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Election FFF: Le Graët n'a "aucune leçon à recevoir" de ses rivaux (à l'AFP)

Attaqué par ses opposants, notamment sur le football amateur, le président de la Fédération française Noël Le Graët a déclaré lundi à l'AFP n'avoir "aucune leçon à recevoir de personne" avant de briguer samedi un troisième mandat, celui de "la reconquête" après une "période très difficile".

Q: En avril 2019, vous aviez déclaré: "la sagesse voudrait que j'arrête" en fin de mandat. Vous n'êtes donc pas sage?

R: "Je trouve que je suis en pleine forme. A l'époque, j'étais peut-être moyennement en bonne santé. Depuis un bon bout de temps, j'étais persuadé de me présenter."

Q: Les campagnes fédérales sont souvent dures entre candidats. Qu'en est-il de celle qui s'achève?

R: "C'est clair: je n'ai répondu à rien, à aucune attaque. C'est peut-être un peu l'expérience... Ça ne sert à rien de critiquer son adversaire ou d'apporter des choses négatives. Je n'ai d'ailleurs pas lu ce qui se disait ailleurs. Avec toute mon équipe, on a fait le tour de France. On n'a pas raté une Ligue (régionale, NDLR): il y avait à chaque fois 50 ou 60 personnes en face de nous avec des vraies questions, des vraies réponses. C'est un travail important et respectueux."

Q: En fin de campagne, Frédéric Thiriez ne retient plus ses coups à votre encontre.

R: "(Il coupe) Je ne sais pas, ça m'est égal. Ce n'est pas dans ma nature, je ne suis pas dans l'outrance ou dans l'attaque. Je préfère répondre aux vraies questions."

Q: A chaque campagne, vos concurrents vous accusent de n'écouter le foot amateur que dans les semaines précédant l'élection. Que leur répondez-vous ?

R: "Les trois quarts de notre budget vont au foot amateur. L'année dernière, il y a eu 100 millions! Personne ne m'a dit ça, or j'ai été voir tous les amateurs. Et puis, je suis quand même à Guingamp, je ne suis pas tout le temps dans ce bureau (de la FFF à Paris, NDLR). J'ai été longtemps président d'un club amateur, je sais d'où je viens. Je sais les difficultés et le bonheur aussi d'être amateur. Je n'ai aucune leçon à recevoir de personne."

Q: En faisant marche arrière sur la reprise du National 2 et de la D2 féminine, le gouvernement vous a-t-il tiré une balle dans le pied?

R: "Le virus ne nous a pas lâchés donc le football ne peut pas être une priorité. Il y a quand même des risques à faire voyager du monde partout en France, donc j'accepte même si je regrette. Pour les Championnats, si on n'a pas de réponse favorable dans les quinze jours qui viennent ce sera très dur au niveau du calendrier. En revanche, ouvrir les portes du stade le plus vite possible, pour organiser des matches amicaux ou des tournois, c'est nécessaire."

Q: Thiriez promet de doubler les licenciés, pour atteindre quatre millions, dont un million de filles dans 10 ans. Que pensez-vous de cet objectif ?

R: "Personne de sérieux n'a pu dire ça. Après Knysna, on a progressé de 30%, on était sur une pente formidable. Le Covid-19 nous a fait rebaisser assez nettement, et avoir aujourd'hui des objectifs élevés est une erreur fondamentale. Il faut d'abord que la santé revienne partout."

Q: Comment avez-vous convaincu votre ancien opposant Jamel Sandjak, président de la Ligue de Paris-île de France, de vous rejoindre?

R: "C'était peut-être le moment de faire la paix même s'il n'y a jamais eu de divergences folles. Il connaît bien le foot amateur, il aura évidemment son mot à dire."

Q: Si vous êtes élu, quelle image voulez-vous renvoyer dans votre futur mandat ?

R: "Celle de quelqu'un qui a su être sérieux dans une période très difficile. (...) L'expérience que j'ai peut servir. Je pense que la Fédération a été à la hauteur de la période. La période de la reconquête arrive, elle n'a pas encore commencé."

Q: Vous faites face à des accusations de sexisme après avoir parlé des Bleues qui peuvent "se tirer les cheveux" tant qu'elles gagnent. Cela nuit-il aux avancées récentes sur le foot féminin?

R: "J'ai quand même un peu l'impression d'avoir beaucoup fait pour le foot féminin, de défendre toujours Corinne (Diacre, la sélectionneuse, NDLR), d'avoir une directrice générale que je défends car elle mérite, et d'avoir des femmes dans tous les services. Dans mon entreprise, j'ai 780 salariés et j'ai mes deux filles qui s'en occupent bien. Donc non, franchement, on peut toujours chercher ce qu'on veut, ça n'a aucun intérêt. Aucun regret."

Propos recueillis par Antoine MAIGNAN et Jérémy TALBOT.

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