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C1: le Paris SG, entre la lumière des 8es et l'ombre de Messi

Une oasis à Manchester: le PSG, victorieux sur le terrain de United (3-1) mercredi, a quasiment son billet pour les 8es de la Ligue des champions en poche, mais les déclarations de Neymar sur Lionel Messi laissent entrevoir un nouveau feuilleton agité à Paris.

- Catastrophe évitée -

Battu deux fois lors des trois premières journées, et inquiétant dans le jeu lorsqu'il gagnait, le PSG a tangué au point d'envisager une élimination dès la phase de groupes, un coûteux scénario inédit sous l'ère qatarienne (depuis 2011).

"Une élimination, c'est d'abord un manque financier à court terme, avec la dotation de l'UEFA et les droits TV qui ne rentrent pas. Et sur l'aspect marque, c'est plus difficile d'alimenter en visibilité sa propre saga", analyse Jérôme Neveu, président-fondateur du cabinet Advent, spécialiste du marketing sportif.

Vivre un printemps en Ligue Europa l'aurait ramené aux souvenirs des éditions jouées à la fin des années 2000, presque la préhistoire pour le finalise sortant.

Mais les énormes investissements de son propriétaire qatarien lui ont offert une garantie contre ce genre d'accidents.

La superstar Neymar, auteur de trois buts lors des victoires contre le RB Leipzig (1-0) et à Manchester, incarne la persévérance dans la tempête. "Je ne me suis jamais vu éliminé en C1, ou jouant la Ligue Europa", a réagi le Brésilien au micro de la chaîne portugaise Eleven Sports.

- Une "nouvelle saison" ? -

Pour valider sa qualification, le PSG a besoin mardi d'un simple nul contre le Basaksehir Istanbul, déjà éliminé.

Un succès offrira même aux Parisiens la première place qui semblait inaccessible il y a un mois. En cas de revers face aux Turcs, le PSG sera tout de même deuxième s'il y a un vainqueur dans l'autre match entre Leipzig et Manchester United.

"Nous sommes presque qualifiés, ça veut dire que nous ne sommes pas encore qualifiés", a recadré l'entraîneur Thomas Tuchel.

Le technicien a retenu les effets positifs d'une réunion tenue dimanche, où il a été question de "recommencer la saison", avec une nouvelle "mentalité".

A Old Trafford, son équipe a comblé ses lacunes du moment, entre réalisme offensif et mental conquérant. "C'est énorme, et à quelques jours du verdict, c'est comme si la belle vie était de retour", s'enthousiasme le quotidien Le Parisien.

Le déplacement à Montpellier samedi en L1, chez un adversaire qui peut le dépasser s'il s'impose, mettra ce renouveau à l'épreuve.

"Le PSG a retrouvé du peps. Quand ils jouent en équipe, ils sont difficiles à manoeuvrer", a déclaré jeudi l'entraîneur héraultais Michel der Zakarian, dans des propos rapportés par le compte Twitter du club.

- La bombe Messi -

Dans la capitale, le retour à la normalité veut dire le retour des rumeurs de transferts. Justement, mercredi soir, Neymar a remis sur la table le cas Lionel Messi, la superstar du Barça en fin de contrat en juin prochain.

"C'est ce que je veux le plus, prendre à nouveau du plaisir avec lui sur un terrain", a assuré le Brésilien à ESPN au sujet de l'Argentin qu'il a épaulé à Barcelone entre 2013 et 2017. "Je lui laisse sans problème ma place sur le terrain. Sortez-moi", a-t-il plaisanté.

"On l'accueillerait à bras ouverts", a renchéri le milieu argentin Leandro Paredes.

Ces déclarations s'inscrivent peut-être dans le contexte de l'élection à venir du prochain président du FC Barcelone, le 24 janvier, un scrutin habituellement marqué par des promesses électorales de recrutements ronflants. Côté PSG, cela met la pression sur le club dans le cadre des négociations sur la prolongation du contrat de Neymar, expirant en 2022.

Messi vers Paris, ou Neymar vers Barcelone ? Un nouveau feuilleton mondial prend forme, dans une période économique plombée par le coronavirus, qui a fait perdre plus de 100 millions d'euros au PSG selon ses estimations.

"Je ne suis pas inquiet de l'avenir du PSG tant que son propriétaire qatarien garde sa stratégie de +soft power+. Même s'il est allé doucement cette année, je ne pense pas pour autant que le club a renoncé à l'idée d'acquérir des grands joueurs", conclut Jean-Pascal Gayant, professeur d'économie à l'université du Mans.

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