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Bleus: Antoine Griezmann, altruiste récompensé

Passeur diabolique mais attaquant en panne de but depuis plusieurs mois, Antoine Griezmann a réconcilié ses deux talents, dimanche en qualifications pour l'Euro-2020 à Tirana, martyrisant l'Albanie (2-0) avec une efficacité insolente.

Le N.7 des Bleus devait commencer à trouver le temps long... Car avant d'entrer sur la fraîche pelouse du nouveau stade Kombëtare, l'attaquant du FC Barcelone n'avait pas marqué lors des sept précédentes rencontres. Une anomalie pour ce cadre de Didier Deschamps habitué à faire trembler les filets.

Les occasions franches, il les avait pourtant eues, comme ces deux penalties en septembre, contre l'Albanie puis Andorre, qu'il avait manqués. De quoi titiller l'ex-buteur de l'Atlético Madrid, en pleine adaptation contrariée à Barcelone?

"Non ça ne m'agace pas, mais c'est quelque chose que je travaille: retrouver la confiance", a glissé le Français dans un entretien diffusé ce dimanche par Téléfoot.

Et de sortir la carte du collectif. "Je suis un joueur qui pense à l'équipe, à comment essayer de gérer les mouvements des uns des autres, essayer de servir les coéquipiers. Si je peux marquer tant mieux, mais ce n'est pas mon objectif principal", disait-il sur TF1.

Dimanche au soir de sa 78e sélection, le Mâconnais a fait les deux: marquer et aider à marquer.

C'est lui qui dépose d'abord un coup franc millimétré sur la tête de Corentin Tolisso (8e) pour l'ouverture du score, une offrande qui permet au milieu du Bayern Munich d'inscrire son premier but en sélection.

Ce nouveau coup de "Grizou" place d'ailleurs le Barcelonais tout en haut du classement des passeurs décisifs: dans ces qualifications à l'Euro-2020, c'est sa 7e passe décisive si l'on inclut le penalty provoqué en Islande (1-0) en octobre, transformé par son compère Olivier Giroud.

- L'égal de JPP et Fontaine -

Malgré ces statistiques de haut rang, son incapacité à marquer revenait sans cesse dans les conversations. Le champion du monde 2018 n'avait plus trouvé la mire depuis le match amical de juin contre la Bolivie (2-0); en compétition, c'était le 25 mars contre l'Islande (4-0) au Stade de France.

Mais à Tirana, il a mis fin à une disette inédite chez lui depuis quatre ans.

Sur un centre en retrait de Léo Dubois, il a surgi dans la surface pour tromper Etrit Berisha avec sang froid (31e). Après avoir partagé sa joie avec ses partenaires, il s'est dirigé vers Deschamps pour une franche accolade.

La complicité entre l'attaquant et le sélectionneur n'est pas feinte, puisque les deux hommes ont noué une relation privilégiée depuis de longues années.

En Albanie, Griezmann a enchaîné une 26e titularisation de suite en un an et demi. Autre statistique: depuis sa première sélection en mars 2014, déjà sous le règne de Deschamps, il a disputé 78 des 82 matches joués par les Bleus!

A Tirana, le Barcelonais s'est dépensé en faisant l'essuie glace de droite à gauche derrière Giroud et Wissam Ben Yedder, ce qui ne l'a pas empêché de conserver une vista technique remarquable.

Et de retrouver l'efficacité qui le fuyait, donc.

Avec 30 buts en sélection, le voilà désormais à la hauteur de ses illustres aînés Just Fontaine (de 1953 à 1960) et Jean-Pierre Papin (de 1986 à 1994), sixièmes meilleurs buteurs de l'histoire des Bleus.

Dans son viseur, l'attaquant de 28 ans a désormais Zinédine Zidane (31 buts) puis David Trezeguet (34 buts).

Surtout, il va pouvoir revenir en Catalogne avec le moral remonté à bloc, débarrassé des doutes qui l'ont accompagné en début de rassemblement lorsqu'il a posé ses valises à Clairefontaine.

"Quand il est à Barcelone il est très heureux aussi, même si parfois vous dites le contraire", avait alors relevé son partenaire en club Clément Lenglet. Cette fois c'est sûr, Griezmann aura le sourire à son retour.

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