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Europa League: Marseille en quête de gloire contre l'Atlético

L'Olympique de Marseille n'est pas favori face à l'Atlético Madrid mais mise sur son inépuisable énergie collective pour remporter un deuxième trophée continental, l'Europa League, mercredi à Lyon (20H45), 25 ans après son triomphe en Ligue des champions.

Laisser le rôle du favori à l'Atlético permet de filtrer un peu de l'énorme pression. Tous les Marseillais ont répété que les hommes de Diego Simeone, habitués des joutes continentales, étaient plus forts, mais ils ont aussi promis de tout faire pour soulever enfin un trophée européen.

Rudi Garcia reconnaît que "l'expérience est du côté de l'Atlético" mais "sur un match tout semble plus possible".

"Ce ne fut pas ma nuit la plus paisible", a reconnu le président de l'OM Jacques-Henri Eyraud mercredi matin sur France Info. Mais le dirigeant mise sur cette "ferveur qui monte" autour de son club: "c'est un booster pour nous".

"Je crois vraiment à l'exploit. (...) Le public, l'entraîneur, le président, l'actionnaire, tout semble bien marcher ensemble. On a vraiment tout pour réussir", a renchéri dans La Provence son prédécesseur Bernard Tapie, président du club lors de le sacre historique de 1993.

L'entraîneur de l'Atlético, lui, refuse de parler de favori. "Marseille est une équipe dangereuse à tous les niveaux de l'attaque et notamment les phases arrêtées", prévient Diego Simeone: "Il faut s'attendre à un match intense".

- Malédiction -

"Tous avec nos héros", titre la Provence. Du soutien, l'OM en a besoin car en finale, ce club a surtout goûté à la défaite. Il en a joué quatre et n'en a gagné qu'une, en 1993 donc, la fameuse Coupe aux grandes oreilles qui reste l'immense fierté du club. En 1991, il l'avait laissée échapper au profit de l'Étoile Rouge de Belgrade, et en C3, Marseille s'est déjà pris deux fois les pieds dans le tapis rouge de la finale, contre Parme (3-0, 1999) et Valence (2-0, 2004).

Mais l'Atlético aussi est un peu maudit en coupes d'Europe. S'il a remporté la Coupe des coupes en 1962, et deux C3 en 2010 et 2012, le club madrilène a perdu aussi deux finales de C2, dont une à Lyon en 1986, et ses trois finales de C1 (1974, 2014 et 2016).

Pour briser la malédiction, l'OM compte beaucoup sur son meneur de jeu, Dimitri Payet, meilleur passeur d'Europe avec ses 22 services toutes compétitions confondues. Le capitaine sera secondé par Florian Thauvin, le meilleur buteur de l'OM (27 buts) et par un trio de cadres qui ont tous déjà gagné une coupe d'Europe: Luiz Gustavo (C1 2013 avec le Bayern Munich), Adil Rami (C3 2016 avec Séville) et Rolando (C3 2011 avec le FC Porto), si le Portugais est remis de sa blessure à un mollet.

Les deux équipes se ressemblent, car l'Atlético s'en remet aussi à un collectif très rodé et un international français, Antoine Griezmann, dont le duo qu'il forme avec Diego Costa reste le danger N.1 pour Marseille.

Pour Payet, l'enjeu de ce match est bien sûr un troisième trophée européen pour la France, qui a perdu onze des treize finales continentales qu'elle a jouées, mais "Dim" aura aussi un coin de maillot Bleu dans la tête, comme son compère "Flotov".

- "Ferveur" -

Le sélectionneur Didier Deschamps a repoussé à jeudi la divulgation de sa liste de 23 joueurs pour la Coupe du monde en Russie. Cela peut être interprété comme une volonté de ne pas saper le moral de Payet et Thauvin avant leur grande finale, mais aussi comme une occasion royale pour eux de montrer de quoi ils sont capables dans un très grand match.

Adil Rami aussi voudra se montrer sous son meilleur jour, après le forfait de Laurent Koscielny, blessé avec Arsenal en demi-finale contre l'Atlético.

Enfin, cette finale suscite l'inquiétude sur le plan de la sécurité, car depuis un mois et la perspective de disputer un trophée européen dans le stade de leur grand rival, les supporters marseillais chantent qu'ils vont "tout casser" chez le président de l'OL, Jean-Michel Aulas.

Les forces de l'ordre ont prévu un dispositif exceptionnel, car en plus de la rivalité OM-OL il y a un contentieux vieux de dix ans, remontant à un match de C1 entre Marseille et l'Atlético.

Mercredi matin en tout cas, sur le Vieux-Port, l'heure était à la fête. Fumigènes en main, maillot bleu et ciel sur le dos, des centaines de supporters ont déjà mis le feu avant de partir vers Lyon. "C'est beau de transmettre cette ferveur et que des jeunes connaissent cette ambiance après une longue période de disette, nous on a déjà été gâtés", s'émeut Bruno, un prof de maths. Vingt-cinq ans après, il espère que ses élèves vont à leur tour gouter à la saveur d'une victoire européenne.

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