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Lyon: Marcelo, colosse aux pieds d'argile

Ni Edmilson, ni Cris ou Caçapa : le solide défenseur central Marcelo perpétue la tradition des défenseurs centraux brésilien à Lyon, mais n'a pas encore l'étoffe de ses prédécesseurs de la période dorée (2000-2008) du club rhodanien qui joue à Lille dimanche (17H00).

Recruté cet été pour devenir le patron de la défense de l'OL, l'ancien pilier du Besiktas Istanbul est en difficulté actuellement.

Il a même présenté spontanément ses excuses à l'encadrement et aux supporters pour l'erreur, fatale, qu'il a commise en début de match contre Rennes (2-0), dimanche dernier, coûtant le premier but à son équipe qui n'a jamais pu s'en relever.

Et face à Monaco (défaite 3-2), concurrent direct pour la 2e place et la qualification pour la Ligue des champions, sa responsabilité est engagée sur le 3e but monégasque inscrit à la 88e minute par Rony Lopes.

Jeudi en 16es de finale aller de l'Europa League face à Villarreal (victoire 3-1), la lenteur de son intervention a permis au Russe Denis Cheryshev de l'éliminer facilement et de provoquer le décalage décisif pour permettre à Pablo Fornals de réduire la marque à 2-1.

- Polyglotte -

L'idée de l'OL de recruter l'été dernier ce joueur athlétique (1,91 m, 85 kg), âgé 30 ans et qui compte quatre sélections avec les moins de 20 ans du Brésil mais aucune avec la Seleçao, pour remodeler une défense friable de la saison dernière, a un peu surpris.

Adversaire de Lyon en quarts de finale de la C3 au printemps 2017, l'équipe stambouliote -- et Marcelo en particulier -- n'était pas d'une autorité absolue en défense, mise en difficulté face aux attaquants lyonnais, notamment au match aller. Le Brésilien était suspendu au retour après avoir été averti.

Pourtant, l'adaptation à Lyon s'est passée assez facilement pour le joueur formé à Santos (1ère div. brésilienne) et qui parle l'anglais couramment.

Il faut dire que l'OL, où il a été transféré pour 7 millions d'euros, est déjà son cinquième club en Europe pour autant de championnats, après la Pologne (Wisla Cracovie), les Pays-Bas (PSV Eindhoven), l'Allemagne (Hanovre 96) et la Turquie (Besiktas).

"Cela a accéléré mon intégration et je me sens bien à Lyon où le club facilite les choses pour que moi-même et mes proches se sentent bien", avait-t-il confié en début d'année au cours d'une conférence de presse.

Mais il a toujours réfuté l'idée d'être le patron.

- Déséquilibres défensifs -

"Mon expérience me permet de transmettre des choses à mes coéquipiers. Je crois en moi mais aussi beaucoup en l'équipe", a-t-il affirmé à plusieurs reprises.

Mais au niveau de l'amélioration de l'efficacité défensive de l'équipe, il faudra repasser pour l'ensemble.

Car l'OL a concédé 30 buts cette saison après 25 journées de championnat (7e défense de L1), soit un de plus qu'en 2016-2017 à la même période de la compétition, et alors que les statistiques placent le gardien Anthony Lopes comme le meilleur gardien du championnat en nombre d'arrêts.

Marcelo, malgré ses difficultés actuelles, ne porte évidemment pas à lui seul la responsabilité de ces chiffres qui tiennent autant à la qualité de ses partenaires qu'au style de jeu de l'OL.

"Notre formation est très portée sur l'offensive ce qui provoque beaucoup de déséquilibres lorsque nous attaquons. Cela peut gêner l'adversaire mais aussi nous causer beaucoup de torts à nous-mêmes lorsque nous perdons le ballon un peu trop vite. Il faut accepter ce déséquilibre", concède ainsi l'entraîneur Bruno Genesio.

Fort de ce constat, il faut envisager d'inscrire plus d'un but pour l'emporter à Lille et de marquer au moins une fois à Villarreal pour se qualifier en huitièmes de finale de la C3 jeudi prochain.

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