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Bordeaux: Gourvennec écarté, Toulalan s'en va aussi

Après 2 victoires sur les 16 derniers matches toutes compétitions confondues, Bordeaux s'est résolu jeudi à se séparer de son entraîneur Jocelyn Gourvennec, une mise à l'écart qui en a entraîné un autre départ par solidarité, celui du capitaine Jérémy Toulalan.

C'est l'un des adjoints de Gourvennec, Eric Bedouet, qui assurera l'intérim au poste d'entraîneur dès le déplacement à Nantes, samedi, en attendant la nomination d'un successeur. Michel Preud'homme, qui se trouve déjà résider à Bordeaux, est favori selon la presse belge.

Elu meilleur gardien de la Coupe du Monde 1994, Preud'homme (58 sélections pour la Belgique), qui aura 59 ans la semaine prochaine, n'est pourtant pas totalement libre: pour son départ l'été dernier du FC Bruges, il a obtenu de "faire une pause" mais reste toujours juridiquement sous contrat pour deux ans avec le club! Une contrepartie négociée afin que Bruges touche un dédommagement au cas où Preud'homme serait recruté par un autre club.

Quiconque prendra la place de Gourvennec sur le banc aura un sacré défi à relever: avec 23 points au compteur, à deux points de la place de barragiste, les Girondins doivent décrocher l'équivalent de sept victoires pour être sûrs de se maintenir en élite en mai prochain...

La mise à l'écart de Gourvennec a eu une répercussion inattendue, ajoutant à l'atmosphère pesante et au ciel plombé sur Bordeaux jeudi: le capitaine Jérémy Toulalan, 34 ans, a demandé à ses dirigeants de rompre son contrat, qui court jusqu'en fin de saison, en solidarité avec l'entraîneur qui l'a fait venir en Gironde il y a 18 mois.

"Le club a accepté de résilier son contrat compte tenu de la fin de celui-ci dans quatre mois, et de son exemplarité", ont annoncé les Girondins dans un communiqué. Le club dit "souhaiter le meilleur" au joueur, "quel que soit son avenir".

Au regard de son bilan comptable famélique, le couperet aurait pu tomber bien plus tôt pour Gourvennec. Sous contrat jusqu'en 2020, l'entraîneur était chahuté depuis des semaines par une partie des supporters --les Ultramarines-- réclamant sa démission.

- Granville, la gifle -

Mais le Breton était soutenu en interne et la direction, coupable d'atermoiements aux yeux des ultras, avait même conforté le coach de 45 ans à la trêve malgré une 15e place peu flatteuse.

Après le camouflet de l'élimination par Granville (club de 4e division, vainqueur 2-1 a.p.) en Coupe de France, l'éclaircie fut de courte durée avec un succès à Troyes (1-0), vite balayé par le revers contre Caen mardi (2-0).

L'histoire Gourvennec à Bordeaux avait pourtant bien commencé. Arrivé en bord de la Garonne en 2016 avec une flatteuse réputation glanée à Guingamp (montée de National en L1, victoire en Coupe de France en 2014), l'ancien meneur de jeu avait connu une première saison sans accroc couronnée par une qualification en Europa League.

Sa direction lui avait en outre donné quasiment les pleins pouvoirs en matière de recrutement pour renouveler l'effectif, en le suivant dans tous ses choix, notamment celui de l'attaquant lillois Nicolas de Préville (1 but en 16 matches).

Au coeur d'un bon début de saison (3e en septembre), l'élimination précoce des Bordelais en C3 par les modestes Hongrois de Videoton semblait n'être qu'un accident. C'était en réalité un signe annonciateur. Fin septembre, la visite au Parc des Princes de Girondins alors invaincue virait au cauchemar (2-6).

- Le problème Malcom -

Marquée mentalement, en panne de confiance, l'équipe n'a jamais semblé capable de se remettre de cette déroute. Et Gourvennec, pourtant à l'aise dans sa communication, n'a visiblement pas su trouver les mots ni les ressorts pour faire rebondir un groupe trop souvent dépendant de Malcom, son faiseur de miracles, lui aussi en baisse de régime.

Le Brésilien lui-même est devenu un problème. Après le naufrage contre le PSG, il avait pris un selfie, tout sourire, avec son compatriote Neymar. Et après la désillusion contre Caen, il a remis ça avec une vidéo perso où on le voit rigoler avec d'autres Brésiliens de l'effectif. Convoqué pour un entretien disciplinaire au club, le joueur a présenté ses excuses, mais le mal est fait. Le tout dans une période où Malcom est convoité en Angleterre...

A Bedouet de gérer l'urgence à Nantes. Le fidèle technicien du club, qu'il a rejoint en 1998, spécialiste de la préparation physique (63 ans), a déjà joué le pompiers de service à deux reprises, en 2005 en remplacement de Michel Pavon, puis en 2011 en succédant à Jean Tigana.

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