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L'Italie, championne d'Europe 2021, n'a plus de sélectionneur: Roberto Mancini a présenté sa démission à la surprise générale, à moins d'un mois de matches de qualifications à l'Euro-2024 importants pour la Nazionale qu'il n'avait pas réussi à qualifier pour la Coupe du monde 2022.
Alors que toute l'Italie vit au ralenti, comme le veut la tradition lorsqu'arrive le 15 août, celle du football a connu dimanche un coup de théâtre avec la démission de Mancini, en poste depuis mai 2018.
"La FIGC a pris acte de la démission de Roberto Mancini de son poste de sélectionneur reçue dans la soirée de samedi", a annoncé la Fédération italienne de football (FIGC) dans un communiqué, où ne sont pas précisées les raisons de ce départ.
"En raison des rendez-vous importants pour la sélection avec les matches de qualification à l'Euro-2024 contre la Macédoine du Nord et l'Ukraine les 10 et 12 septembre, la FIGC annoncera le nom du nouveau sélectionneur de la Nazionale dans les prochains jours", poursuit le communiqué.
Dès l'annonce de la démission de Mancini, la presse italienne a mentionné pour lui succéder le nom de Luciano Spalletti qui a conduit Naples au titre de champion d'Italie la saison dernière, avant de quitter son poste.
- Spalletti, Conte ou Cannavaro ? -
Antonio Conte est lui aussi sans club depuis son limogeage à Tottenham en mars dernier. Avantage (ou inconvénient ?), il a déjà dirigé l'Italie entre 2014 et 2016, échouant en quarts de finale de l'Euro-2016, avant de quitter son poste pour entraîner Chelsea.
Autre nom mentionné pour reprendre la Nazionale, celui de Fabio Cannavaro, champion du monde 2006 à la carrière d'entraîneur jusque là sans grand éclat en Chine, Arabie saoudite et dernièrement à Benevento, en 3e division italienne.
La démission de Mancini est en tous cas une surprise de taille, sans aucun signe avant-coureur.
Au début du mois, la FIGC avait accédé à l'une de ses demandes en lui confiant la supervisision, en plus de la Nazionale, des sélections italiennes des moins de 20 et 21 ans.
Faut-il alors chercher la raison de son départ dans les récents mouvements dans l'encadrement de la Nazionale avec les arrivées d'anciens internationaux de renom, comme Andrea Barzagli à qui le secteur défensif de la Nazionale a été confié, ou Gianluigi Buffon, tout juste retraité et nommé chef de délégation ?
Seuls Mancini, 58 ans, et le président de la FIGC Gabriele Gravina qui a tenté de le faire revenir sur sa décision samedi dans la soirée, le savent pour le moment.
"Ma démission du poste de sélectionneur est un choix personnel", a simplement écrit Mancini dans l'après-midi sur ses réseaux sociaux, dans un message de remerciement adressé à la fédération, aux joueurs et aux supporters.
"Je n'oublierai jamais cette victoire extrordinaire à l'Euro", a-t-il ajouté, avant de conclure "ce fut un honneur".
C'est une page contrastée de l'histoire de la Nazionale qui se tourne.
- Sacre européen à Wembley -
Mancini restera comme celui qui offert à l'Italie son deuxième sacre européen, 53 ans après le premier, en battant en finale de l'Euro en 2021 l'Angleterre à Wembley (1-1 après prolongation, 3 tab à 2).
Mais le mandat de l'ancien international, qui a aussi entraîné la Lazio, Manchester City, Galatasaray ou encore l'Inter, est marqué par un échec tout aussi retentissant: les champions d'Europe en titre n'étaient pas au Qatar pour la Coupe du monde 2022 à cause d'une fin de campagne calamiteuse (nuls contre la Suisse à domicile et en Irlande du Nord, défaite à domicile contre la Macédoine du nord en barrages).
Mancini avait succédé en mai 2018 à Luigi di Biagio, nommé à titre provisoire après l'échec de la Nazionale à se qualifier, déjà, pour le Mondial-2018 en Russie sous la direction de Gian Piero Ventura.
Son bilan à la tête de la Nazionale (37 victoires, 15 nuls et neuf défaites) est honorable avec un titre européen, une 3e place dans la Ligue des nations 2022-23 mais aussi l'échec quatarien et un début de campagne pour l'Euro-2024 mitigé.
L'Italie est 3e du groupe C avec trois points après une victoire face à Malte (2-0) et une défaite contre l'Angleterre (2-1), leader avec 12 points en quatre matches.
A charge au successeur de Mancini, qui n'aura que quelques jours pour préparer les matches de début septembre, de la remettre sur les rails de l'Euro-2024 allemand.