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Euro-2020: Niklas Süle, un successeur attendu au tournant

Patron incontesté de la défense du Bayern Munich et désormais de l'équipe d'Allemagne! A 24 ans, Niklas Süle a la lourde tâche de faire oublier le mythique duo Hummels-Boateng, pour ramener la Mannschaft au sommet du foot international.

Après les quatre buts encaissés vendredi à domicile à Hambourg contre les Pays-Bas (4-2) en qualification de l'Euro-2020, c'est à lui qu'il appartient de resserrer les boulons lundi à Belfast, dans un match à gagner obligatoirement contre l'Irlande du Nord, l'actuel leader du groupe C.

"Niklas est maintenant en responsabilité", a lâché son sélectionneur Joachim Löw, "nous attendons plus de lui, derrière, il doit organiser diriger, se montrer".

La pression est lourde, même pour ce géant d'1,95 m pour 97 kg, mais Löw n'a plus de temps à perdre pour reconstruire. Après la débâcle du Mondial en Russie, le sélectionneur a brutalement écarté les uns après les autres presque tous ses champions du monde 2014, dont sa charnière centrale Jérôme Boateng/Mats Hummels, privés de sélection à 30 ans seulement. Parmi les titulaires au Brésil, seuls Manuel Neuer et Toni Kroos sont encore là.

L'objectif? Mettre aux commandes la génération dorée 1995-96, dont Süle fait partie avec Kimmich, Sané, Werner ou encore Gnabry.

- "le Van Dijk allemand" -

Süle a progressé d'autant plus vite qu'il n'est quasiment jamais blessé. Depuis une rupture des ligaments croisés quand il avait 19 ans, il a été épargné par les coups durs. En deux ans au Bayern depuis son transfert de Hoffenheim, il s'enorgueillit de n'avoir manqué aucun entraînement.

Son patron à Munich Karl-Heinz Rummenigge voit en lui "le meilleur défenseur central d'Allemagne", et le grand Virgil van Dijk, qui vient d'être élu joueur UEFA de l'année devant Messi et Ronaldo, le décrit comme un "fantastique défenseur".

Certains commentateurs n'ont d'ailleurs pas hésité à surnommer Süle "le van Dijk allemand".

Mais le jeune homme est conscient qu'il n'a pas encore le rayonnement de son aîné (28 ans) de Liverpool et des Pays-Bas, dont il avoue s'inspirer pour progresser, notamment dans le jeu offensif.

"Il est clair que je peux encore faire mieux dans beaucoup de domaines, et que je dois le faire", a-t-il dit cette semaine lors du rassemblement de la Mannschaft. "Dans la communication hors du terrain, je suis très fort, mais sur le terrain il me manque encore un petit quelque chose pour être un vrai patron de la défense".

Que lui a-t-il manqué vendredi pour empêcher les Néerlandais de marquer quatre buts en seconde période, dont trois en vingt minutes? Il ne s'est pas appesanti sur sa performance personnelle après le match, mais a parlé au nom du collectif: "Après le 1-1 (59e minute, ndlr) nous avons complètement perdu le contrôle et nous avons invité les Pays-Bas à tirer au but, ça ne doit pas arriver, nous n'avons fait que courir derrière eux".

Puis il a endossé son costume de joueur cadre pour délivrer un message d'espoir: "Nous sommes une équipe jeune, tout n'était pas si mauvais, il ne faut pas tout voir négativement, mais nous devons parler de nos erreurs, pour nous améliorer. Ce n'est pas une défaite comme celle-là qui va nous faire sortir des rails".

Contre l'Irlande du Nord, Löw reformera probablement une défense à quatre, au lieu de la ligne de trois (Ginter, Süle, Tah) alignée contre les Pays-Bas. Mais quel que soit le système, les attaquants irlandais sont prévenus: Süle et sa bande vont à Belfast pour se racheter et démontrer que leur défaite de Hambourg n'était rien d'autre qu'une erreur de jeunesse.

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