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C1: Marseille, la peur du bide

Zéro point, zéro but: Marseille, corrigé mardi par Manchester City (3-0), a raté son entrée en Ligue des champions. L'entraîneur André Villas-Boas commence à grincer des dents, et le fantôme du zéro pointé de 2013 pointe un coin de drap.

- Des choix trop frileux -

"On a montré nos véritables limites à travers ce match-là", juge pour l'AFP Robert Buigues, 227 matches pour l'OM entre 1972 et 1981.

Une défense à cinq et seulement deux tirs phocéens, tout ça pour finir par une lourde défaite contre Manchester City, après celle à la dernière minute subie face à l'Olympiakos Le Pirée (1-0), le bilan est morose.

L'ancien milieu récupérateur se dit "surpris des options de Villas-Boas. Il met en avant que toutes les équipes ont joué à cinq (en défense, NDLR) contre City, mais on s'est présenté en victime", regrette Buigues.

"Je ne dis pas qu'on aurait fait un résultat positif, Man. City, c'est quand même une autre dimension, admet-il, mais quand même on est monté sur le terrain en ayant acté la défaite."

- Un jeu en panne -

Bien calé à la 5e place de Ligue 1, à trois points des leaders, l'OM a correctement réussi son entame domestique, avec des hauts, comme la victoire historique au Paris SG (1-0), et des bas, comme la défaite, également historique, à domicile contre Saint-Étienne (2-0).

Mais "depuis le début de saison, malheureusement, en dehors des résultats en trompe-l'œil, on n'a rien montré de très encourageant", estime Robert Buigues.

"Le jeu collectif est proche du néant", tranche-t-il, "on trouve des boucs émissaires, on fait le procès de Dario Benedetto (zéro but, remplaçant contre Manchester City) comme on a fait celui de Valère Germain par le passé, mais on pourrait faire jouer n'importe qui devant ce serait pareil..."

Florian Thauvin, éteint par les Citizens, a expliqué sur RMC Sport les choix d'"AVB": "On avait décidé de jouer bloc bas, de les prendre en contre-attaque" mais "on n'a pas réussi".

"Pour être honnête, quand vous passez tout le match à 30 mètres de votre but, il vous en reste alors 70 à parcourir pour espérer aller mettre un but en contre-attaque, c'est vraiment difficile d'avoir les jambes", a ajouté "Flotov".

- Villas-Boas s'agace -

Affable et ouvert, toujours prêt à développer ses choix tactiques auprès des journalistes, "AVB" est apparu plus crispé après le match.

"Vous commencez à critiquez tous les choix que je fais, a grincé le Portugais. J'ai ce rapport franc avec vous, mais quand même il ne faut pas exagérer, City est City, a dépensé plus d'un milliard, a un coach qui est un phénomène et joue la possession partout où il est passé."

"Malheureusement Marseille n'a pas d'argent pour faire venir Guardiola, malheureusement vous avez +AVB+ et sa tactique..." a-t-il ironisé.

"C'est de l'humour à deux balles" pour Buigues. "Si c'était un entraîneur français, j'imagine les critiques qui se seraient abattues sur lui. Il nous fait des déclarations à la Rudi Garcia, comme quand il dit qu'il est difficile d'être plus séduisant que l'OM à Lorient..."

- La qualification reste jouable -

Pour autant, l'OM n'est pas encore éliminé. La double confrontation contre le FC Porto (3 points, comme l'Olympiakos) devient cruciale, et il est envisageable que City survole le groupe et laisse les autres équipes dans un championnat à trois pour la deuxième place.

Buigues n'est pas très optimiste, il ne voit "pas trop comment Marseille pourrait prendre des points à Porto", et se projette plutôt sur "le match retour contre l'Olympiakos" pour viser au moins la troisième place et le reversement en Ligue Europa.

"Mais tout est possible dans le football", rappelle-t-il, "l'OM peut se redresser miraculeusement".

Buigues espère au moins éviter la terrible "bulle" de 2013, quand Marseille avait perdu ses six matches de poules, dans un groupe plus relevé (Arsenal, Dortmund et Naples).

"On n'en est pas encore là", tempère-t-il, même si son OM vient d'aligner onze défaites de rang en Ligue des champions, étalées sur neuf ans et trois saisons... proche du triste record d'Anderlecht (12 défaites consécutives).

"J'espère que l'histoire ne va pas se répéter", conclut Buigues l'exorciste.

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