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Ligue des champions: un Bayern Munich "désemparé" contre Benfica, un point ou le néant

En temps normal, prendre un point à domicile mardi contre Benfica pour franchir la phase de poule en Ligue des champions relèverait de la routine pour le Bayern Munich. Mais en ce mois de novembre, le bateau ivre bavarois tangue à tel point que plus rien n'est certain.

La presse allemande, lundi matin, ne s'intéresse guère au match contre les Portugais: la vraie question est de savoir si ce sera ou non la dernière du coach Niko Kovac sur le banc.

"Contre Benfica, notre entraîneur sera Niko Kovac", a même dû préciser le président Uli Hoeness samedi soir après le désastreux nul (3-3) concédé dans le temps additionnel à domicile contre l'avant-dernier du classement Düsseldorf! Déjà circulent les noms d'Arsène Wenger, l'ex-coach d'Arsenal, et celui de Zinédine Zidane, libre depuis son départ du Real Madrid, pour succéder au Croate.

Limoger Kovac après Benfica? "On n'y pense pas... pour le moment", a juré Hoeness, préférant appeler à l'union sacrée: "Nous devons mobiliser toutes nos forces pour nous qualifier mardi en Ligue des champions. Ensuite, il faudra réfléchir ensemble et voir comment continuer".

Pressé de questions sur son avenir lors de la conférence de presse d'avant-match lundi, l'entraîneur a fait front avec courage: "Ceux qui me connaissent savent que je suis un combattant. Les mots baisser les bras, abandonner, hisser le drapeau blanc, n'existent pas dans mon vocabulaire. Je regarde toujours vers l'avant et je vais toujours lutter", a-t-il répondu.


 
Deux victoires en huit matches 

L'an dernier, Carlo Ancelotti avait été limogé fin septembre, après une défaite 3-0 à Paris, et la situation à l'époque était beaucoup moins préoccupante.

Certes le champion d'Allemagne en titre, demi-finaliste de la dernière Ligue des champions, a déjà un pied en huitième de finale de C1, avec dix points et plus qu'un seul à marquer pour s'assurer de passer l'hiver au chaud. D'autant qu'en neuf confrontations européennes, il n'a jamais perdu contre Benfica.

Mais ses performances en championnat le plongent dans une crise qui s'aggrave de semaine en semaine, et rendent tout pronostic aléatoire.

Bilan depuis fin septembre: deux victoires seulement en huit matches de Bundesliga, et une inquiétante cinquième place, à neuf points du leader Dortmund. Indigne d'un effectif de stars bâti chaque saison avec l'ambition de tout gagner.

Cette saison, les mêmes erreurs défensives mènent match après match aux mêmes buts encaissés: duels perdus dans l'entre-jeu, espaces béants derrière, et défenseurs pris de vitesse par les avant-centres adverses qui filent battre Neuer en un contre un.


"Dans les films comiques" 

Pour beaucoup, les dirigeants sont en train de faire jouer la saison de trop à leur génération dorée: Ribéry, 35 ans, Robben, 34 ans, Rafinha, 33 ans, accusent le poids des ans. Les "jeunes anciens" Martinez, Boateng, Hummels, Lewandowski, Müller, et même la légende Manuel Neuer, sont également un cran en dessous cet automne.

"On ne voit aucune unité, aucune orientation. On ne distingue aucun joueur leader", tacle ainsi Kicker, finalement presque à l'unisson du charismatique président Hoeness lorsqu'il constate: "On a l'impression que cette équipe est désemparée et risque de prendre un but à chaque attaque adverse. On a vu encore (contre Düsseldorf) des erreurs dues au dilettantisme. Le premier but qu'on encaisse, je n'avais vu ça que dans les films comiques!".

A la décharge de l'entraîneur, les blessures depuis trois mois ont frappé les forces vives de l'effectif: les deux jeunes Français Corentin Tolisso et Kingsley Coman, puis Thiago, gravement touchés en début de saison, ne sont toujours pas revenus. James est également hors-jeu pour plusieurs semaine et Gnabry sera absent mardi.

Une qualification pour les 8e de finale prolongera peut-être de quelques jours le bail de Kovac. En cas de défaite, le téléphone de Wenger, Zidane ou d'un autre coach risque en revanche de sonner rapidement...

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