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C1: Marseille, grosse fatigue dans l'ascenseur

L'enchaînement de défaites en Ligue des champions et victoires en Ligue 1 est en train d'épuiser psychiquement l'Olympique de Marseille. Après la piteuse élimination européenne subie mercredi contre Porto (2-0), l'ascenseur émotionnel pourra-t-il repartir vers le haut samedi contre Nantes?

"C'est le pire pour nous, cette dynamique victoire-défaite", a répété André Villas-Boas après le nouveau crash contre les Portugais au stade Vélodrome.

L'OM n'a pas marqué le moindre point, ni même le moindre but, dans cette compétition européenne qu'il attendait pourtant de retrouver depuis sept ans.

La C1 est déjà finie pour les Marseillais, et l'entraîneur n'évoque que du bout des lèvres la 3e place du groupe, encore possible, et la Ligue Europa.

Jusqu'ici, Marseille a toujours gagné en L1 après ses défaites en C1, mais ces enchaînements vont finir par épuiser l'équipe, redoute "AVB".

"Cette défaite peut laisser des traces, admet-il. Jusqu'à maintenant, pas encore, mais ça peut arriver. Et c'est chaque fois plus dur. On a encore une chance contre Nantes" samedi.

Son OM avait ramené une victoire "moche" mais précieuse de Strasbourg (1-0) après le désastre du match aller à Porto (3-0).

- Leaders absents -

"Notre parcours en championnat reste intact, souligne le coach, mais attention, Nantes a gagné deux ans de suite au Vélodrome!"

Si l'OM traverse une humiliante série de 13 défaites de rang en C1, dont se moquent allègrement ses rivaux depuis mercredi soir et probablement pour une éternité, il vient aussi d'aligner trois victoires de rang en championnat.

La Ligue des champions est clairement trop grande pour cette équipe, même si Villas-Boas estime ce jugement "trop dur". "On a payé trop cher le prix d'être dans cette compétition dont on rêvait. Mais les autres sont meilleurs que nous, ils ont le niveau, nous pas encore. Pfff... C'est dur..."

Le technicien portugais s'accroche à ses "joueurs qui ont beaucoup d'expérience, on croit en eux", insiste-t-il.

Malgré tout, les habituels "grooms" chargés de faire remonter l'ascenseur de l'OM ont déçu.

Parmi les leaders, Dimitri Payet n'est toujours pas entré dans sa saison. Il n'a joué que les dernières demi-heures des deux matches contre Porto sans renverser le match, ne distillant qu'un geste ou deux.

Florian Thauvin, qui n'a connu dans sa carrière que la défaite en Ligue des champions, n'a pas retrouvé son coup de rein, et "c'est très important, l'explosivité, pour un joueur de couloir", admettait-il la veille du match.

- "Serrer les dents" -

"Je commence à me sentir de mieux en mieux, mais c'est compliqué de retrouver 100% de mes capacités après une si longue période", un an sans presque jouer, ajoutait-il.

Dario Benedetto, lui aussi entré pour la dernière demi-heure, s'est créé trois occasions, dont un poteau, mais il n'a toujours pas marqué cette saison.

La liste des défaillances individuelles serait trop longue...

Et les traditionnels remplaçants qui ont eu leur chance mercredi dans une équipe remaniée n'ont pas non plus pris l'ascenseur social.

Valère Germain, en pointe, n'a eu qu'une occasion, et le gamin Luis Henrique (18 ans) n'a pas pu montrer grand-chose, même si ce match était bien difficile pour une première dans le onze de départ.

En défense, Leonardo Balerdi, aligné à la place de Duje Caleta-Car, a précipité la défaite de son équipe en prenant un rouge et concédant un penalty trois minutes seulement après que Porto a été réduit à dix...

Villas-Boas a bien noté que sur les neuf buts encaissés en C1, beaucoup étaient évitables, mais c'est le jeu du haut niveau.

"On a beaucoup de malchance, tout le temps, tout tourne mal en ce moment", plaide-t-il également.

"Il faut se reconcentrer, serrer les dents, gagner encore pour continuer à rêver avec le championnat", conclut Villas-Boas. Sinon ce sera ascenseur pour l'échafaud...

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