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Italie: Theo Hernandez, le rouge et le noir avant le Bleu ?

Il a conquis Milan et l'Italie à grande vitesse, à coups de montées rageuses sur son aile gauche et de buts décisifs: le Français Theo Hernandez réussit une première saison spectaculaire avec l'AC Milan, au point d'apparaître comme un candidat à l'équipe de France.

Six buts toutes compétitions confondues, dont cinq en Serie A, meilleur buteur et probablement meilleur joueur de son club: pas mal pour un latéral gauche !

A ce solide bilan chiffré, "Theo", comme il a choisi de faire floquer ses maillots, a eu la bonne idée d'ajouter une passe décisive au nouvel arrivant Zlatan Ibrahimovic, ce qui ne peut pas faire de mal.

Et au bout du compte, le frère du champion du monde Lucas Hernandez est la plus belle réussite du mercato milanais, qui en compte certes peu, et l'élément le plus fiable d'une équipe qui tentera vendredi à Brescia de confirmer son début de redressement.

Né à Marseille mais ayant grandi en Espagne, où évoluait alors son père Jean-François Hernandez, avec lequel ni lui ni Lucas n'ont plus aucun contact, Theo a été formé à l'Atlético Madrid.

Il s'est ensuite révélé en prêt à Alaves avant un transfert au Real Madrid, où il n'a joué qu'une saison avant d'être prêté à la Real Sociedad puis transféré cet été au Milan pour environ 20 millions d'euros.

Installé avec ses quatre chiens dans une maison près du lac de Côme, proche des hispanophones de l'effectif, Samu Castillejo en tête, "Theo" pourrait donc avoir trouvé la stabilité après un début de carrière tortueux.

A un poste où le grand club lombard a connu des légendes (Maldini), de très grands joueurs (Serginho) mais aussi une longue série récente de déceptions cuisantes (Taiwo, Mesbah, Emanuelson, Constant...), le Français a en tout cas très vite fait l'unanimité, malgré une blessure au mois de septembre qui a retardé son installation.

Régulier, puissant, dynamique, tourné vers l'avant, Hernandez mise sur la percussion et sur sa force athlétique, et a sans discussion expédié sur le banc le Suisse Ricardo Rodriguez, au profil plus défensif et devenu obsolète face à la vitalité du Français.

- Maldini, Marcelo et Lucas -

Adoré des tifosi, Hernandez bénéficie aussi du fait d'avoir été personnellement choisi par Paolo Maldini, référence mondiale absolue à son poste, qui était venu lui présenter le projet milanais l'été dernier à Ibiza.

"C'est une grande fierté d'être aux côtés de Maldini, le meilleur latéral de tous les temps", avait d'ailleurs déclaré le Français lors de se présentation à la presse.

"Petit, je m'inspirais justement de lui", avait-il ajouté, rappelant qu'il avait aussi été à bonne école au Real, où il était la doublure de Marcelo.

La qualité de ses prestations lors de cette première moitié de saison a aussi poussé les médias italiens à s'interroger sur un possible avenir en sélection.

"Je pense qu'il peut devenir un des meilleurs au monde à son poste. Sur la sélection, je n'ai rien à dire, j'ai déjà du mal à choisir mes joueurs", a récemment plaisanté son entraîneur Stefano Pioli. "Mais s'il continue comme ça, il est impossible qu'il passe inaperçu", a-t-il ajouté.

En équipe de France, le N.1 au poste de latéral gauche, c'est son frère Lucas, actuellement blessé. Derrière lui, Lucas Digne et les deux Mendy, Benjamin et Ferland, ne semblent pas inaccessibles.

Mais Theo traîne son mauvais choix de juin 2017, quand il avait snobé un rassemblement avec les Espoirs de Sylvain Ripoll pour des vacances à Marbella. "Une erreur de jeunesse, une connerie", a-t-il récemment plaidé dans L'Equipe.

A supposer que Didier Deschamps passe l'éponge, l'Euro-2020 arrive peut-être un peu trop tôt pour le plus jeune des Hernandez.

Mais il a une raison d'y croire, qui s'appelle Lucas. Appelé pour la première fois en Bleu en mars 2018, le grand frère était devenu titulaire et champion du monde à peine quelques mois plus tard.

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