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Ligue 1: la fièvre Neymar monte à Guingamp

Après des semaines de suspense autour du transfert de Neymar, la fièvre montait doucement dimanche à Guingamp, ou plus de 18.000 spectateurs et des millions de téléspectateurs du monde entier trépignaient d'impatience avant les probables premiers pas de la superstar brésilienne avec le PSG.

Le stade à l'anglaise du Roudourou et la petite ville bretonne de 7.000 habitants peuvent paraître un cadre bien insolite pour accueillir l'homme qui valait 222 millions d'euros, la somme folle déboursée pour l'arracher au FC Barcelone et avec laquelle l'En-Avant pourrait vivre presque 8 saisons.

Si ces chiffres donnent le tournis et si son transfert a donné lieu à une véritable saga à rebondissements cet été, les amateurs de football veulent maintenant voir la magie opérer sur le rectangle vert à partir de 21h00, dans une ville qui va rivaliser sur la planète foot avec... Barcelone, où l'ex-club de "Ney" sera opposé au Real Madrid en soirée pour le match aller de la Supercoupe d'Espagne.

Au coeur de l'après-midi, les abords du stade étaient encore paisibles. A quelques centaines de mètres de là, au Lapin Rouge, le bar-restaurant qui fait office de quartier général des supporters avant-match, une poignée de supporters des deux camps sirotaient leurs boissons en regardant les rencontres de Ligue 1 sur des écrans géants, tout en devisant sur les débuts tant attendus de Neymar.

"Je suis sûr qu'il va marquer ce soir", a clamé l'un d'eux un peu plus fort et un brin provocateur.

Si la température de l'air était légèrement fraîche pour la saison, elle devait progressivement monter pour connaître un premier pic avec l'arrivée du bus du PSG prévue aux alentours de 19h30.

Logés à Saint-Brieuc, à une trentaine de kilomètres du stade, les Parisiens et leur nouvelle pépite ont esquivé hier les centaines de curieux venus essayer d'apercevoir l'international brésilien, vainqueur de la Ligue des champions 2015 et du tournoi olympique 2016.

Voir Neymar en chair et en os plus longuement sera le privilège des heureux possesseurs d'un ticket pour le match au Roudourou, l'un des plus petits stades de Ligue 1 qui va connaître son record d'affluence.

En avril 2016, 18.363 spectateurs, soit près de deux fois et demi plus que Guingamp ne compte d'habitants, avaient assisté à la défaite face au PSG (0-2). Ils devraient être un peu plus cette fois-ci, tous les billets ayant été vendus depuis une semaine déjà.

- Attention au faux départ -

Et selon l'entraîneur guingampais, Antoine Kombouaré, c'est surtout pour "voir Guingamp gagner". Le Petit Poucet breton, qui compte parmi les budgets les plus modestes de Ligue 1, rêve de gâcher la grande première de l'attaquant, ce qui ne manquerait pas de faire rire tous ceux que la puissance financière du PSG version qatarie agace.

Et si l'En Avant ramenait le PSG à la réalité du terrain ? "J'ai connu des clubs où on parle des superstars qui sont en face et où on s'en fait une montagne. Nous, on fait abstraction de tout ce qui se dit, tout ce qui est écrit sur le PSG et sur Neymar", a assuré Kombouaré.

"Jour de match. Pas de pression, que du plaisir", a également tweeté l'arrière latéral droit Jordan Ikoko, formé au PSG et qui pourrait bien avoir le prodige comme adversaire direct.

L'historique des confrontations entre les deux clubs leur donne raison: Guingamp peut se targuer d'être la bête noire du PSG avec autant de victoires que de défaites (3) au Roudourou, pour cinq nuls.

Il est même en faveur des Bretons depuis leur remontée dans l'élite en 2013, alors que Paris était déjà passé sous pavillon qatari: deux victoires, un nul et une défaite. En 2016-2017, le PSG y a connu une de ses cinq défaites (2-1) qui lui ont coûté le titre.

Et la modeste victoire au Parc des Princes face à Amiens (2-0), sans Neymar, faute de contrat homologué, n'a pas complètement rassuré les supporters. Pendant ce temps-là, Guingamp s'imposait confortablement à Metz 3-1.

- Qui va en faire les frais ? -

Les débuts de Neymar feront forcément au moins un malheureux: un attaquant va devoir céder sa place au prodige brésilien.

Sur l'aile gauche, le désormais ex-membre du trio de feu MSN (Messi-Suarez-Neymar) est une menace pour Julian Draxler, arrivé en milieu de saison dernière et Ballon d'or de la Coupe des Confédérations, remportée par l'Allemagne début juillet.

Mais aussi pour Javier Pastore et Angel Di Maria, qui pourraient être décalés en fonction des choix tactiques d'Emery, 4-2-3-1 ou 4-3-3. Ou recalés, un sort qui pourrait frapper un autre Brésilien.

Lucas (soins) et Draxler (entraînement) ne figurent d'ailleurs pas dans le groupe pour le premier déplacement du club de la capitale.

Quel que soit le dispositif retenu, il sera en rodage et les Guingampais l'auront bien en tête, eux qui tiennent à tout prix à gâcher la fête.

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