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Mondial-2019: Bonansea et l'Italie y croient

Un doublé face à l'Australie puis l'adoubement par le grand Paolo Rossi: Barbara Bonansea, attaquante de la Juventus, est le visage victorieux d'une équipe d'Italie entrée du bon pied dans le Mondial-2019 et qui peut assurer sa qualification pour les 8es de finale dès vendredi à Reims face à la Jamaïque.

"La Paolo Rossi du foot féminin ? Oui, je me revois un peu en elle. Elle est douée, rapide, et elle a mis deux buts", a réagi, enthousiaste, le héros du Mondial-82 remporté par les Azzurri après la victoire des Italiennes dimanche contre l'Australie (2-1).

Lors de ce succès inattendu face à une valeur sûre du football féminin, Bonansea, qui fête ses 28 ans ce jeudi, a crevé l'écran entre l'aile gauche et l'axe de l'attaque.

Véloce et très propre techniquement, elle a marqué les deux buts de la victoire de son équipe, dont le dernier à la cinquième minute du temps additionnel, plus un troisième annulé pour un hors-jeu de quelques centimètres.

L'attaquante de la Juve a fini portée en triomphe par ses équipières, le tout sous les yeux de ses parents, venus en camping-car de Pinerolo, près de Turin, à Valenciennes (1000 kilomètres, tout de même), son père ayant peur de l'avion.

Mais même si beaucoup, y compris en Italie, la découvrent à l'occasion du Mondial français, l'explosion de Bonansea n'est pas non plus une immense surprise.

- Proche de l'OL -

Après un excellent Euro-2017, elle avait ainsi été contactée par l'Olympique Lyonnais, meilleur club d'Europe, ce qui situe son potentiel et sa valeur.

L'opportunité semblait a priori impossible à refuser pour une joueuse italienne, n'ayant pas accès au professionnalisme dans son pays. Mais au même moment, la Juventus Turin lançait son équipe féminine et Bonansea, née à 20 kilomètres de la capitale piémontaise, privilégiait le cœur et le maillot rayé noir et blanc.

Deux saisons, 50 matchs et 37 buts plus tard, l'attaquante a gagné avec la Juve deux titres de championne d'Italie et une Coupe d'Italie.

Surtout, elle a accompagné la montée en puissance du football féminin en Italie, où la discipline, qui a encore beaucoup de retard à rattraper, partait de très loin.

Car il y a quatre ans à peine, celle qui cette semaine est apparue à trois reprises en Une de la Gazzetta dello Sport, était dans les journaux pour une autre raison, moins joyeuse.

Elle faisait alors partie de l'équipe de Brescia qui menaçait de ne pas disputer la finale de la Coupe d'Italie en réaction aux propos du président de la Ligue amateur Felice Belloli. A propos du financement du foot féminin, dont il avait la charge, celui-ci avait expliqué ne plus vouloir "donner de sous à quatre lesbiennes". Les choses changent.

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