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Bleus: Matuidi, le rescapé

"Blaise, c'est Blaise": indéboulonnable à la Juventus malgré la concurrence accrue, Blaise Matuidi reste un repère inoxydable avec les Bleus dont il sera, contre l'Albanie samedi, le seul rescapé du milieu de terrain des champions du monde.

Pour ce match de qualifications à l'Euro-2020, la bande des quatre qui a brillé au Mondial russe ne sera pas reconstituée. Kylian Mbappé, Paul Pogba et N'Golo Kanté, blessés, ont en effet tous jeté l'éponge, laissant le Turinois bien seul dans l'entrejeu.

Justement, s'il y en a bien un qui manque rarement l'appel de Didier Deschamps, c'est bien le natif de Toulouse: Matuidi n'a plus raté un rassemblement depuis novembre 2014, lorsqu'une blessure à une main l'avait contraint à quitter les Bleus pour deux matches amicaux.

"J'ai appris à faire attention à mon corps avec les années. Il y a déjà le facteur chance, je n'ai pas eu de grandes blessures (...) et il y a aussi le travail invisible. Je fais le maximum pour être performant et en bonne santé", a-t-il analysé jeudi. "Je me sens vraiment bien, j'ai l'impression de retrouver une seconde jeunesse. Le club dans lequel je suis m'aide beaucoup sur ce plan-là, la Juve aide à gagner des années".

Pourtant, le quotidien de "Blaisou" n'est pas celui de l'indéboulonnable qu'il est en Bleu. A Turin, l'ancien joueur du Paris SG a vécu un été particulièrement agité.

- "Personne ne te fait de cadeau" -

Le renforcement du milieu de la Vieille Dame (avec les arrivées d'Aaron Ramsey et Adrien Rabiot), associé à la prise de fonction de l'entraîneur Maurizio Sarri, réputé "offensif", ont installé via la presse locale une incertitude sur l'avenir de Matuidi comme titulaire, voire même carrément comme joueur de la Juve.

Allait-il faire figure de bon dernier dans la hiérarchie du milieu ? Que nenni: le joueur de 32 ans a disputé les deux premières journées de Serie A, illuminant notamment la deuxième par son abattage sur le flanc gauche et sa capacité à libérer la star Cristiano Ronaldo de nombreuses tâches défensives.

Allait-il être évincé du groupe pour la Ligue des champions ? Non plus: il figure dans la liste aux dépens d'Emre Can et Mario Mandzukic.

Discret, comme souvent, Matuidi a fait le dos rond. "Le travail est toujours la réponse", avait-il simplement glissé sur ses réseaux sociaux fin août. "J'ai joué au football, tout simplement. Vous (les médias) parlez, moi je joue. Je ne lis pas (...) Personne ne te fait de cadeau dans le football et c'est à toi de montrer qu'on doit te faire confiance", a-t-il martelé jeudi.

- "Que du positif" -

Didier Deschamps, lui, n'a jamais douté. "On nous prédisait dès le premier match qu'il serait sur le banc ou à la cave, or il a joué les deux matches où il a été très bon. A l'arrivée c'est lui qui est là", a grincé lundi le sélectionneur, invité à commenter l'été de l'un de ses joueurs fétiches.

"Même s'il y a une concurrence qui est beaucoup plus importante encore cette année, Blaise c'est Blaise", a poursuivi le boss des Bleus. "Par rapport à tout ce qu'on pouvait lui prédire de négatif, il n'y a que du positif. C'est tant mieux pour lui et tant mieux pour nous."

Tant mieux aussi pour les Bleus car Matuidi, habitué à évoluer sur l'aile gauche en sélection, pourrait bien devoir redescendre d'un cran samedi en raison des absences et retrouver un rôle de leader de l'entrejeu tricolore. Rien de bien effrayant pour le joueur: "La responsabilité, je l'ai toujours eue", assure-t-il. Inoxydable, comme tout bon couteau suisse.

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