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Coupe de France: Gana Gueye, la "machine" du PSG

La Coupe de France, Idrissa Gana Gueye l'a déjà remportée deux fois avec Lille en 2011 et le PSG l'an dernier, mais le milieu sénégalais pense surtout aux demi-finales de la Ligue des champions et sa titularisation passera par un nouveau match à plein régime contre Angers mercredi (18h45) en quart de finale.

Pour profiter des arabesques de Neymar et des accélérations de Kylian Mbappé, il faut les ballons remontés inlassablement de la mine par le puissant récupérateur sénégalais.

Pour qualifier ses matches impressionnants contre le Bayern Munich en quarts de finale de Ligue des champions, à l'aller comme au retour (3-2, 0-1), son entraîneur Mauricio Pochettino l'avait comparé à "une machine".

"Il a énormément progressé", salue pour l'AFP Fred Bompard, ex-adjoint de Rudi Garcia à Lille, où "Gana", aujourd'hui âgé de 31 ans, a débarqué à 17 ans en provenance de l'Institut Diambars, une prestigieuse école de football au Sénégal et a débuté en pro à 19.

"Il est capable de courir longtemps", poursuit l'actuel entraîneur de Guingamp (L2). "A la récupération, il a toujours été comme ça, dans le harcèlement, il va chercher le ballon dans les pieds de l'adversaire."

Mais la machine semblait s'être enrayée au cœur d'un hiver difficile sur le plan individuel. Déjà l'an dernier, transféré pour environ 32 millions d'euros en provenance d'Everton, il avait plongé après des débuts tonitruants, notamment un match énorme face au Real Madrid en Ligue des champions.

- "Coéquipier idéal" -

Cet hiver, contre Saint-Étienne (1-1) en janvier, pour le premier match de Pochettino, il avait manqué des passes, perdu des ballons faciles... Sorti à la pause à Barcelone (4-1), Gueye avait été catastrophique au match suivant contre Monaco, vainqueur 2-0 au Parc des Princes.

Mais "il reste toujours calme, malgré les petits couacs", explique à l'AFP Jimmy Adjovi-Boco, un des fondateurs des Diambars.

"Pour moi, c'est le coéquipier idéal", certifie le Béninois.

Gana, son deuxième prénom, le prénom de son grand-père, celui qui est floqué sur ses maillots, "est un garçon formidable", reprend Bompard. "J'ai adoré travailler avec lui, il était beaucoup plus jeune, et c'était déjà une force tranquille. Il ne s'énervait jamais, toujours lucide."

Auteur du doublé Coupe-Championnat avec Lille, l'ancien adjoint de Garcia rappelle qu'à 21 ans, Gueye "avait assuré en finale de la Coupe de France: +Flo+ Balmont était blessé, il l'avait remplacé, et on avait gagné, contre Paris (1-0) en plus!"

Les critiques n'ont donc pas ébranlé le milieu sénégalais.

Ses qualités de relance, notamment, étaient remises en cause. Son nom avait même circulé pour un départ au mercato cet hiver (il est sous contrat jusqu'en 2023).

- "Pas que des artistes" -

"Attention ! C'est un bon footballeur", intervient Bompard. "Ce n'est pas un joueur de dernière passe, mais il participe quand même à la construction, en soutien. Il est très important, surtout dans une équipe comme Paris qui fait le jeu", comme ce devrait être le cas en quart de finale de Coupe mercredi au Parc contre Angers.

"On n'a pas besoin que d'artistes pour faire une équipe", note pour l'AFP le président des Diambars, Saer Seck.

"Il ne faut pas confondre", enchaîne Adjovi-Boco. "Ce n'est pas le même type de joueur, Verratti est plus créateur. Idrissa n'est pas dans ce registre."

Gueye évolue plutôt dans celui du "guerrier", estime Adjovi-Boco, "mais même s'il commet des fautes, vous ne le verrez jamais dans une rixe, jamais dans des histoires".

Pour Saer Seck, Gueye "est absolument indispensable à la récupération, il a montré qu'il devait être un titulaire indiscutable au PSG" en vue de la demi-finale de Ligue des champions contre Manchester City (28 avril-4 mai).

"Si vous voulez jouer avec un bloc compact, récupérer et lancer les flèches devant, il vous faut quelqu'un pour récupérer le ballon", poursuit le patron des Diambars.

En ne jouant pas la finale 2020 perdue face au Bayern (1-0), "Gana Gueye est peut-être la pierre qui a manqué lors de la conquête de la Ligue des champions", pense même Seck, à propos d'un rouage essentiel de la machine parisienne.

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