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Le PSG conserve sa pépite Katoto in extremis, comme avec Mbappé

Le Paris SG féminin est parvenu à conserver in extremis sa pépite d'attaque française, Marie-Antoinette Katoto, vedette du football européen à 23 ans et prolongée de trois saisons vendredi, au lendemain de l'expiration de son contrat et après un long bras de fer.

Comme avec Kylian Mbappé en mai, le club de la capitale s'offre une fin heureuse à l'issue d'un feuilleton long de plusieurs mois, démarré publiquement en avril par la buteuse qui avait, auprès de l'AFP, exprimé son "désaccord total" concernant les négociations liées à son avenir.

Au 30 juin, date d'expiration de son contrat, "MAK" n'avait toujours rien signé... Elle a donc mis fin au suspense vendredi en prolongeant son engagement à Paris jusqu'en 2025.

"Cette prolongation symbolise tout mon attachement pour mon club formateur et pour les supporters", a réagi la Française dans un communiqué du club.

Pour conserver sa star, le PSG a offert un salaire "hors norme" à l'échelle des féminines, proche de 50.000 euros brut mensuels, selon une source proche des négociations qui évoque même une somme deux fois plus élevée, en comptant la prime à la signature et les bonus prévus sur les trois saisons à venir.

La saison du PSG féminin, pénible en coulisses, décevante sur le terrain, s'achève sur une belle note. A contrario, un départ de la meilleure buteuse de l'histoire du club, avec plus de 130 unités au compteur, aurait été un crève-coeur autant qu'un coup dur pour le projet sportif.

- Coup de semonce -

La joueuse née à Colombes (Hauts-de-Seine) sort d'une saison de haute-volée à titre personnel avec 46 buts, club et sélection confondus, le titre de meilleure joueuse et meilleure buteuse du Championnat de France (18 buts), auxquels s'ajoutent sept buts en Ligue des champions et autant en Coupe de France.

La buteuse en série fait aussi partie des têtes d'affiche de l'équipe de France avec laquelle elle s'apprête à participer à l'Euro (6-31 juillet) en Angleterre, dès la semaine prochaine.

C'est d'ailleurs en plein stage avec les Bleues que Katoto avait sorti le lance-flammes face au PSG, en avril, se disant en "total désaccord" avec le club au cours d'un entretien à l'AFP où elle avait réclamé de "vrais actes". "Il y a beaucoup de discussions (avec d'autres clubs)", avait-elle ajouté, se disant "ouverte à tout".

Coup de bluff ou réelle envie de départ? Au PSG depuis 2011, la jeune star de l'équipe de France avait éveillé des intérêts en France et à l'étranger, Lyon et le FC Barcelone étant cités comme des destinations possibles.

A Paris, "MAK" est assurée d'être placée au coeur du projet, avec donc un salaire XXL, une place de titulaire au chaud, un soutien des ultras et la proximité de ses proches, autant de repères qu'elle aurait pu perdre en larguant les amarres.

La saison prochaine, le PSG pourra repartir avec elle à l'assaut du Championnat, abandonné à l'OL après un premier titre gagné en 2021, et de la Ligue des champions, que les féminines n'ont jamais gagnée.

En 2022, le lot de consolation est venu de la Coupe de France, avec une nette victoire 3-0 contre les Lyonnaises en 8es et un sacre contre Yzeure (D2) en finale.

- Encore plusieurs chantiers -

Katoto portera les espoirs parisiens avec les autres internationales françaises Grace Geyoro, Sandy Baltimore et Kadidiatou Diani, ainsi qu'avec la Néerlandaise Lieke Martens, ex-attaquante du FC Barcelone qui s'est engagée récemment jusqu'en 2025.

La prolongation de Katoto ne règle cependant pas tous les problèmes au PSG.

La N.9 entretient notoirement des relations glaciales avec sa coéquipière Kheira Hamraoui, à qui il reste un an de contrat. Katoto soupçonne la milieu de terrain, victime en novembre d'une agression encore non-élucidée, d'avoir orienté les enquêteurs vers certains proches.

L'affaire a pollué le vestiaire une grande partie de la saison. Celui-ci a en outre été secoué par des accusations portées à l'encontre de l'entraîneur Didier Ollé-Nicolle, suspendu en mai pour un comportement jugé inapproprié envers une jeune joueuse, ce qu'il conteste.

Coach à changer, organigramme à modifier, direction sportive à créer, avenir de Hamraoui à trancher: le PSG féminin reste engagé sur plusieurs chantiers mais, avec la prolongation de Katoto, il s'est enlevé une grosse épine du pied.

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