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Ligue des champions: libéré, le "bandit" James Rodriguez renaît au Bayern Munich

"Il a compris qu'il avait le droit de faire des erreurs...". Jupp Heynckes, l'entraîneur charismatique de Munich, semble avoir enfin libéré le Colombien James Rodriguez, devenu incontournable au Bayern après des débuts pourtant difficiles.

Samedi, pour le match de championnat contre Wolfsburg, le meilleur buteur du Mondial 2014 (6 buts) au Brésil a été laissé au repos, en prévision du match de Ligue des champions de mardi à Munich contre le champion de Turquie, Besiktas.

Mais il sait, désormais, que ne pas jouer n'est pas synonyme de punition: "On voit chaque jour comme il se sent bien ici", dit de lui son entraîneur, qui parle parfaitement espagnol et peut dialoguer avec lui: "Il est maintenant bien intégré, il a compris (...) que si je le fais sortir, ce n'est pas à cause de sa performance. Nous entretenons une bonne communication et je suis très content de lui".

Peu utilisé par Zidane au Real Madrid la saison dernière, James se trouvait à 26 ans à un tournant de sa carrière. Carlo Ancelotti, qui présidait aux destinées du champion d'Allemagne cet été encore, croyait en lui et l'a fait venir en Bavière, sous la forme d'un prêt.

Mais lorsque l'Italien a été remercié fin septembre, celui que les Colombiens surnomment "El bandido" ("le bandit", pour sa capacité à tromper les défenses) s'est retrouvé sur le banc pendant trois matches. Il a bien cru que son aventure allemande allait tourner court!


"Il doit la mettre au fond"

La presse, qui évoquait "une erreur de recrutement", commençait même à spéculer en octobre sur son départ au mercato d'hiver.

Mais c'était sans compter sur les talents de meneur d'hommes de Heynckes, qui allait petit à petit le réintégrer, le responsabiliser, et finalement faire de lui ce qu'il est en ce mois de février: une pièce maîtresse de son dispositif.

Après 23 journées, l'ex-Monégasque a déjà délivré six passes décisives et marqué lui-même quatre buts.

Pourquoi donc James parvient-il à faire au Bayern ce qu'il n'a pas réussi à Madrid? Le technicien de 72 ans pense avoir la réponse: "Il joue dans une position qu'il n'avait jamais occupée au Real Madrid", dit-il. "En Espagne, il jouait ailier gauche ou droit. Moi, je le fais jouer en position de milieu offensif, et là, il est comme un poisson dans l'eau", en animateur de l'attaque, très libre derrière le trident Lewandowski/Ribéry/Robben.

Connu pour son exigence redoutable, le vieux sorcier allemand attend encore un peu plus de son attaquant: "Il a toujours été un buteur et chez nous aussi, il doit plus souvent la mettre au fond", dit-il, "je lui ai dit qu'il devait nous apporter cela. Il a un bon coup de pied, donne beaucoup d'effet à sa balle, sur coups francs, corners".


"Il va devenir plus important"

La méthode? Travailler sa condition physique à l'entraînement, pour avoir des réserves d'influx aux moments décisifs: "James est généreux et joueur. Et beaucoup de gens ne voient pas à quel point il court, et combien il ne ménage pas sa peine pour le travail défensif au service de l'équipe", constate le coach, "mais c'est pour cela qu'il lui manque le punch au moment de tirer au but. Il doit encore gagner en explosivité."

James David Rodriguez Rubio, de son nom complet, a été prêté par le Real Madrid au Bayern pour deux saisons, jusqu'en juin 2019, pour 13 millions d'euros. Une broutille au regard des montants de transferts enregistrés ces derniers mois.

Les Allemands disposent en outre d'une option d'achat non obligatoire pour 42 millions, selon les chiffres donnés à l'époque du transfert par la presse espagnole.

Et "El bandido" lui-même se voit désormais un avenir sous le maillot rouge: "Le Bayern est fantastique. Je suis heureux et je peux tout à fait m'imaginer jouer encore plusieurs années ici", dit-il.

"Il va devenir encore plus important pour nous à l'avenir", prédit même Heynckes qui devrait, lui, quitter le club en fin de saison.

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