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L'édito d'Emiliano: 90 minutes pour passer un cap, le défi de Pep Guardiola

Je ne vais pas vous mentir. Au moment du tirage au sort, j’étais particulièrement excité à l’idée de vivre et commenter ce duel diabolique entre Kevin De Bruyne et Eden Hazard, nos deux meilleurs joueurs belges actuels. Malheureusement, le Madrilène était blessé lors de la première manche, et il devrait commencer la deuxième sur le banc ce vendredi soir. Soit…

L’affiche reste cependant belle, intrigante,  et placée sous le signe d’un duel entre deux entraîneurs touchés par la grâce, Pep Guardiola et Zinedine Zidane.

Depuis plusieurs saisons, ces deux hommes émargent à la catégorie des plus grands entraîneurs de l’histoire : le technicien catalan a révolutionné la façon dont on joue au football, tandis que le coach français  a réussi l’exploit sans précédent de remporter trois Ligue des Champions consécutives.  Le football leur doit beaucoup. Et pourtant, une fois de plus, ils n’auront pas droit à l’erreur. L’injuste loi d’un sport qui ne retient souvent que les derniers résultats.

A ce jeu-là, c’est évidemment sur Pep Guardiola que repose la pression la plus intense. Lorsqu’il arrive à Manchester en 2016, c’est pour guider les Skyblues au sommet européen. Autrement dit, c’est pour remporter la Ligue des Champions ! Le catalan a signé un chèque en blanc : depuis 2016, comme nous l’apprenait cette semaine le quotidien "L’Equipe", il a recruté pas moins de 31 joueurs pour la modique somme de 781 millions d’euros… Et pour quels résultats ?  Deux éliminations en quarts de finale face à Liverpool et Tottenham, et une en huitième face à Monaco il y a 3 ans… Pas forcément brillant…

Guardiola sait pertinemment que c’est en Ligue des Champions que son travail sera jugé comme une réussite totale et indiscutable. A Munich, il n’a laissé que des bons souvenirs, émaillés de séquences de jeu jubilatoires… Mais à l’heure du bilan, l’absence de Ligue des Champions avec les Bavarois pèse lourd… 

Le Real Madrid, lui, a fait de cette compétition son habitat naturel. Celui où il se sent le mieux et où son instinct de prédateur excelle. Pourtant, les Espagnols ne partent pas favoris dans ce duel face aux Citizens. Battu à domicile à l’aller (1-2, avec un but de Kevin De Bruyne sur penalty), le Real semble vaciller. D’autant que son leader charismatique et redouté, Sergio Ramos, ne sera pas sur le terrain, suspendu. Zidane connaît tellement l’importance de son gladiateur qu’il lui a demandé d’accompagner l’équipe à Manchester. Sera-ce suffisant ? J’en doute… 

En cas d’élimination, le Real Madrid sera certainement critiqué par une presse madrilène impitoyable… mais quoi qu’il advienne, la saison du Real Madrid est de toute façon réussie grâce à cette Liga remportée il y a quelques semaines. Deuxième en Premier League, derrière l’intouchable Liverpool, Guardiola sait au contraire qu’il doit absolument vaincre en Europe. C’est maintenant ou jamais…

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