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Il aurait menacé de perdre volontairement des matchs: le gardien Keylor Navas débouté en diffamation

Keylor Navas, gardien du Paris SG et capitaine de l'équipe du Costa Rica, a perdu vendredi le procès en diffamation qu'il avait intenté contre des ex-dirigeants l'accusant d'avoir menacé de perdre des matches volontairement pour écarter un sélectionneur, mais a obtenu une compensation financière.

Navas et ses coéquipiers de sélection Bryan Ruiz, l'ancien joueur de La Gantoise, et Celso Borges avaient attaqué deux ex-dirigeants de la Fédération costaricienne de football, Adrian Gutierrez et Juan Carlos Roman, pour avoir déclaré dans une interview que les joueurs avaient menacé de perdre des matches afin de faire licencier le sélectionneur de l'équipe nationale, le Colombien Jorge Luis Pinto, en 2014. La menace alléguée se serait produite lors d'une réunion dont "il n'y a pas de procès-verbal, elle n'a pas été transmise, seuls les footballeurs et les dirigeants étaient présents", a expliqué le tribunal de San José, selon le journal La Nacion.

Le tribunal a par ailleurs estimé que les dirigeants avaient commis une "erreur d'interdiction", c'est-à-dire qu'ils avaient agi en pensant que les propos qu'ils tenaient n'étaient pas illégaux. Le tribunal a cependant attribué à Navas et ses coéquipiers l'équivalent de 5.000 dollars chacun à titre de dommages-intérêts civils, bien moins que les quelque 60.000 dollars qu'ils réclamaient.

Les faits remontent au retour de la Coupe du monde 2014 au Brésil, où le Costa Rica a atteint les quarts de finale, un résultat historique: il avait terminé premier d'un "groupe de la mort" avec l'Italie, l'Angleterre et l'Uruguay, et ne s'était fait éliminer en quarts qu'aux tirs aux buts, par les Pays-Bas (0-0 a.p., 4-3 t.a.b.). Navas avait alors fait décoller sa carrière.

Après le tournoi, les joueurs se seraient plaints du comportement et des méthodes de Jorge Luis Pinto qui avait pris les rênes de la sélection en 2011, la qualifiant pour le Mondial brésilien. Les affirmations des deux ex-dirigeants ont été confirmées par l'ancien président de la Fédération, Eduardo Li, qui a mentionné une clause dans le contrat de Jorge Luis Pinto qui permettait de l'évincer s'il perdait trois matches d'affilée. Eduardo Li a également affirmé que les trois joueurs ont menacé de perdre trois matches. Jorge Luis Pinto, convoqué comme témoin par le tribunal, a déclaré via internet qu'Eduardo Li l'avait prévenu de ces intentions prêtées aux joueurs. Mais il a nié avoir dans son contrat la clause en question, selon le site crhoy.com.

Le tribunal a eu accès au contrat et a constaté que la clause "n'existait pas", et il compte désormais poursuivre Eduardo Li pour "mensonge sous serment". Impliqué dans un vaste scandale de corruption ayant touché la FIFA, Eduardo Li a été suspendu à vie par l'instance en 2017. Li était accusé par la justice américaine d'avoir notamment monnayé son influence auprès de sociétés privées dans le cadre de la revente des droits TV de matches de son équipe nationale.

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