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Ligue des nations: Antoine Griezmann n'a pas perdu les clés des Bleus

Crise de confiance, vraiment ? Antoine Griezmann, en difficulté en club et peu en vue dimanche contre le Portugal (0-0), a répondu aux critiques en marquant mercredi en Croatie (2-1). Efficace à défaut d'être impérial dans le jeu, le Barcelonais reste indispensable aux Bleus.

Une semaine plus tôt contre l'Ukraine (7-1), "Grizou" avait bénéficié d'un petit coup de pouce, en voyant sa frappe légèrement détournée terminer au fond des filets. A Zagreb, il n'a eu besoin de personne pour loger une frappe puissante sous la barre de Dominik Livakovic (8e), et lancer les Tricolores vers une nouvelle victoire en Ligue des nations.

S'il n'a pas encore retrouvé tous ses éclairs de génie du Mondial-2018, le meneur de jeu français, ballotté ces derniers jours dans la presse, a dû savourer en réalisant sa célébration fétiche, pouces agités de bas en haut en hommage au titre "Hotline Bling" du rappeur canadien Drake.

Le soulagement était aussi palpable pour Clément Lenglet, son partenaire du Barça qui a parcouru tout le terrain pour venir embrasser dans le cou le buteur du soir.

Un signe qui ne trompe pas: le défenseur barcelonais est sans doute l'un des mieux placés pour savoir ce que vit l'ancien joueur de l'Atlético Madrid au quotidien depuis un an en Catalogne, où son association avec Lionel Messi peine à montrer la moindre promesse.

- La "patience" a payé -

Le doute commençait à transparaître aussi chez les Bleus, à l'image d'une prestation bien terne dimanche contre les champions d'Europe portugais, ou à ses trois ratés sur... trois penalties tentés avec la sélection depuis plus d'un an.

La situation avait de quoi interroger, tant le sélectionneur Didier Deschamps s'efforçait depuis des semaines de mettre en place une tactique justement destinée à "mettre dans les meilleures conditions" son numéro 7, ce fameux "triangle offensif" devant lui permettre d'avoir les clés de l'animation offensive.

Deschamps avait même dû défendre son champion du monde, mardi en conférence de presse, en évoquant un "manque de repères" et en récapitulant toutes les statistiques du natif de Mâcon chez les Bleus - "32 buts et 21 passes décisives, ça parle". Le capitaine Hugo Lloris, lui aussi, avait protégé son partenaire, exigeant de la "patience".

C'était en effet mal connaître Antoine Griezmann que de vouloir l'enterrer trop vite, tant les rassemblements se sont ressemblé pour lui ces derniers mois, avec une montée en puissance assez nette à chaque fois.

En novembre 2019, Griezmann avait ainsi marqué en Albanie (victoire 2-0) après une prestation plus médiocre contre la Moldavie (victoire 2-1). Et le mois dernier, le joueur de 29 ans n'avait pas brillé en Suède (victoire 1-0), avant de hausser son niveau face à la Croatie (victoire 4-2), confirmant les déclarations de son sélectionneur qui disait de lui: "Plus il il a de rythme, mieux c'est".

- "Là où le ballon tombe" -

"Griezmann, son intelligence, c'est qu'il est là où le ballon tombe toujours. On peut dire le contraire: le ballon tombe toujours où il est. C'est la marque des gens qui sentent le football", disait de lui Michel Platini ces derniers jours, dans un entretien à l'AFP.

Le champion d'Europe 1984 a vu juste. Sans être exceptionnel dans l'organisation mercredi, le Barcelonais a vu le dégagement raté de Domagoj Vida retomber directement... dans ses pieds, sur l'action du but. Le gauche n'a ensuite pas tremblé, au contraire de la barre transversale, puis des filets croates.

"DD" avait bien fait de parler statistiques mardi dans l'enceinte du vétuste stade Maksimir. Car pour sa 83e sélection, Antoine Griezmann a compilé quelques chiffres croustillants.

Une 40e apparition de suite en sélection (dont 36 titularisations !), d'abord, un total seulement dépassé par Patrick Vieira dans l'après-guerre. Un 33e but, ensuite, pour se rapprocher à une unité du 4e meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, David Trezeguet. Et un troisième but inscrit en trois matches contre ces mêmes Croates (le premier en finale du Mondial, le deuxième en septembre dernier).

Les quelque 6.300 spectateurs venus mercredi ont trouvé leur bête noire. Griezmann, lui, a retrouvé confiance.

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