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Ligue 2: le barrage Ajaccio-Le Havre reporté après le caillasage du car des Normands

Le match de barrage entre l'AC Ajaccio et Le Havre a été reporté vendredi soir par le préfet après que le bus des joueurs normands a été bloqué et caillassé par des supporteurs ajacciens aux abords du stade, une situation inédite qui complique un calendrier serré.

Le match est "annulé et reporté mais on ne sait pas encore à quelle date", a précisé le sous-préfet chargé de la sécurité Xavier Delarue, joint par l'AFP.

Vers 19H00, le bus qui transportait l'équipe du Havre de son hôtel au stade François-Coty d'Ajaccio a été bloqué par quelque "150 supporters qui ont notamment lancé des fumigènes et des bombes agricoles qui ont endommagé le véhicule", a indiqué M. Delarue.

"Un policier a été très légèrement blessé par un éclat de fumigène", a-t-il précisé.

Le pare-brise du car a été fendu alors qu'un fumigène ou gros pétard a explosé sous le bus, endommageant la direction et a priori la climatisation du véhicule, a constaté un photographe de l'AFP présent sur place.

Après les incidents, les joueurs d'Ajaccio sont venus à pied à la rencontre des joueurs du Havre, mais ces derniers ont refusé de leur parler.

"Les joueurs n'ont qu'une envie, c'est de rentrer chez eux", a déclaré à l'AFP l'entraîneur normand Oswald Tanchot.

"Les joueurs sont un peu choqués. (...) Cette décision (de reporter le match) est logique, au niveau du timing, de la préparation, les conditions psychologiques ne sont pas réunies pour qu'on puisse se préparer. C'est valable pour nous, mais pour les joueurs d'Ajaccio aussi", a ajouté sur BeIN Sport l'entraîneur normand.

"C'est une situation inédite", a-t-il poursuivi, regrettant que des supporteurs adverses aient voulu "mettre la pression".

Dans la soirée, les joueurs havrais ont été raccompagnés sans autres incidents à l'aéroport d'Ajaccio, selon M. Delarue.

- "Dégoûté" -

Alain Orsoni, vice-président de l'AC Ajaccio, a de son côté déploré le comportement de quelques "abrutis" qui "pénalisent le club". "On n'est pas du tout d'accord avec ces pratiques qui malheureusement se renouvellent souvent, sur tous les stades de France", a-t-il dit, soulignant que les événements s'étaient déroulés "sur la voie publique".

"Le club n'a aucune responsabilité dans ces événements et nous refuserons toute mesure dilatoire dans cette affaire", a-t-il ajouté au micro de BeIN Sport, refusant notamment toute éventualité d'un match rejoué sur terrain neutre, ou à huis clos.

Dans un communiqué la Ligue de football professionnel évoque "de très graves incidents" et "condamne le comportement des supporters n'ayant pas permis la tenue de cette rencontre".

La LFP prendra une décision samedi matin sur les modalités de report de la rencontre, a encore indiqué Xavier Delarue.

Le temps est désormais compté puisque le vainqueur de cette opposition entre Le Havre et l'AC Ajaccio doit affronter mercredi le 18e de Ligue 1 pour la 3e phase du barrage d'accession.

"C'est difficile à vivre pour nous, ce n'est jamais simple de voir des images comme ça. On est allé chercher les Havrais, leur dire que nous aussi on voulait jouer ce match. C'est dommage, une belle fête s'annonçait ce soir. J'espère qu'on pourra reporter le match. On peut comprendre qu'ils ont eu peur, ce n'est pas agréable de se faire caillasser", a réagi de son côté le milieu d'Ajaccio, Mathieu Coutadeur.

"Je suis dégoûté, moi j'ai envie de jouer ce soir. (...) J'ai déjà vu des bus qui n'avaient plus de vitre, maintenant en plus le bus il est en panne. La sécurité pour nous, le club, elle commence au portail du stade", a déclaré un autre coéquipier déçu Riad Nouri.

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