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Bleus: Corentin Tolisso, la résurrection bienvenue

Il a traîné une lourde blessure pendant huit longs mois, mais est de retour au meilleur moment pour densifier le milieu des Bleus: Corentin Tolisso, "endurci" et "grandi" par sa saison manquée, montre les crocs et une énorme envie face à une concurrence mordante.

L'émotion fut difficile à cacher pour le champion du monde de 25 ans lors du retentissement de la Marseillaise, samedi soir au Stade de France avant le match contre l'Albanie (4-1).

Devant ses proches, à commencer par ses parents, "honoré et fier", le joueur du Bayern Munich a dû voir défiler tout un tas d'images. Celles des longues heures passées dans la salle de fitness à rééduquer son genou opéré le 16 septembre de l'an dernier. Celles des multiples week-ends de Bundesliga traversés dans le froid des tribunes de l'Allianz Arena. Celles, sûrement, de sa dernière apparition en Bleu, le 6 septembre 2018, justement dans son stade de Munich.

A l'époque, Tolisso était un tout frais champion du monde, toujours pas indiscutable au Bayern malgré les 41 millions d'euros dépensés par le club à l'été 2017 pour s'octroyer ses services, mais en constante progression. En Bleu, il était en passe de s'inscrire durablement dans la liste des 23 Tricolores. Et ce, même si lors de cet Allemagne-France de rentrée, Didier Deschamps ne lui avait accordé que cinq petites minutes de jeu.

- "Ca m'a endurci" -

Pendant près d'un an, Tolisso aurait sans doute tout donné pour regoûter à cinq minutes en Bleu. Mais une rupture des ligaments croisés du genou droit en a décidé autrement. Exit la pelouse, place à l'infirmerie et à la "période la plus dure de ma jeune carrière", dixit l'intéressé.

"Cela m'a fait grandir dans la tête, ça m'a endurci. Quand on vit des moments compliqués comme ça, avec une aussi grosse blessure, cela forge un mental, et je sais que le mental est très important pour réussir au haut niveau", rembobine l'ancien Lyonnais, revenu à l'entraînement en mars et à la compétition en mai.

Rappelé fin août par Deschamps pour la première fois depuis tout juste un an, Tolisso a profité des nombreuses absences du milieu de terrain (Paul Pogba, N'Golo Kanté) pour être propulsé dans le onze de départ contre l'Albanie, où sa technique et sa projection vers l'avant ont été remarquées.

Le sélectionneur, qui a loué sa polyvalence, sa "bonne densité athlétique" qui le rend "intéressant dans la phase de récupération" et ses qualités "d'utilisation du ballon", pourrait de nouveau installer son joueur mardi contre Andorre, car les options au milieu ne sont pas légion.

- Une grosse concurrence -

Même si Tolisso assure que "des joueurs comme Paul (Pogba), +NG+ (Kanté) ou Kylian (Mbappé), aucune équipe au monde ne peut s'en passer", Tolisso peut égoïstement se satisfaire d'avoir eu l'occasion de marquer des points auprès du staff.

Car une saison d'absence, c'est autant de temps laissé au sélectionneur pour observer de nouveaux candidats. Le milieu de Tottenham Tanguy Ndombélé, au profil similaire, en avait profité. Mais il est à son tour absent pour blessure.

"Je savais que ça allait être dur étant donné toute la concurrence. En équipe de France il faut être à son meilleur niveau. Si on ne l'est pas, on sait que les gens qui jouent à notre place prendront notre place. Aujourd'hui, j'ai réussi à retrouver la sélection, à moi de prouver au quotidien au Bayern (que je mérite d'y) retourner", résume le N.12 des Bleus, qui a fêté sa 16e sélection samedi et attend toujours son premier but sous le maillot tricolore.

En ce début de saison, il est en train de prouver, justement. Au moins en terme de temps de jeu. Titulaire lors des quatre premières rencontres du très concurrentiel club champion d'Allemagne, Tolisso a joué à chaque fois 90 minutes, même s'il a dû se contenter du banc lors de la dernière journée de championnat.

"Je trouve qu'il est bien revenu, avec beaucoup de fraîcheur, beaucoup d'envie", a apprécié son capitaine en sélection Hugo Lloris, insistant sur le "vécu" du Bavarois en équipe de France et rappelant qu'il a bien fait partie de l'épopée en Russie.

Et ce n'est pas la large cicatrice traversant le genou droit de Tolisso qui lui retirera son rang de champion du monde.

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