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Le nouveau sélectionneur Hervé Renard plonge dans le grand bain lundi avec la découverte de ses joueuses et du château de Clairefontaine, centre d'entraînement d'une équipe de France féminine en pleine transformation à quatre mois du Mondial.
Après cinq ans et demi de rassemblements dirigés par Corinne Diacre, écartée le 9 mars, les Bleues entrent dans une nouvelle ère sous la houlette du charismatique entraîneur de 54 ans.
C'est aussi une nouvelle vie pour Renard, novice sur le banc d'une équipe féminine mais propulsé à la tête d'une des sélections favorites pour la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui arrivera vite, du 20 juillet au 20 août.
"Il faudra créer un groupe uni, parce qu'on est ensemble, pas divisés. Il faut y aller par petites touches, découvrir chacune d'entre elles. C'est ce que j'aime le plus dans mon métier", a décrit l'ancien sélectionneur de l'Arabie saoudite lors de sa présentation à la presse vendredi.
C'est presque une mission commando pour le "Sorcier blond", double vainqueur de la Coupe d'Afrique: seulement quatre matches amicaux sont au programme avant l'entrée en lice des Bleues au Mondial. Les deux premiers ont lieu ces prochains jours, contre la Colombie vendredi (21h10) à Clermont, puis face aux championnes olympiques canadiennes quatre jours plus tard au Mans.
Premiers pas dans le château des Yvelines, premières discussions avec les joueuses arrivées au compte-goutte dans la matinée, premier discours à son équipe, premiers échanges avec son staff, premier entraînement à 17h00 et première conférence de presse à Clairefontaine dans la soirée... La journée de l'Aixois, lundi, est celle des découvertes.
- Le Sommer et Majri de retour -
Saura-t-il rapidement s'adapter à un vestiaire féminin? "J'ai quatre filles à la maison", a-t-il plaisanté vendredi. "On ne se comporte pas de la même façon avec un groupe féminin qu'avec un groupe masculin", a-t-il reconnu. La recette? "Un peu plus de communication, d'explication, de tolérance mais aussi de dureté dans d'autres moments".
Le technicien, qui assure suivre le football féminin depuis 2014 mais n'a pu éviter d'écorcher quelques prénoms à l'annonce de sa liste vendredi, pourra observer 26 joueuses lors de ce stage, une "liste élargie" et "pas fermée".
Il n'a pas chômé ces derniers jours, faisant une apparition dans trois stades franciliens de D1 féminine ce week-end, à Fleury, au Paris FC et au Paris SG... Des images rares d'un sélectionneur en tribunes sous le mandat de Corinne Diacre.
Le travail peut commencer pour l'ancien défenseur, et plusieurs chantiers l'attendent. Il lui faut trouver une animation offensive en l'absence des deux attaquantes phares des Bleues, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, toutes deux blessées.
Et nommer officiellement une capitaine pour cette nouvelle équipe de France, même si le brassard semble bien accroché au biceps de Wendie Renard, déjà de retour après avoir pris du recul pour réclamer le départ de Diacre.
Le début de mandat de Hervé Renard est aussi marqué par un virage à 180 degrés dans la composition de l'effectif. Après deux ans d'absence, la meilleure buteuse de l'histoire Eugénie Le Sommer (86 buts) a fait son retour à Clairefontaine, tandis que plusieurs fidèles de Diacre sont absentes, comme les Montpelliéraines Charlotte Bilbault et Marion Torrent.
La jeune maman Amel Majri, venue avec ses coéquipières lyonnaises Eugénie Le Sommer et Wendie Renard, retrouve elle aussi le centre d'entraînement des Yvelines.
Hasard du calendrier, cette nouvelle ère s'accompagne également d'un nouveau maillot pour les Bleues, présenté par la Fédération et son équipementier lundi matin. Pas de doute, une page s'est tournée.