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C1: "J'aime fixer des objectifs élevés", dit Villas-Boas à l'AFP

Après avoir ramené l'Olympique de Marseille en Ligue des champions, André Villas-Boas passe en revue pour l'AFP ses futurs adversaires et fixe "des objectifs élevés" à son équipe: la qualification pour les huitièmes de finale.

Question: Après quatre matches sans victoire, vous êtes-vous rassuré contre Bordeaux (3-1) juste avant de retrouver la Ligue des champions contre l'Olympiakos mercredi ?

Réponse: "On avait besoin de cette victoire, j'espère qu'elle va nous donner un peu plus de confiance. Arriver au Pirée avec une défaite aurait été dur."

Q: Maintenant, place à la C1. Comment vous sentez-vous avant de la retrouver?

R: "Très content. La grosse désillusion est d'arriver à ce niveau et de se retrouver, avec l'OM et sa très grande histoire européenne, ses deux finales de Ligue des champions, ses trois finales de l'UEFA ou de Ligue Europa, à jouer sans public, soit la chose qui définit un peu l'OM: la ferveur de ses supporters. Et d'une, on n'a pas pu célébrer, à cause du moment qu'on traverse, cette grande réussite, et de deux, on ne peut pas la vivre avec les supporters, ça c'est dur."

Q: Quelles sont les chances de l'OM?

R: "On peut rivaliser dans ce groupe, on ne peut pas trop se lamenter après avoir été dans le chapeau 4 au tirage au sort. Le calendrier est plutôt bon pour nous, aussi. Ce que je voulais est sorti: +Man City+ à la fin. Bon, j'aurais préféré jouer la double journée 3 et 4 contre Olympiakos, et pas Porto, car avec Porto ça va être plus dur..."

Q: Avec optimisme, si on prend vos adversaires un par un, on peut se dire: que contre City vous pourrez jouer le contre, ce qui convient à l'OM...

R: "C'est une possibilité, oui, mais sur le papier. Sinon, quand même, c'est chaud... Lyon a fait un bon boulot sur les transitions (3-1 en quarts de finale de C1 en août, ndlr), tout le monde était un peu étonné que City ait changé de système, mais je pense qu'il ne le fera pas cette année. Tu vas avoir besoin d'un bloc consistant, pas trop d'espaces entre les lignes, exploiter la profondeur dans le dos de l'adversaire... Il ne va pas falloir les presser trop haut parce que c'est une équipe qui se sort facilement du pressing."

Q: Porto, vous les connaissez par cœur...

R: "Je les connais bien, c'est un avantage, mais j'attends un peu de mieux voir la nouvelle équipe... Je vais regarder le +clasico+ contre le Sporting (2-2, samedi, ndlr). Des joueurs importants sont partis, comme Alex Telles et Danilo, mais les recrues sont bonnes aussi. Et c'est un club habitué à gagner."

Q: Et l'Olympiakos est un adversaire du niveau de l'OM?

R: "Je pense, oui, mais habitué au titre national, à la domination de son championnat. Ils ont des bons joueurs, Valbuena, El Arabi, (Ruben) Semedo... Ils ont aussi fait du bon boulot au mercato, avec M'Vila, qui était bon à Saint-Étienne, Vinagre, un latéral gauche portugais qui a brillé à Wolverhampton. Avec une option d'achat de 25 millions, ça situe leur niveau."

Q: Est-ce que la 3e place du groupe, synonyme de Ligue Europa, vous satisferait?

R: "J'aime fixer des objectifs élevés, on rêvait de cette compétition, alors on vise les 8e de finale. Mais si on tombe en Ligue Europa, on la joue, avec un peu plus de chances."

Q: Votre groupe ne manque-t-il pas d'expérience en C1?

R: "Peut-être, mais on est en train de changer. Je pense que l'an prochain peut être +l'An Un+ d'un nouvel OM. Là, on n'a peut-être pas trop d'expérience de la C1, mais on a quand même un vainqueur de la Ligue des champions avec nous, Michaël Cuisance (avec le Bayern Munich, ndlr), qui peut déjà nous donner un peu d'informations, de ressenti. Et puis, pour avoir l'expérience, tu dois bien commencer à y avoir accès, on va donc commencer par ça."

Q: Pour finir, votre franc-parler est apprécié en France, c'est un choix?

R: "Je n'ai pas de stratégie de communication, c'est moi, tout simplement. Évidemment, je prépare les meilleures réponses possibles avant, ça fait partie de mon boulot, mais ce qui sort de ma bouche est +genuine+ (authentique, ndlr)". Si tu prends les grands livres de management, tu arrives toujours à un chapitre qui insiste +ne dis pas ce que tu penses, passe ton message en interne+ (rires). Mais moi, je dis ce que je pense, c'est ma façon de vivre."

Propos recueillis par Emmanuel BARRANGUET

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