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Bleus: Coman, de l'espoir pour l'éternelle doublure

Au sein d'une équipe de France sans allant et à court d'idées, Kingsley Coman a été le seul à surnager face à la modeste formation de Gibraltar (3-0), vendredi, caressant l'espoir de bousculer la hiérarchie et de sortir du rôle de joker dans l'attaque des Bleus.

A l'heure où les organismes sont usés et les têtes déjà aux vacances, le joueur du Bayern Munich a encore des jambes et la motivation intacte. Si ses coéquipiers ont affiché un visage pâle et fait le strict minimum pour se débarrasser de la 201e nation mondiale, l'ancien Parisien a été un danger constant par ses provocations balle au pied et ses dribbles.

C'est d'ailleurs à la suite de l'un de ses débordements et d'un centre parfait, dès la 3e minute, qu'Olivier Giroud a ouvert le score de la tête, faisant rapidement sauter le verrou adverse.

"Sur le premier but, c'était l’un des rares moments avec de l'espace dans leur défense. C’était bien de commencer comme ça, c’était un poids en moins", a déclaré l'attaquant de 27 ans.

Gibraltar n'était qu'un simple amuse-bouche pour la plupart de ses coéquipiers avant le dernier rendez-vous international de l'exercice 2022-2023 programmé contre la Grèce, lundi au Stade de France, mais lui n'a pas hésité à se démener sur son côté droit fétiche, sa prestation contrastant avec l'apathie générale des Bleus.

Habitué à un statut de remplaçant de luxe en sélection, Coman croque allégrement dans toutes les opportunités qui s'offrent à lui. Il l'avait déjà prouvé avec son entrée marquante en finale de la Coupe du monde à la 71e minute contre l'Argentine à Doha où il avait été à l'origine du 2e but de Kylian Mbappé. Même si sa soirée avait été ternie par son tir au but raté lors d'une séance fatale aux Bleus, il avait auparavant dynamisé un secteur offensif longtemps amorphe.

- Saison aboutie au Bayern -

L'homme aux cinq buts sur la scène internationale peut-il dans ces conditions s'extraire de son rôle d'éternel recours? En 48 capes avec la France, le Munichois ne compte que 23 titularisations, soit moins de 50%.

Pourtant, l'ancien Parisien a eu plusieurs raisons d'espérer un statut plus affirmé. Son automne 2019, par exemple, fut très prometteur avec des titularisations systématiques sur les cinq rencontres des qualifications à l'Euro-2021 pour lesquelles il était apte, avec trois buts au compteur.

Autre période d'espoir pour le virevoltant ailier: la saison 2021-22, lorsque Didier Deschamps avait testé à plusieurs reprises un schéma en 3-5-2, en le propulsant comme "piston" sur l'aile droite, un poste qu'il occupait parfois au Bayern.

Dans cette configuration, les Bleus avaient notamment signé une large victoire 8-0 contre le Kazakhstan, avec deux passes décisives de "King" Coman.

"Si je l'ai mis là, ce n'est pas juste pour une fois. Cela demande certainement des aménagements mais en position offensive c'est l'idéal, car il se retrouve dans sa zone et c'est un accélérateur de jeu, avec une capacité à éliminer, marquer et faire marquer", avait apprécié Deschamps à l'époque.

Mais le sélectionneur avait rapidement abandonné ce système, renvoyant Coman à un rôle de doublure d'Ousmane Dembélé pour le Mondial au Qatar.

Malgré des statistiques encore à améliorer (9 buts et 7 passes décisives, toutes compétitions confondues avec le Bayern Munich), il sort d'une saison pleine en Bavière où son abattage est très apprécié, depuis son arrivée en 2015. Devenu un cadre en club, Coman aspire également à le devenir en équipe de France.

Reste à savoir si Deschamps lui offrira une deuxième titularisation d'affilée lundi, ce qui ne lui est plus arrivé en sélection depuis 2019.

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