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Foot: Nantes doit digérer l'humiliation pour ne pas sombrer

Humilié 5-1 par Toulouse samedi soir en finale de Coupe de France, Nantes a une semaine pour rebondir face à deux concurrents directs pour le maintien, sous peine de s'enfoncer inexorablement vers la Ligue 2.

Incapables de gagner depuis la mi-février en championnat, les Canaris ont lentement dévissé et se retrouvent 16es avec 32 points, à la lutte avec Brest et Strasbourg (32 pts également) mais aussi Auxerre (33 pts) pour éviter la dernière place de relégable.

Dans ce contexte, l'ambiance était déjà lourde en début de semaine au centre d'entraînement de la Jonelière, où la finale de coupe avait du mal à faire percer une éclaircie sur les visages sombres de plusieurs cadres.

Dans un scénario idéal, une victoire au Stade de France devait permettre aux Nantais d'engranger la confiance suffisante pour battre Brest mercredi et Strasbourg dimanche, tout en comptant sur le calendrier compliqué d'Auxerre (Marseille, PSG, Lens...) pour se mettre à l'abri.

Mais à voir Antoine Kombouaré seul sur la pelouse, le regard fixe, après la défaite samedi soir, tandis que ses joueurs accusaient le coup chacun de leur côté, difficile d'imaginer le groupe suffisamment remobilisé quatre jours plus tard pour aller défier des Brestois luttant eux aussi pour leur survie dans l'élite.

Et comment la Beaujoire accueillera-t-elle ses joueurs dimanche ? Cette saison, les supporters nantais ont été exemplaires pendant les matches, encourageant sans relâche quel que soit le score, sans pour autant se priver de siffler à la fin de prestations médiocres.

Samedi soir, plusieurs centaines de fans nantais ont quitté le stade avant même la fin de la rencontre et ceux qui sont restés ont réservé un accueil glacial aux quelques joueurs venus les saluer, certains leur adressant même bras et doigts d'honneur.

- Kombouaré "très calme" -

Devant la presse, Kombouaré a refusé de parler ni d'humiliation, ni de fracture avec le peuple Jaune et Vert: "Ce ne sont pas tous les supporters qui sont dégoûtés".

"Bien sûr qu'on est très déçu parce qu'il n'y a pas eu de match", a-t-il reconnu, tout en insistant sur la réussite d'un deuxième "parcours exceptionnel" en coupe après le titre de l'an dernier.

"Ne vous inquiétez pas, on se sent costaud", a-t-il assuré. "Je suis très calme. Je sais que j'ai la confiance de mes joueurs et j'ai confiance en eux pour aller chercher le maintien".

Mais l'entraîneur kanak ne semble pas avoir réussi à recréer l'élan de solidarité dans le vestiaire qui avait permis d'arracher un maintien très compromis à son arrivée il y a deux ans.

Et sur le terrain, il continue de changer de systèmes et de joueurs, sans trouver l'équilibre qui avait donné tant d'assurance à ses Canaris l'an dernier.

- "Honte" -

A Saint-Denis, les mines et les discours déconfits de ses joueurs en disaient long sur l'ampleur du travail à accomplir en quatre jours avant d'aller à Brest.

Les Toulousains "nous ont bouffés", a déploré Ludovic Blas, capitaine en Coupe de France.

"Psychologiquement, c'est un peu compliqué mais il va falloir s'accrocher. Il y a un grand sentiment de honte", a reconnu le gardien Alban Lafont, sans même s'avancer à promettre une "réaction d'orgueil".

"Si on avait été un vrai groupe, on serait revenu" malgré le 2-0 encaissé en six minutes, "mais ce n'est pas le cas", a asséné le milieu Marcus Coco.

"J'espère que ce sera une grosse gifle. J'espère qu'on a bien compris aujourd'hui qu'on n'est pas une bonne équipe", a lancé le défenseur Jean-Charles Castelletto.

Si les Nantais ne parviennent pas à redresser la barre dès cette semaine, il leur restera encore quatre matches pour assurer le maintien, même s'ils n'auront plus leur destin en main.

Kombouaré a déjà pris les devants: "Bien sûr qu'on aimerait obtenir le maintien le plus vite possible. Mais on est prêt à le jouer lors du dernier match contre Angers".

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