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Salué comme un coéquipier modèle au Paris Saint-Germain, le milieu portugais Danilo Pereira assure à l'AFP que cela vient de son "éducation", mais que s'il reste "discret" dans la vie, il "parle beaucoup sur le terrain".
Q: Votre entraîneur et vos coéquipiers vous décrivent comme un modèle de joueur collectif...
R: "Quand je suis sur le banc, bien sûr je ne suis pas content, mais c'est comme ça, nous sommes 25 joueurs, tout le monde veut jouer. Mais je suis prêt à entrer et donner le meilleur de moi-même pour aider l'équipe, c'est ma mentalité. Et elle m'aide beaucoup, après c'est plus facile d'entrer en jeu. Quand je suis arrivé à 18 ans à Parme, je ne pouvais rien dire quand j'étais sur le banc, mais j'ai toujours été comme ça, je suis un joueur qui a beaucoup travaillé pour réussir. Je pense que je n'ai pas beaucoup changé depuis mes 18 ans, seulement maintenant je suis plus expérimenté."
Q: Cela vient de votre éducation ?
R: "C'est l'éducation que j'ai reçue, le rapport que j'ai avec ma mère, notamment sur les émotions. Je pense que mon éducation m'a aidé à arriver jusqu'ici. Quand tu vis seul avec ta mère et qu'elle travaille beaucoup, tu dois faire des choses que les enfants ne font pas, tu dois être moins émotif, plus mature et plus rationnel."
Q: Vos entraîneurs louent votre polyvalence, êtes-vous aussi à l'aise en défense centrale ?
R: "Mon poste a toujours été milieu défensif, mais comme je l'ai déjà dit souvent, il y a des moments où les entraîneurs n'avaient pas d'option et m'ont mis défenseur central. J'ai déjà joué à ce poste avant d'arriver à Paris. C'est un poste que je connais bien ou je m'adapte bien. Je l'ai fait à Roda, à Maritimo, à Porto, ici...
Q: Comment adaptez-vous votre jeu quand vous passez défenseur central ?
R: "Des fois ce n'est pas facile. Quand tu sais que tu vas jouer défenseur central, tu as le temps de te préparer, mais des fois je débute le match milieu défensif et après je dois reculer. Là il faut changer de mentalité, et aussi ta façon de jouer. Les déplacements ne sont pas les mêmes, c'est un peu difficile mais je m'adapte."
Q: Comment êtes-vous rentré dans le match de dimanche à Marseille, sans échauffement, après la blessure de Kimpembe ?
R: "J'étais touché par sa blessure parce que Presnel est un ami que j'aime beaucoup, il m'a beaucoup aidé depuis que je suis arrivé ici, je suis désolé pour lui. C'est compliqué d'entrer comme ça sans échauffement, mais je suis préparé à toute éventualité, et là j'étais prêt même sans échauffement, j'étais déjà chaud parce que c'est un clasico (rires)!"
Q: Considérez-vous que l'équipe s'est relancée au classique ?
R: "Je suis content, Marseille nous avait éliminés en Coupe (2-1, NDLR), c'était un coup dur pour nous, aller là-bas gagner 3-0 un clasico c'était important, parce qu'on a des gros matches qui arrivent. Et maintenant on a pris huit points de marge en tête du championnat."
Q: Le déclic, c'est le match contre Lille ?
R: "Oui, parce que j'ai un ami qui m'a dit que des supporters sont sortis du stade avant la fin du match, et le but de Messi (pour le 4-3 à la dernière seconde, NDLR). On a envoyé un message, le match n'est jamais fini avant que l'arbitre ne siffle la fin du match. Cela nous a donné de la confiance, confiance entre nous et pour les supporters aussi. Beaucoup ont été avec nous, après Marseille c'était magnifique quand on est arrivés à l'aéroport, la force que nous a donné leur accueil. On savait qu'on ne pouvait pas rester comme ça, à ce niveau. On savait que tout pouvait changer sur un match."
Q: On voit que vous parlez beaucoup à vos coéquipiers en match...
R: "Oui (rires), sur le terrain je parle beaucoup, mais dans ma vie je ne parle pas beaucoup, j'essaye d'être le plus discret possible. Mais sur le terrain je change de comportement parce que moi j'aime bien gagner, et si je peux aider quelqu'un et donner mon avis sur quelque chose, je vais le donner, sans regarder à qui je m'adresse."
Propos recueillis par Alice LEFEBVRE et Emmanuel BARRANGUET