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Foot: l'équipe de France de Deschamps au presque parfait

Une finale de Coupe du monde, une campagne qualificative pour l'Euro-2024 parfaitement entamée: l'équipe de France a effectué un quasi sans-faute au cours d'une saison où elle est passée tout près d'une troisième étoile, le sélectionneur Didier Deschamps en sortant plus renforcé que jamais.

A l'heure du bilan de cet exercice pas comme les autres, marqué par un Mondial disputé en automne, difficile de faire la fine bouche même si le cruel dénouement du tournoi qatari et la défaite contre l'Argentine (3-3 a.p., 4-2 t.a.b) laisse forcément un goût amer.

Au moment de débarquer dans l'émirat gazier, les tenants du titre français n'en menaient pourtant pas large. Diminués par une cascade de blessures et de forfaits (Paul Pogba, N'Golo Kanté, Christopher Nkunku, Mike Maignan, Presnel Kimpembe) auxquels s'ajouteront la défection du Ballon d'Or Karim Benzema à trois jours du premier match face à l'Australie et celle de Lucas Hernandez lors de cette rencontre inaugurale, ils ont abordé sans certitudes la compétition, escortés également par des résultats poussifs et inquiétants.

Mais la magie a de nouveau opéré, sous la houlette d'un Didier Deschamps qui n'aime rien tant que de se retrouver dos au mur, quand il s'agit de laisser les grands principes au placard pour miser sur son pragmatisme légendaire.

Alors que son destin aurait pu être scellé à l'issue du Mondial, son contrat expirant au 31 décembre 2022, l'accession en finale et le scénario incroyable de ce match d'anthologie, définitivement entré dans l'histoire, ont tout fait basculer. Le 7 janvier lors de l'Assemblée générale de la Fédération française de football, le sélectionneur, arrivé en 2012, était reconduit pour quatre ans supplémentaires, jusqu'à la prochaine Coupe du monde en 2026.

La longue durée de ce bail, préparé sans concertation avec son Comité exécutif par le président de l'époque Noël Le Graët juste avant sa disgrâce, a beaucoup fait tiquer sur le coup. Mais Deschamps a encore une fois réussi le tour de force de faire taire les critiques et de retourner l'opinion à la faveur d'un début d'année 2023 sans fioritures (4 matches, 4 victoires en qualifications de l'Euro-2024, 9 buts inscrits, aucun encaissé).

- Nouvelle génération, Mbappé le patron -

"Même s'il y a une énorme déception avec la Coupe du monde, pouvoir enchaîner comme ça derrière est une fierté pour moi, a-t-il déclaré lundi à l'issue du succès face à la Grèce au Stade de France (1-0). Je suis heureux d'être encore à ce poste aujourd'hui même si je sais qu'il y a encore plein de choses à aller chercher. Après une Coupe du monde, il y a une attente qui est de plus en plus importante. Il y a une force qui se dégage, le potentiel est là."

Le style de jeu prôné par l'ex-capitaine des champions du monde 1998 est parfois restrictif et objet de railleries mais son grand mérite est d'être parvenu à régénérer son groupe. Il a certes été poussé au Mondial par les circonstances et les absences mais la transition s'est aussi opérée en douceur au retour du Qatar après les retraites internationales du capitaine Hugo Lloris, de Raphaël Varane, de Steve Mandanda et de Benzema.

Une nouvelle génération est en train de s'imposer, que ce soit en défense (la charnière Konaté-Upamecano), au milieu (Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouaméni) ou en attaque (Kingsley Coman, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani), cornaquée par la star Kylian Mbappé, patron incontesté de l'équipe de France et promu capitaine.

"Il y a un renouvellement qui a été fait, que j'ai initié l'été dernier. Il y a un vivier important", s'est réjoui le sélectionneur sur TF1.

Avec Mbappé, Deschamps possède une véritable perle qui n'a cessé de briller cette saison. A 24 ans, l'attaquant du PSG est au sommet de son art et boucle un exercice à 54 buts, club et sélection confondus, talonnant désormais la légende Michel Platini au classement des meilleurs canonniers des Bleus (40 pour Mbappé, 41 pour l'ex-N.10).

Le meilleur buteur de la Coupe du monde (8), auteur d'un triplé mémorable en finale, a définitivement pris le pouvoir, matérialisé par le port du brassard. Pour le plus grand bonheur des Bleus et de Deschamps.

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