomalies" de sécurité, dont les conséquences ont frisé le drame, concernent aussi "des barrières identiques installées dans le stade", a-t-il précisé. Elles "portent en particulier sur les fixations des barrières sur le béton et sur la solidarisation des barrières entre elles".

Une information judiciaire contre X pour blessures involontaires a été ouverte vendredi. "A ce jour, l'audition des victimes et témoins est toujours en cours. Le nombre de victimes qui se sont manifestées auprès des enquêteurs s'élève à 43, sous réserve d'évolution ultérieure", a rapporté le parquet.

Au soir et au lendemain de l'accident, une polémique avait éclaté. Les supporteurs avaient-ils célébré trop fougueusement le but d'un joueur lillois en se précipitant contre la barrière, comme l'avait suggéré Bernard Joannin, président du club picard, s'attirant de nombreuses critiques? Ou le stade était-il vétuste et sous-dimensionné pour la Ligue 1?

- 'Anomalies d'origine' -

Parce qu'elles pointent un défaut de sécurité, de surcroît étendu à plusieurs barrières, les premières conclusions de l'expertise suscite le débat sur l'homologation du stade par la commission sécurité de la préfecture.

Le président (LR) de la métropole d'Amiens Alain Gest, propriétaire du stade inauguré en 1999, s'est par ailleurs défendu de toute responsabilité auprès de l'AFP: "Ce sont des anomalies d'origine. Si elles étaient dues à un mauvais entretien, effectivement, nous aurions pu être mis en cause sur ce que nous aurions fait, (...) mais les commissions d'enquête passent régulièrement (...) et personne ne nous a signalé qu'il y avait un problème sur les garde-corps".

"Ce sont des anomalies et non pas des malfaçons", a pour sa part fait valoir le vice-président de l'Amiens SC, Luigi Mulazzi. "Nous en prenons acte, tout en rappelant que nous sommes locataires du stade".

Le Losc, de son côté, n'a fait aucun commentaire. De source proche de la Ligue, on rappelle simplement qu'une instruction par la commission de discipline est en cours sur ce dossier.

L'annonce du parquet intervient au lendemain de la décision de la LFP délocalisant le match Amiens-Bordeaux du 21 octobre au Havre. "Je le regrette car je pense que c'était tout à fait réalisable" de l'organiser à Amiens, avait déclaré Bernard Joannin.

Une prémisse de ce qui attend peut-être le club: même si les garde-corps pourraient vite être remplacés par du matériel aux normes actuelles, les travaux et leur homologation pourraient éloigner pour un moment l'équipe de son stade.

"Neutraliser les premiers rangs, renforcer considérablement les effectifs de stadiers", réduire le nombre de spectateurs de 9.000 à 7.400, prévoir un "dispositif de sécurité plus important" étaient en tout cas jeudi quelques-unes des pistes du préfet de la Somme Philippe de Mester pour une réutilisation rapide du stade.

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