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Malaise à la Licra après des propos sur l'équipe croate "dramatiquement uniforme"

Une équipe croate "dramatiquement uniforme": un message de la fédération parisienne de la Licra fustigeant l'adversaire de la France en finale du Mondial a "consterné" la direction nationale de l'association antiraciste, qui réclame la démission de son bureau parisien.

Dans un message posté dimanche sur Facebook avant la finale remportée par les Bleus (4-2), la fédération parisienne de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme louait une équipe tricolore "multicolore, multi-ethnique" face à une sélection croate "dramatiquement uniforme".

"Quand on connaît le passé historique de la Croatie, rien de surprenant !", poursuivait la Licra-Paris. Et d'épingler un pays "adhérant en une époque funeste au culte du plus fort" jouant un football qui ne serait "riche que de lui-même".

Ce texte a provoqué la colère de la direction nationale de la Licra qui a demandé son retrait, car "il ne ressemble pas à la Licra, à ses militants, à son histoire et à ses combats".

De fait, le message a été supprimé et remplacé par un autre où était, cette fois, visée une équipe croate "entachée de nombreux dérapages, tant mafieux que verbaux". "Et les dénoncer n'est en rien du racisme ni de la xénophobie", assurait la Licra-Paris.

Interrogée mardi par l'AFP, la direction nationale de la Licra s'est dit "consternée" par les propos de son antenne dans la capitale. "Ces propos ont libéré la parole de nos adversaires, de la +fachosphère+", a-t-on expliqué.

Dans la foulée, le président de la Licra, Mario Stasi, a demandé au président de la Licra-Paris, l'avocat David-Olivier Kaminski, de présenter sa démission et celle de son bureau.

Mais, interrogé par l'AFP, ce dernier a exclu de quitter ses fonctions, se disant fort du "soutien de tout (son) bureau".

"Derrière certaines expressions maladroites, l'autre question est de savoir si on peut accepter les dérives racistes de cette équipe de football", a-t-il fait valoir. Et de citer la présence d'un chanteur ultranationaliste, accusé de sympathie pour le régime oustachi pronazi, dans le bus de l'équipe croate à son retour au pays.

Le régime oustachi d'Ante Pavelic, au pouvoir entre 1941 et 1945, a été responsable de la mort et de la persécution de centaines de milliers de Serbes, de juifs, d'opposants politiques croates et de Roms.

Plus généralement, Me Kaminski "et tout le bureau parisien" de la Licra accusent Mario Stasi de se "servir" de l'association pour régler des comptes en interne: "Et ça, ça n'est pas l'esprit fraternel de la Licra".

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