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Chelsea: jusqu'au Barça, pas un Conte de fées

Antonio Conte fait face à un drôle de défi, alors que son Chelsea affronte Barcelone mardi (20h45/19h45 GMT) en huitième de finale aller de la Ligue des champions: l'exploit et la qualification ou la porte à la fin de saison.

Il est loin le titre de la saison passée. Elles sont loin aussi les boutades de l'Italien, qui annonçait qu'il éviterait une "saison Mourinho", licencié par les "Blues" en décembre 2015 après les avoir menés au titre au printemps précédent.

Mais c'est bien l'avenir londonien de Conte qui se joue lors de la double confrontation avec les Catalans. En Premier League, Chelsea n'a gagné que deux fois lors des six journées disputées en 2018, pour deux nuls et deux humiliations, à domicile contre Bournemouth (3-0) et à Watford (4-1). Conséquence, les champions sont quatrièmes, leur place en C1 menacée par Tottenham (5e).

Les "Blues" ont touché le fond lors de ces deux claques successives. Ils ont un peu remonté la pente depuis avec un succès contre West Bromwich (3-0) et une qualification pour les quarts de finale de la Coupe d'Angleterre contre Hull (4-0). L'Italien peut-il toutefois se fier à une victoire contre la lanterne rouge de la Premier League et une autre contre le 21e de D2 pour annoncer le printemps?

- 'Pas inquiet' -

"Jouer contre Barcelone est un grand défi pour nous. Nous devons être enthousiastes de jouer ce genre de matches, spécialement contre cette équipe", a lancé l'entraîneur originaire des Pouilles durant le week-end, espérant fédérer une équipe et tout un club autour de lui.

Car la situation chauffe. Même si Conte s'est fait un peu provocateur au début du mois, minimisant l'urgence. "Je ne suis pas inquiet. Je serai l'entraîneur, ou pas, de Chelsea. C'est quoi le problème ? Je suis en paix avec moi-même", a-t-il lancé, avant de répartir le blâme sur tout le monde quelques jours plus tard.

"Quand on traverse une période avec de si mauvais résultats, la responsabilité est partagée entre moi, les joueurs et le club", a-t-il estimé.

Pour beaucoup pourtant, il reste en grande partie responsable de ses problèmes, alors que son image n'est pas ressortie grandie après son échange d'insultes par presse interposée avec José Mourinho en janvier.

La gestion de son effectif, qu'il juge mince, reste incomprise.

Ses mauvaises relations avec Diego Costa (22 buts l'an passé) ont entraîné en septembre le départ du buteur espagnol vers l'Atlético Madrid. Il a aussi laissé filer Nathan Aké (Bournemouth) et trois autres joueurs prêtés qui ont connu leur première sélection avec l'Angleterre: Nathaniel Chalobah (Watford/de retour au club), Tammy Abraham (Swansea) et Ruben Loftus-Cheek (Crystal Palace).

- Giroud sauveur? -

Et puis, il y a eu Nemanja Matic, pièce maîtresse partie à Manchester United. Conte, pas consulté, n'a pas du tout apprécié. Est-ce cela qui a précipité le départ de l'ancien directeur sportif Michael Emenalo?

Les recrues de l'intersaison n'évoluent pas non plus au niveau attendu, comme le milieu français Tiémoué Bakayoko ou l'attaquant Alvaro Morata.

"Je crois que c'est un désastre quand j'essaie de convaincre le club d'acheter des joueurs. Il faut que je discute avec les managers qui sont bons pour persuader leurs dirigeants d'acheter des grands joueurs", a confié Conte, dans une sorte de mea culpa tardif.

Dans ce contexte, l'arrivée d'Olivier Giroud dans les dernières heures du mercato pourrait être la planche de salut des "Blues". L'ancien joueur d'Arsenal, dans un rôle de pivot si cher à Conte, a en effet relancé l'attaque londonienne.

"Le Français a été impressionnant, même si c'était contre une équipe en difficultés en D2, étant impliqué dans les trois premiers buts avant de marquer le quatrième", a jugé The Times durant le week-end. "Giroud offre cet improbable mélange entre muscles et subtilité, dans une attaque qui a manqué de tranchant ces derniers temps."

Reste à savoir si cela sera suffisant pour sauver Conte, le propriétaire Roman Abramovich n'étant pas connu pour sa patience avec onze changements d'entraîneur en 15 ans de règne...

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