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L1: Angers au défi du grand renouvellement des troupes

L'an dernier, c'était l'entraîneur, cette année les joueurs: à Angers, les anciens sont partis et ont laissé la place à un effectif profondément rajeuni chargé à la fois d'intégrer en accéléré et de moderniser l'"ADN du SCO".

Alors que l'effectif n'avait quasiment pas évolué l'été dernier, cette année 8 des 11 joueurs de champ les plus utilisés la saison dernière sont partis, parmi lesquels la quasi-totalité des anciens grognards de Stéphane Moulin, présents depuis la remontée dans l'élite en 2015.

Beaucoup étaient en fin de contrat et si certains s'en sont allés amers comme le capitaine Ismaël Traoré, d'autres ont choisi de partir alors que le club aurait voulu les garder, à l'image de l'autre pilier de la défense centrale Romain Thomas, qui a rejoint Moulin à Caen (L2).

La palme revient au latéral droit Vincent Manceau, 32 ans, parti à Guingamp (L2) après 27 ans au SCO. Et le club devra encore se battre tout l'été pour résister aux sollicitations sur des joueurs plus jeunes révélés la saison dernière, comme le filiforme milieu marocain Azzedine Ounahi. Le jeune attaquant de 18 ans Mohamed-Ali Cho, très courtisé, a lui déjà fait ses bagages pour la Real Sociedad.

Seul rescapé de l'ancienne génération, le milieu Pierrick Capelle, 35 ans dont 7 à Angers, ne reconnaît plus le vestiaire: "C'est un peu comme si j'avais changé de club moi aussi", a-t-il plaisanté.

- "Beaucoup de paris" -

Même parmi les gardiens, Danijel Petkovic et Anthony Mandrea ont fait leurs valises, alors que Paul Bernardoni, de retour de prêt à Saint-Etienne, est devenu encombrant maintenant que le club a choisi de miser sur Yahia Fofana, 21 ans.

L'ancien Havrais symbolise d'ailleurs le sérieux coup de jeune du groupe. Si nombre de partants avaient dépassé la trentaine, seule une poignée des nouveaux arrivés s'en approchent, comme l'attaquant Adrien Hunou, 28 ans, ancien Rennais rapatrié de Minnesota, et le défenseur slovène Miha Blazic, 29 ans.

Pour construire la nouvelle équipe, le directeur sportif Laurent Boissier est allé piocher dans les Balkans, dans le vivier de Brighton (1ère div. anglaise) et surtout parmi les jeunes pousses de L2, comme l'attaquant Amine Salama, 21 ans, qui évoluait en Régional 1 (6e div.) en début de saison dernière et a signé à Angers après une demi-saison, 11 matches et 1 but avec Dunkerque (L2).

"Comme on est un club qui n'a pas beaucoup d'argent, il y a beaucoup de paris", reconnaît l'entraîneur Gérald Baticle à l'AFP. "Un coup avec la jeunesse, un coup avec un international étranger, un coup avec un joueur qu'on va relancer..."

"On aimerait avoir plus de certitudes sur certains joueurs, mais dès que vous avez des certitudes, ça coûte très cher", ajoute-t-il.

- "Une équipe dure à jouer" -

Cependant, même si certains profils sont encore attendus "en urgence", beaucoup de recrues sont arrivées tôt, ce qui a permis de travailler "la complémentarité et la cohésion" pendant la préparation.

"Il faut qu'on transmette quasiment tout aux joueurs qui arrivent", insiste Baticle, qui entend faire évoluer le jeu angevin sans renier les fondamentaux. "Il y a un ADN au SCO, les valeurs de travail, de solidarité... Pour moi, le SCO c'est une équipe dure à jouer, qui ne lâche rien, qui est athlétique. Maintenant, on recherche davantage de qualité technique dans le jeu, mais on doit garder ça".

Revenu dans l'élite en 2015 et toujours maintenu depuis sans trop trembler malgré l'un des plus petits budgets du championnat, Angers n'aura cependant pas trop le droit à l'erreur avec cette saison à 4 descentes.

D'autant que le flou perdure autour du projet de vente annoncée en mai par le président Saïd Chabane. Selon plusieurs médias, un audit a été mené en juin par des représentants du fonds américain Global Football Corporation, qui ambitionne de créer un réseau de clubs pour former et valoriser des jeunes joueurs mais qui avait dû renoncer l'an dernier au rachat de Breda (2e div. néerlandaise).

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