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Foot/L2: "pronostic vital" incertain pour le Hondurien de Bordeaux Elis

L'état de l'attaquant hondurien de Bordeaux Alberth Elis, victime d'un "traumatisme crânien" en match samedi, reste très préoccupant dimanche, son club estimant qu'il est encore "impossible de se prononcer" sur son "pronostic vital et fonctionnel".

Le joueur de 28 ans, touché à la tête lors d'un choc avec un adversaire lors de la rencontre de Ligue 2 contre Guingamp, a subi "une intervention chirurgicale" dans la nuit de samedi à dimanche au centre hospitalier Pellegrin à Bordeaux, où il a été placé "dans un coma artificiel protecteur", selon les Girondins.

"À cet instant, il est encore impossible de se prononcer sur le pronostic vital et fonctionnel d'Alberth", a précisé le club bordelais, qui "s'attend donc à ne pas pouvoir communiquer de nouvelles informations déterminantes avant quelques jours" et "ne fera aucun nouveau commentaire" d'ici là, appelant à la "retenue" pour le joueur et sa famille.

L'accident a eu lieu après à peine quarante secondes de jeu quand, à la réception d'un centre, le Bordelais a heurté la tête du défenseur de Guingamp Donatien Gomis. Sonné, Elis a été soigné pendant de longues minutes avant d'être évacué.

Surnommé "la panthère" et star dans son pays, l'attaquant (64 sélections, 13 buts) a rejoint Bordeaux en 2021, après un passage à Boavista au Portugal et plusieurs années à Houston en MLS.

"Courage et force Alberth Elis. (...) Panterita, tu es un guerrier qui sait mener les batailles. Le Honduras est avec toi", a posté l'équipe nationale du Honduras sur X.

De nombreux joueurs, dont Kylian Mbappé, et clubs du football français ont également inondé les réseaux sociaux de messages de soutien depuis samedi soir. "Vos mots nous font chaud au cœur et sont une grande force dans le combat que mène Alberth", a réagi Gérard Lopez.

Cette hospitalisation va de nouveau alimenter le débat sur la gestion des commotions cérébrales dans le football.

"La saison dernière, il y a eu 25 commotions cérébrales pour plus de 800 matches professionnels en France", a précisé à l'AFP Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF), loin d'"une commotion tous les deux matches" observée en Top 14 de rugby.

- Remplacement en cas de commotion -

Selon l'article 588 du règlement de la Ligue de football professionnel (LFP), "toute commotion cérébrale survenue à l'entraînement ou dans le cadre d’une rencontre (...) nécessite une prise en charge par le staff médical de l’équipe ou, à défaut, par le médecin réanimateur de terrain durant trois minutes".

"Il est obligatoire qu’un examen d'expertise soit réalisé dans les 72 heures suivant la commotion par un médecin expert dans la prise en charge des commotions cérébrales" et "le retour à la compétition doit se faire progressivement", selon "un protocole en six étapes" défini par la FFF.

Depuis 2020, l'International Board (Ifab), gardien des règles du football mondial, a par ailleurs lancé une expérimentation en autorisant les organisateurs de compétitions à tester des protocoles permettant de remplacer définitivement un joueur par équipe en cas de choc inquiétant, en dehors de la règle des cinq remplacements maximum. La France fait partie des pays ayant mis en place ces essais.

"Cela fait deux ans que l'on fait ça, ce qui permet de ne pas impacter l'équipe et d'éviter toute pression sur le médecin de la part de l'entraîneur", a expliqué Emmanuel Orhant.

Avant Elis, d'autres joueurs ont été récemment victimes de blessures similaires. En début de saison, le champion du monde 2018 français Samuel Umtiti, sonné dans un violent choc avec le Japonais Junya Ito, avait été hospitalisé après avoir repris le cours du match entre Lille et Reims (1-2) et eu un malaise dans le vestiaire à la mi-temps.

En Espagne, le joueur du FC Barcelone Ronald Araujo avait également été hospitalisé après un violent contact avec son équipier Gavi contre le Celta Vigo, en 2022.

Le cas le plus emblématique reste celui de Petr Cech en 2006. Le gardien de Chelsea avait reçu en plein visage le genou d'un joueur de Reading et avait été soigné hors du terrain avant d'être hospitalisé. Il a ensuite porté un casque jusqu'à la fin de sa carrière.

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