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Bleus: Rabiot, talentueux mais capricieux

Il a beau être l'un des milieux les plus talentueux de sa génération en Europe, Adrien Rabiot ne parvient toujours pas à se débarrasser de cette étiquette de joueur capricieux qui lui colle à la peau.

Rabiot n'en finit pas d'aggraver son cas. Exclu du voyage en Russie aussi bien en raison de prestations inégales que de propos malvenus en bleu, le joueur de 23 ans a de nouveau fait parler de lui en n'acceptant pas de figurer dans une liste de 11 suppléants, appelés à pallier d'ici le 4 juin une défection de l'un des 23 heureux élus pour le Mondial-2018 en Russie.

Didier Deschamps ne s'est pas gêné pour fustiger "une énorme erreur" alors que le président de la Fédération française de football Noël Le Graët a évoqué "une mauvaise décision", estimant que le Parisien "se pénalise et se sanctionne tout seul".

Tout ce qui touche à l'équipe de France étant une affaire très sensible, même politiquement, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a lui aussi réagi pour dénoncer l'attitude du joueur. "Quand on a l'honneur d'être appelé à porter le maillot tricolore et à défendre les couleurs de son pays, on répond présent, quelque soit le poste proposé", a-t-il lâché à l'issue du compte-rendu du conseil des ministres à l'Elysée.

- Coups de pression -

Voici donc Rabiot seul contre tous. De quoi alourdir singulièrement le passif déjà bien chargé du "Duc de Paname", qui n'en est pas à sa première incartade.

Avec le natif de Saint-Maurice (Val de Marne), il y a toujours un côté pile et un côté face. Sur le terrain, le joueur longiligne aux cheveux bouclés fait sans conteste partie des éléments les plus prometteurs du continent, parvenant malgré son jeune âge à se frayer une place de choix au sein du 11 de départ du PSG, au milieu de stars de dimension mondiale.

En coulisses, celui dont les intérêts sont défendus bec et ongles par sa mère Véronique multiplie en revanche les coups de pression. Il n'hésite pas à se lancer dans un bras de fer avec son club formateur au début de la saison 2014-2015 en exigeant un départ, faute d'un temps de jeu suffisant à ses yeux. Mis à l'écart du groupe professionnel, il finira par prolonger son contrat jusqu'en 2019.

Rabiot pose également ses conditions au sujet de son rôle sur le terrain. Il évoque ainsi publiquement cette saison son peu d'appétence pour le poste de sentinelle alors que le PSG est confronté à une pénurie dans ce secteur clé.

- Etats d'âme -

Mais si Rabiot, fort d'une très belle cote sur le marché des transferts, peut se sentir protégé en club par la gestion paternaliste du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, ses états d'âme ont d'autres conséquences en équipe de France où l'indulgence de Didier Deschamps, très à cheval sur la discipline, a ses limites.

Le patron des Bleus a gardé en travers de la gorge les propos du joueur (6 sélections) après son entrée en jeu à la 34e minute de jeu en Bulgarie, le 7 octobre 2017 en qualifications du Mondial-2018 (1-0). Interrogé sur sa piètre performance, Rabiot avait déclaré avoir eu "peur de se blesser" en raison du froid. Une phrase très maladroite que Deschamps n'avait sans doute pas oublié au moment de concocter sa liste pour la Coupe du monde. Il optera finalement pour Steven N'Zonzi (FC Séville), un vrai spécialiste du poste de sentinelle pour être la doublure de N'Golo Kanté en Russie. Un désaveu en bonne et due forme.

Son refus d'un rôle de suppléant pour le Mondial, qui ternit particulièrement son image, pourrait avoir d'autres lourdes conséquences. La prochaine grosse échéance qui attend désormais Rabiot concerne en effet les négociations autour de la prolongation de son bail au PSG. Pas sûr qu'il puisse l'aborder en position de force après s'être mis en congé de l'équipe de France de manière aussi abrupte et polémique.

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