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PSG: faut-il commencer à douter?

La défaite sans appel du Paris Saint-Germain à Munich, face à un grand Bayern (3-1), ne doit pas faire oublier la victoire du match aller ni le début de saison canon du club français. Mais elle met en lumière quelques fragilités de ce candidat déclaré à la victoire en Ligue des champions.

Paris s'est-il si bien préparé que ça cet été? Il a attiré trois stars, Dani Alves, Neymar et Kylian Mbappé, pour apporter plus d'expérience, de qualité technique, d'explosivité et de réalisme dans son effectif. Prenant pour cela le risque de faire l'objet d'une enquête de l'UEFA concernant son respect du fair-play financier.

Mais le milieu défensif, priorité de l'entraîneur Unai Emery cet été, lui, n'a pas été recruté. Et il a cruellement manqué en Bavière. En l'absence de Thiago Motta, en phase de reprise après une opération au genou, Adrien Rabiot dépanne en sentinelle mais ne s'y sent pas forcément trop à l'aise.

"Rabiot ne peut pas continuer comme ça, même s'il le fait brillamment", expose mercredi à l'AFP Alain Roche, consultant à Canal+, ancien joueur et ex-directeur sportif du PSG. "Il est bien meilleur à la place de Draxler, en relayeur. Le souci, c'est aussi à gauche, où Kurzawa et Berchiche ne sont pas au niveau".

Alors Paris va-t-il recruter au poste de sentinelle cet hiver ? Alain Roche pense que oui: "Le mercato (hivernal) est ciblé. Le PSG voulait un milieu défensif pour suppléer Thiago Motta, mais ça n'a pas pu se faire vu l'investissement sur deux gros joueurs (Neymar et Mbappé, plus de 400 M€ à eux deux)".

Trop d'éléments offensifs

Paris compte trop d'éléments offensifs dont certains, comme Angel Di Maria, traînent leur spleen. Emery a recyclé Julian Draxler au milieu et le club a visiblement tranché sur le dossier Lucas Moura, laissé à l'entraînement en France et invité à se trouver un autre point de chute.

Les cas de Di Maria ou Javier Pastore devront être soldés, pourquoi pas dès cet hiver. Des départs seraient positifs pour le fair-play financier.

Ces départs pourraient-ils déstabiliser le vestiaire ? "Non, parce que les joueurs qui jouent sont bons. La question, c'est: à quel prix partiront-ils ? Tout dépend de la concurrence, mais les clubs savent que le PSG a besoin de répondre aux exigences du fair-play financier et vont peut-être attendre le dernier moment", décortique pour l'AFP Alain Roche.

Pour en revenir à ceux qui "sont bons", l'ancien défenseur du PSG est "bluffé" par Kylian Mbappé: "Il est hors norme. Il y en a des joueurs qui arrivent très tôt et sont très bons, mais pas avec une telle ambition, une telle maîtrise, et aussi adroits devant le but. Je suis un peu surpris de son adaptation fulgurante au PSG, alors qu'à Monaco, il était dans le confort, sans grande pression, dans une équipe en pleine dynamique". C'est d'ailleurs lui qui marque le seul but parisien en Bavière.

Emery responsable?

L'entraîneur basque a peut-être perdu quelques points en Bavière. C'est la deuxième fois, après le 8e de finale de Ligue des champions la saison dernière contre Barcelone (4-0, 6-1, la fameuse "remuntada"), que Paris a du mal à gérer une manche retour après un match aller bien négocié.

Mais Alain Roche n'est pas d'accord avec cette vision des choses, comme il l'explique à l'AFP: "Les résultats plaident en sa faveur. C'est une équipe qui survole le championnat et a fini premier de sa poule en Ligue des champions devant le Bayern. La défaite à Strasbourg (2-1 samedi), c'était plutôt un relâchement mental. Peut-être qu'il n'aurait pas fallu faire joueur Neymar contre Troyes... Mais aucune composition d'équipe ne m'a choqué".

Le PSG n'a pas perdu ses moyens dans les mêmes proportions à Munich qu'à Barcelone bien sûr, mais a affiché en première période notamment une fébrilité déjà vue en Catalogne. A ne pas reproduire en 8e de finale, dont le tirage a lieu lundi à 12h00 à Nyon, au siège de l'UEFA. Attention aux gros clients comme le Real Madrid, double tenant du titre, qui a terminé 2e de sa poule.

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