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Coupe de France: Colinet, forte tête de Quevilly

Polyvalent et à l'aise dans les airs, Joris Colinet, l'avant-centre de Quevilly (National) opposé à Lyon samedi en finale de la Coupe de France, est un joueur de tempérament, n'hésitant pas à chambrer ses adversaires ou à râler auprès de ses partenaires.

"C'est un joueur et un garçon atypique. On aime ou non, mais en tout cas on met beaucoup de temps à comprendre comment il fonctionne", explique Régis Brouard, l'entraîneur des Haut-Normands.

Celui-ci apprécie "sa vision du jeu" et son instinct: "Il tente certaines choses qu'il est le seul à penser pouvoir réaliser... mais qu'en fait il réalise rarement!"

Le technicien affectionne également sa polyvalence, n'hésitant pas, après l'avoir titularisé en pointe, à le faire reculer en cours de match en vigie placée devant la défense, comme contre Rennes en demi-finale de Coupe de France, où son gabarit (1,90m) lui permet de prendre de la tête nombre de ballons chauds.

"De toute façon, j'ai joué à tous les postes sauf défenseur central et gardien dans ma carrière!" Celle-ci a débuté à Rouen, avant de se poursuivre à Bois-Guillaume puis Quevilly à partir de 2008, toujours dans la banlieue rouennaise.

"Il aurait pu être un bon joueur de D2 mais ne s'en est pas donné les moyens", explique Brouard. L'intéressé reconnaît n'avoir "peut-être pas eu le sérieux requis, dans les entraînements, la vie à côté..."

Poison des défenses adverses par son jeu, Colinet, auteur de 8 buts en Championnat cette saison, sait également joindre la parole au geste.

"Il est vraiment insupportable pour l'adversaire, il chambre, profère des paroles vexantes. Mais le pire, c'est que je ne suis pas sûr que ce soit pour le faire dégoupiller, c'est sans doute tout simplement sa façon d'être. Il a toujours été comme ça", explique le capitaine de l'USQ Grégory Beaugrard, qui le connaît depuis près de 25 ans.

L'attaquant peut également parfois énerver ses propres partenaires, râlant quand les mises au vert s'enchaînent, se permettant "des analyses à chaud en plein match pas forcément les bienvenues" et de "replacer les partenaires alors qu'il est à l'autre bout du terrain", dixit Beaugrard.

"Mais cela part toujours d'un bon sentiment et fait partie du phénomène. Quand on le connaît, on sait quoi prendre et laisser", poursuit le défenseur central.

"J'aime bien que les choses soient faites à ma manière, qui n'est pas forcément celle des autres. Je dis ce que je pense, je fais part de mon mécontentement, mais dans la joie", explique Colinet, regrettant que ses partenaires soient "un peu trop souvent des gentils garçons".

Questionné sur ses modèles, il évoque Drogba, "très puissant et combatif", et ...Cantona. "J'aimais bien le joueur, qui avait beaucoup d'influence sur le terrain, et le personnage, un gros caractériel, mais encore plus que moi."

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