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Ces Belges supporters d'un club étranger: Jack raconte ce qui l'a rendu raide dingue de Tottenham et du foot anglais

A l'occasion de la Ligue des champions et de l'Europa League, nous avons fait la connaissance de plusieurs supporters belges de clubs étrangers présents sur la scène européenne. Jack en fait partie et sera à Madrid ce mardi soir pour encourager son club de coeur, Tottenham, qu'il suit à présent sans relâche depuis plus de 25 ans.

A 39 ans, "Jack" a déjà vécu de nombreuses émotions à travers sa passion pour le foot d'outre-Manche. Depuis 1991, cet habitant d'Oupeye en province de Liège vibre lors de chaque match de Tottenham, son club fétiche. Cette année-là, les Spurs remportent la 110e édition de la FA Cup (1-2) face à Nottingham Forest dans le stade de Wembley. Un souvenir encore bien gravé dans la mémoire de Jack. "J’avais 13 ans et j’étais avec un ami devant mon petit écran. La finale de la coupe d'Angleterre était à l'époque diffusée sur une chaîne belge. Je la regardais comme chaque année, sauf cette fois, j’ai accroché à une équipe, Tottenham", se souvient la père de deux "belles" filles. "Il y avait Paul Gascogne, Gary Lineker, à l’époque. C’était une grande équipe."

Jack dit avoir toujours été "attiré" par le football anglais, tout en restant un fidèle abonné au Standard. "Les joueurs m’ont impressionné tout comme l’atmosphère à Wembley. Le jeu pratiqué est assez rugueux. C’était du foot sans temps morts... Tout cela m'a fait aimer cette compétition", raconte-t-il. "J’ai rapidement acheté le maillot de Tottenham et j’écrivais directement au club pour qu’il m’envoie des anciens programmes ou vieux tickets. J’ai ensuite rencontré un ami qui avait 10 ans de plus que moi et qui allait à Tottenham depuis pas mal d’années."

En octobre 1996, Jack se rend ainsi pour la première fois au stade de White Hart Lane pour encourager les Spurs. "J’y suis retourné en novembre et en décembre et c’était parti", confie-t-il. "Mon premier match c’était Tottenham-Blackburn (0-0). J’ai plus connu les Spurs en train de se battre pour être au-dessus de la deuxième colonne du classement plutôt que de se battre pour être en Ligue des champions. C’était deux équipes moyennes au niveau footballistique. Les fans vivaient le match à 200%. Tottenham avait fait un match plein et ce dont je me souviens c’est qu’à la fin les supporters avaient applaudi l’équipe comme si elle avait gagné 3-0 contre Arsenal."


La saison d'après, le Liégeois achète une carte de "membre" afin d'augmenter ses chances de pouvoir assister à des derbys bouillants face à Arsenal ou à Chelsea. "Cela permettrait de collecter des points de "loyauté" pour avoir plus facilement des tickets pour les gros matches, les rencontres en déplacement en Angleterre mais aussi en coupe d’Europe. Au fur et à mesure des années, on est dans une "waiting list" (liste d’attente) pour avoir le droit de postuler pour avoir un abonnement", explique Jack, qui a depuis lors vécu un "paquet" de rencontres.

Parmi ses plus beaux souvenirs, il se remémore notamment une victoire in extremis face à Leicester en 1999 en Coupe de la Ligue à Wembley. "Mais comme Tottenham n’a pas remporté énormément de trophées, c’est plus des victoires dans des derbys contre Arsenal ou Chelsea qui m’ont marqué", souligne-t-il. "La saison où on a battu l’Inter Milan (en 2010) en Ligue des champions m’a également procuré des émotions. C’était un match assez intensif. Je me souviens aussi de déplacements à Braga, à Prague ou à Leverkusen."

Depuis quelques années, Jack va donc voir Tottenham près de dix fois par an à domicile dans le nord de Londres. "Avant l’Eurostar, j’allais en Angleterre en prenant le bateau. C’était une véritable expédition. Je prenais ensuite ma voiture et l’Eurotunnel, le moyen le moins cher, pour aller assister aux matches. Mais à présent vu la distance, je prends l’Eurostar 9 fois sur 10", précise-t-il. "Je pars souvent seul là-bas pour retrouver des amis anglais. J’ai aussi deux amis flamands avec qui je vais voir les rencontres."


Parmi les joueurs emblématiques qu'il a pu voir jouer sous ses yeux, il cite sans hésitation l'attaquant français David Ginola, un des plus beaux à voir jouer. "Je l’adorais, c’était du haut niveau. Un de mes joueurs favoris jusqu’à il y a peu c’était aussi Kyle Walker mais il a été transféré à City cet été... J’aimais sa mentalité à l’anglaise. Il ne lâchait rien. Maintenant par la force des choses, j’aime bien Harry Kane. Il marque un paquet de goals, c’est le joueur facile à citer. Sinon, il y a Mousa Dembélé. Il est Belge, ça n’enlève rien, mais contrairement aux matches qu’il fait avec l’équipe nationale, en Angleterre, il joue très bien. Quand j’en parle en Belgique, on me regarde d’un drôle d’air mais c’est la classe à l’état pur. C’est au-dessus du lot."

Quand il évoque la saison actuelle, Jack parle de période de transition alors que son club a terminé à la deuxième place lors du dernier championnat remporté par le rival, Chelsea. "On joue pendant un an à Wembley car notre nouveau stade est en train d’être construit. L’objectif du club est de miser sur les nouvelles infrastructures mais étant donné que l’équipe est en train de grimper ces derniers temps dans la hiérarchie du foot anglais, il faut continuer de miser sur l'aspect sportif", déclare-t-il.

Selon lui, les Spurs termineront dans le haut du classement et seront européens au terme de la saison. "Les deux Manchester sont forts tout comme Chelsea. Je ne m’attends pas à avoir les Spurs champions rapidement. Cette année, je nous vois terminer dans le top 5 mais avec la construction du stade, ce sont des années de transition. Quand on retournera à White Hart Lane, on pourra redéfinir ce après quoi le club court", estime-t-il. Avec les résultats positifs de ces deux dernières saisons (3e puis 2e en Premier League), les fans des Spurs abordent le championnat autrement. "On réfléchit différemment. Si sur une saison, il y a 10-15 ans, on battait Chelsea, Arsenal et West Ham, c’était une saison réussie. Maintenant, on aime prendre un maximum de points et rester dans les cinq premiers. "

Quand il va voir les matches de Tottenham à Wembley, l'ambiance n'est par ailleurs plus la même que la saison dernière. "Il n’y a pas photo. On passe d’un stade de 36.000 places avec des tribunes proches du terrain où il y a toujours une grosse ambiance contrairement à d’autres grands clubs anglais. A White Hart Lane, il y a toujours eu une grosse ambiance sauf si c’est 0-2 après une demi-heure. Les Spurs ont eu l’habitude de jouer sur un petit terrain et les fans proches des joueurs. Ici le stade est très beau mais c’est trop grand et sans âme. Tous les fans veulent être de retour à White Hart Lane. Tout le monde regarde l’avancement des travaux pour voir si on sera de retour en début de saison prochaine."

En attendant, Tottenham s'apprête à vivre son déplacement le plus compliqué de la phase de groupe en Ligue des champions au stade Santiago Bernabeu. "Ce soir, j'assisterai à Real Madrid-Tottenham. On n’y va pas chaque année... Je pense qu'on va être battus car le Real est au-dessus du lot. Tout est toujours possible mais je vois plus un 3-1 pour les Madrilènes qu’une victoire de mon club." 

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