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Mondial 2018: Uruguay, revoilà Suarez, et il a LES CROCS!

Il revient, et il a les crocs! Après une saison un poil décevante avec Barcelone, Luis Suarez a un grand objectif pour le Mondial-2018: emmener la belle sélection d'Uruguay le plus loin possible, avec la "grinta" qu'il a démontrée lors des deux dernières Coupes du monde.


Une main et des dents

Va-t-il encore faire parler de lui? En 2010, il était devenu l'ennemi public N.1 au Ghana pour avoir stoppé un ballon brûlant sur sa ligne de but... De la main, en quarts de finale. Exclu, il avait exulté en voyant Asamoah Gyan rater son penalty puis son équipe se qualifier pour les demi-finales à l'issue des tirs au but.

En 2014, il avait été la star du premier tour après avoir laissé, sur l'épaule du rugueux défenseur central italien Giorgio Chiellini, l'empreinte de sa mâchoire après un duel. Traqué par les caméras du monde entier, il avait écopé d'une lourde sanction, de neuf matches internationaux et quatre mois dans toutes les compétitions, club compris.

Cette envie de gagner à tout prix, si elle lui a valu la condamnation du monde du foot, a plutôt été bien perçue dans son pays, où on loue sa "garra" - littéralement, ses griffes, son caractère - et où on lui sait gré d'avoir guidé la Celeste jusqu'à un sacre en Copa America, en 2011. Il a aussi inscrit 5 buts en deux Mondiaux, dont deux doublés.


Immense N.9

Et sa brève transformation en vampire n'a pas empêché Barcelone de verser 81 millions d'euros d'indemnités de transfert à Liverpool pour en faire son avant-centre dans la foulée du Mondial-2014.

Car Suarez n'est pas seulement le "tricheur" stigmatisé par les commentateurs: il reste, à 31 ans, l'un des tous meilleurs avant-centres du monde et il l'a d'ailleurs démontré dès son arrivée en Catalogne, avec un superbe triplé Ligue des champions, Liga espagnole et Coupe du roi, glané en 2015.

Depuis, c'est un peu retour à l'ordinaire, malgré des statistiques personnelles encore satisfaisantes: 25 buts en 33 matches de championnat cette saison, ce qui en fait le troisième meilleur buteur de la Liga derrière les deux monstres Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Il a aussi inscrit un doublé en finale de Coupe du Roi contre Séville (5-0).


En forme?

Mais son équipe a été éliminée dès les quarts de finale de la Ligue des champions, pour la deuxième saison consécutive, et cette fois par une opposition modeste, l'AS Rome, au terme d'une improbable "Romantada" (4-1, 0-3).

L'avantage est que cela a dû permettre à Suarez de s'économiser en vue du Mondial... C'est aussi le cas d'Edinson Cavani, son compère de l'attaque de la Céleste natif comme lui de Salto, petite ville de l'"interior" - la "province" de l'Uruguay.

Le PSG de Cavani a été éliminé en huitièmes de Ligue des champions, et le 'Matador' habituellement autant affamé de but que Suarez a fini la saison plutôt "pianissimo" en France.


Jolie 'Celeste'

L'inconvénient, c'est que les deux hommes n'auront pas d'excuse en cas de Coupe du Monde ratée. D'autant que leur sélection présente des qualités autres qu'en attaque: la charnière Diego Godin-Jose Maria Gimenez, celle de la très solide Atletico Madrid, se connaît par coeur et est sans doute l'une des plus robustes du Mondial, et le gardien Fernando Muslera présente de bonnes références.

Le milieu recèle quelques pépites, notamment le Juventino Rodrigo Bentancur, né en 1997, ou son acolyte Lucas Torreira (1996). Et les attaquants Christian Stuani et Maximiliano Gomez sortent d'une belle saison en Espagne, avec respectivement 21 (deux de plus que la star française Antoine Griezmann!) et 17 buts inscrits avec leur club de Gérone et du Celta Vigo.

Tous les regards convergeront malgré tout sur Cavani et Suarez, les stars de la Céleste, au moment d'affronter l'autre gros morceau du groupe A, l'Egypte de Mohamed Salah, vendredi, puis l'Arabie saoudite le 20 juin et la Russie le 25. Avec sans doute en tête une arrière-pensée: que va bien pouvoir inventer Suarez cette année?

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