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Euro 2020: Angleterre-Danemark, l'hôte ambitieux contre l'invité surprise

L'Angleterre du capitaine Harry Kane s'avance vers Wembley avec l'appui de ses supporters et la conviction que son heure est venue, un demi-siècle après son dernier titre, mais l'incroyable Danemark veut jouer les trouble-fête, mercredi (21h00) à Londres en demi-finale de l'Euro.

La sélection des "Three Lions", jamais sacrée en Championnat d'Europe, a gravi sans encombre chaque marche la menant jusqu'au dernier carré, sans encaisser le moindre but et en s'appuyant sur un binôme offensif enfin d'attaque, avec Raheem Sterling et Kane aussi complices que décisifs.

"On est à deux matches d'un trophée, mais le plus important est de rester concentré sur demain, sur nous, sur ce qu'on sait faire et ça devrait nous suffire pour aller au bout", a glissé mardi le capitaine "HurriKane" (jeu de mot avec ouragan).

Dans leur jardin de Wembley, où environ 60.000 personnes sont attendues, les Anglais espèrent enfin briser le plafond de verre des demi-finales sur lequel ils ont buté en 1968 et en 1996, la dernière fois déjà à domicile face à l'Allemagne aux tirs au but.

"On a vaincu tant de malédictions ou de barrières psychologiques que je sens que le groupe prend ça juste comme le prochain défi à relever", s'est avancé Gareth Southgate, sélectionneur d'une équipe gonflée par son sans-faute au premier tour, le triomphe contre la Mannschaft (2-0) en huitièmes et la balade face à l'Ukraine (4-0) en quarts.

Le demi-finaliste du Mondial-2018 espère dépoussiérer l'armoire à trophées de l'Angleterre, sevrée de médaille dorée depuis la Coupe du monde 1966 remportée à la maison contre la RFA par la bande de Gordon Banks, Bobby Charlton et Geoffrey Hurst.

"Attaquer et être créatifs"

En face, le Danemark n'a rien à perdre.

Touché par le malaise cardiaque de son meneur Christian Eriksen au début de l'Euro, coulé par deux défaites initiales contre la Finlande et le Belgique, le Petit Poucet nordique a ensuite semé du rêve par sa résilience et sa qualité de jeu. Il rêve d'enfiler de nouveau ses bottes de sept lieux pour dévorer l'ogre anglais, avant la finale dimanche également à Londres.

La dixième équipe au classement mondial, après avoir mis au tapis les Gallois (4-0) et les Tchèques (2-1) aux tours précédents, "veut être un caillou dans les chaussures des Anglais", assure la chaîne TV2.

Pour le sélectionneur, pas question d'arriver à Wembley tête baissée. "Nous ne nous considérons pas comme des outsiders, nous voulons attaquer et être créatifs. L'idée c'est de ne pas regarder l'adversaire et se dire 'oh, ces gars sont meilleurs que nous'", a déclaré Kasper Hjulmand, celui qui a transformé une équipe ultradéfensive en machine à buts.

En octobre, les Rouge et Blanc étaient venus dompter les Anglais 1-0 à Wembley en Ligue des nations sur un penalty d'Eriksen. Près de neuf mois plus tard, le N.10 de l'Inter Milan ne sera pas sur la pelouse mais ses partenaires ont un mental d'acier, ainsi que de la ressource.

Match inégal en tribunes

De son remplaçant enthousiasmant Mikkel Damsgaard jusqu'au clinique avant-centre Kasper Dolberg, en passant par le remuant latéral Joakim Maehle, le solide défenseur central Andreas Christensen et le milieu tout-terrain Pierre-Emile Höjbjerg, l'équipe est armée pour rééditer l'exploit des aînés de 1992, lauréats surprise de l'Euro au nez et à la barbe des Français, Néerlandais et Allemands.

Les Anglais "nous respectent, ils savent qu'ils vont affronter une équipe dure à battre et qu'il devront se bagarrer jusqu'au bout", affirme le gardien Kasper Schmeichel, dont le père Peter était un membre éminent de la "Danish Dynamite".

Le sommet de mercredi, au lendemain de la première demi-finale gagnée par l'Italie aux tirs au but contre l'Espagne (1-1, 4-2 t.a.b.), se jouera dans un stade de Wembley rempli aux trois-quarts, crise sanitaire oblige, en très grande majorité par des supporters anglais.

Au final, 8.000 billets seront alloués aux Danois. Le petit pays nordique compte sur ses expatriés, au nombre de 30.000 au Royaume-Uni, pour encourager son équipe depuis les travées du mythique stade londonien.

La présence des supporters venus de l'étranger est en effet quasiment impossible puisque toute personne entrant dans le royaume est soumise à un isolement allant de cinq à dix jours. L'île britannique, très durement touchée par la pandémie de Covid-19, fait actuellement face une flambée du variant Delta, beaucoup plus contagieux.

Malgré ce nouvel handicap, le Petit Poucet danois espère poursuivre sa belle histoire.

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