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Foot: Lucas Hernandez évite la case prison

L'international français du Bayern Munich Lucas Hernandez, condamné en Espagne à six mois de prison pour non-respect d'une mesure d'éloignement après des violences conjugales, n'ira pas en prison, la justice espagnole ayant accepté mercredi son recours.

"Nous considérons que le recours doit être accepté et que l'exécution de la peine de privation de liberté imposée à Lucas François Bernard Hernandez doit être suspendue", a indiqué dans sa décision le Tribunal supérieur de Justice de Madrid, à la veille de la date limite fixée par la justice pour l'entrée volontaire en prison du joueur.

Cette suspension de peine reste, en revanche, conditionnée au fait que le joueur, qui devra payer une amende de 96.000 euros, "ne commette pas de nouveau délit" durant une période de quatre ans, a précisé le tribunal.

La décision constitue un soulagement pour le joueur, mais aussi pour son club, puisque Hernandez, transféré de l'Atlético au Bayern à l'été 2019 pour 80 millions d'euros, est le joueur le plus cher de l'histoire du club bavarois et de toute la Bundesliga.

Cet épilogue est aussi une excellente nouvelle pour l'équipe de France, dont Hernandez est l'un des piliers.

Dans leur jugement, les trois magistrats justifient leur décision de suspendre la peine en soulignant qu'"on ne peut pas ignorer que la personne dont il ne pouvait pas s'approcher", en l'occurrence son épouse, "a consenti à ce rapprochement".

- Coups et griffures -

Ils affirment également que depuis le constat du non-respect de cette mesure d'éloignement, en juin 2017, Lucas Hernandez ne s'est rendu coupable d'"aucun nouveau fait délictueux, ce qui amène à considérer qu'à ce stade, il n'est pas nécessaire qu'il exécute la peine pour éviter qu'il ne commette un délit".

Enfin, le tribunal dit avoir pris note du fait que le joueur vit avec son épouse et leur fils "sans qu'on ait connaissance de nouveaux incidents entre eux".

L'affaire remonte initialement au 3 février 2017.

Celui qui n'était pas encore champion du monde avec les Bleus, alors âgé de 21 ans, et sa compagne Amelia Lorente en étaient venus aux mains, échangeant à l'aube coups et griffures devant leur domicile de Madrid.

Elle l'avait frappé et griffé avant de rayer sa voiture à coups de clé, tandis que le joueur lui avait donné des coups aux côtes, dans le dos, à la mâchoire et aux lèvres, selon le jugement consulté par l'AFP.

- "Récidiviste" -

Ils avaient tous deux été condamnés fin février 2017 à la même peine par un tribunal de Madrid pour "violences conjugales": 31 jours de travaux d'intérêt général assortis d'une interdiction pendant six mois de s'approcher à moins de 500 mètres l'un de l'autre et de communiquer.

Mais quatre mois plus tard, en juin 2017, alors qu'ils rentraient de leur lune de miel aux Etats-Unis, où ils s'étaient mariés, le joueur était interpellé à l'aéroport de Madrid pour ne pas avoir respecté cette mesure d'éloignement.

Fait incongru: sa femme, avec qui il a eu depuis un enfant né en 2018, n'avait pas été arrêtée, car cette mesure ne lui avait pas encore été formellement notifiée.

Placé quelques heures en garde à vue, le footballeur, qui évoluait alors à l'Atlético Madrid, avait été finalement condamné, en 2019, à six mois de prison.

Il avait fait appel, mais la justice avait refusé initialement mi-octobre d'aménager sa peine, comme cela est généralement le cas en Espagne pour les personnes condamnées à moins de deux ans de prison et ayant un casier judiciaire vierge.

Le tribunal en charge de l'affaire avait, en effet, souligné que le footballeur était un "récidiviste" en raison de sa condamnation de 2017 pour "blessures dans le cadre de violences conjugales", de celle de 2019 pour non-respect de la mesure d'éloignement, mais aussi d'une "autre condamnation" pour "violences conjugales", prononcée par un tribunal de Mostoles, ville de la banlieue de Madrid, dont les détails et la date n'ont pas été communiqués.

Hernandez s'était présenté "volontairement" le 18 octobre, un jour avant sa convocation, devant un tribunal madrilène, qui lui avait donné un délai de dix jours, soit jusqu'au 28 octobre, pour se rendre dans une prison et y être incarcéré.

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